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06/05/2016

L'historique d'un slogan royaliste.

Dans les années 1960, les militants de l'Action Française collaient des bandeaux bicolores « Le roi, pourquoi pas ? » dont l'un des modèles, dans un hommage involontaire aux « Incroyables et Merveilleuses » de l'époque thermidorienne, avait oublié le « r » de « pourquoi », ce que ne remarquaient guère, en définitive, les colleurs ni les badauds... Au milieu des années 1970, il y eut une inflexion du message, moins anodine qu'on pourrait le penser, et la Documentation Royaliste (basée à Tours, et émanation de l'Union Royaliste de Touraine) imprima des milliers d'affiches jaunes « Je suis royaliste, pourquoi pas vous ? » qui, bientôt, furent collées aux quatre coins de la France. Elles attiraient l’œil, parce qu'elles reproduisaient le regard d'une femme qui semblait vous fixer quand vous passiez à proximité. Lorsque, vers 2008, le Groupe d'Action Royaliste fut créé, son premier modèle d'autocollant militant (bientôt reproduit en affiche grand format) reprit le slogan et le regard féminin, avant que, ces dernières semaines, l'Action Française affiche à son tour la même interrogation à l'occasion de son colloque annuel intitulé de même façon.

 

Cette interrogation n'est pas totalement incongrue en ces temps agités, même si j'aurai tendance à poser directement la véritable question qui n'est autre que celle, non d'un « isme » quelconque, mais bien plutôt des institutions nécessaires à la France. En fait, peut-être suis-je trop pressé...

 

Lorsque le Groupe d'Action Royaliste a commencé à (re)coller ce slogan sur les murs, de la Bretagne au Jura, de Dreux à Draguignan, de nuit comme de jour, il s'agissait bien de redonner une certaine visibilité au royalisme lui-même et de rappeler que, en notre République cinquième du nom, il existait un courant politique de longue mémoire qui revendiquait une « autre » histoire et, au-delà, une « nouvelle » politique, qui n'était ni une utopie ni une nostalgie mais une possibilité, une nécessité pour les temps présents et à venir, le passé ne nous intéressant qu'à titre d'expérience et non de regret (car il est trop tard pour changer ce qui a été, il faut s'en contenter, ou s'en « mécontenter »...). La question que posait l'affiche ne disait certes rien de ce qu'était le royalisme, mais elle se voulait une incitation à aller plus loin, et à se poser la question de l'identité politique à travers cette spécificité royaliste.

 

C'était aussi, et c'est toujours une question un peu provocatrice : être royaliste, ce n'est pas si simple à comprendre, à appréhender pour ceux qui ont été nourris au lait de l’Éducation nationale et qui imaginent les royalistes comme des nostalgiques des carrosses et des privilèges nobiliaires, ou comme des extrémistes ne pensant qu'à instaurer une tyrannie moralisatrice, voire théocratique... Mais poser la question, c'est, au moins, la susciter chez quelques personnes qui ne le sont pas encore mais pourraient bien y penser, déçus par les jeux politiciens qui donnent une si mauvaise image de la politique.

 

En apposant cette affiche du G.A.R. à Rennes, il y a quelques mois, avec les amis de l'Action Royaliste Rennaise, nous avons eu à plusieurs reprises l'agréable surprise d'entendre murmurer par dessus notre épaule : « Oui, après tout, pourquoi pas ? »... Mais, si devenir royaliste est une étape importante en politique, et plus il y aura de royalistes, mieux cela vaudra (sans que cela soit, en définitive, déterminant, la volonté et la stratégie comptant plus encore), ce n'est, rappelons-le, qu'une étape : la prochaine question qu'il faudra bien, alors, « imposer » aux esprits, les plus éclairés comme les plus simples (au sens noble du terme, à ne pas confondre avec simplistes, bien sûr), par l'intelligence mais sans omettre la puissance du sentiment, sera, évidemment : « le roi, pourquoi pas ? »...

 

 

22/04/2014

Ma candidature royaliste aux européennes 2014.

Un royaliste qui se présente à des élections, européennes de surcroît : voilà qui en surprend quelques uns, y compris dans les rangs monarchistes. Pourtant, ce n’est pas la première fois ni la dernière sous la Cinquième République que des royalistes affrontent le suffrage universel, de Bertrand Renouvin à l’élection présidentielle de 1974 à la trentaine de candidats de l’Alliance Royale aux législatives de 2012. Certes, les résultats quantitatifs restent modestes, et Renouvin, il y a quarante ans, n’avait attiré qu’un peu plus de 43.700 électeurs, tandis que les candidats de l’Union Royaliste de Touraine, dans les années 1980, atteignaient parfois les 2 ou 3 % de suffrages exprimés... Cela n’est pas le plus important, en définitive, mais bien plutôt la présence de royalistes sur la scène politique, et ce qu’ils ont dit et ce qu’ils ont à dire.

 

Si je me présente aux élections européennes du 25 mai prochain, échéances électorales qui ne semblent pas passionner nos concitoyens en plein « décrochage de l’Europe » depuis 2003 et, surtout, depuis l’après-référendum de 2005, ce n’est pas exactement ou pas seulement pour faire des voix mais bien plutôt pour faire entendre la voix, la parole des royalistes sur les questions européennes et montrer combien elles sont fort dépendantes de la question institutionnelle française : je pars en campagne avec l’intention affirmée de faire entendre cette voix royaliste à un maximum de nos concitoyens de l’Ouest de la France, non pour les abrutir de slogans ou de solutions toutes faites qui ne sont jamais que des promesses intenables dans la plupart des cas, mais pour ouvrir d’autres pistes de réflexion et de pratiques politiques, en étroite relation (ce qui ne veut pas dire forcément compromission ou confrontation, mais plutôt écoute et discussion…) avec ce que l’on pourrait nommer « le pays réel » mais sans, pour autant, négliger la nécessaire prise de hauteur qui doit permettre de voir plus loin que les intérêts du seul présent.

 

En fait, j’ai beaucoup à dire sur l’Europe, la construction européenne et l’Union européenne : bien sûr, il y a la question des « limites » territoriales, géopolitiques ou politiques tout court ; celle du sens de la construction européenne et de celui que l’on peut souhaiter ; etc. Mais c’est surtout sur les projets et les débats actuels (et sans méconnaître les précédents évoqués) que j’interviendrai : le traité transatlantique (dénoncé depuis un bon nombre d’années par les royalistes et par Renouvin entre autres) qui risque de livrer l’ensemble européen aux appétits des grandes multinationales étatsuniennes et, plus sûrement encore, aux juges chargés de faire respecter un libre-échangisme inscrit dans les traités européens eux-mêmes, depuis celui de Rome (1957) à celui qui tient lieu de « constitution européenne » ; la pauvreté et l’appauvrissement des populations françaises et européennes, conséquences du processus de mondialisation qui, en Europe, prend désormais les formes agressives d’une crise brutale et de délocalisations non moins socialement injustes, et de l’application d’un libéralisme débridé plus que raisonné ; la question énergétique qui n’est pas dissociable de la question environnementale et qui doit intégrer le souci environnemental lui-même, à l’heure où le dérèglement climatique menace les équilibres naturels des milieux d’Europe (et bien au-delà…) ; l’aménagement des territoires et les risques d’une métropolisation oublieuse des espaces ruraux dits « profonds », et le problème, que l’on ne peut négliger, de la trop intensive et rapide artificialisation des terres qui menace l’équilibre même des paysages et les activités agricoles traditionnelles ; sans oublier, bien sûr, la question sociale qui, d’ailleurs, peut se conjuguer en multiples thèmes, de celui des salaires à celui du chômage, de celui de l’exploitation ouvrière à celui de la pression fiscale trop lourde pour les artisans et entrepreneurs locaux, etc.

 

Etre royaliste, ce n’est pas se contenter d’un rôle facile de spectateur vite blasé, mais vouloir réfléchir et agir en politique, pour redonner du sens à la politique face à une économie qui, parfois, redevient de plus en plus sauvage. Etre royaliste, c’est servir quand, aujourd’hui, la classe politique dominante de Paris à Bruxelles, de Washington à Strasbourg, pense d’abord à « se servir »…

 

Ce sont ces quelques raisons qui expliquent pourquoi, malgré les embûches et de faibles moyens financiers, mais avec cœur et détermination, je suis fier de porter les couleurs du royalisme politique aux élections européennes du 25 mai sous l’étiquette de l’Alliance Royale et ceci à la tête de la liste « Pour une France royale au cœur de l’Europe » qui se présente dans la circonscription Ouest de notre pays, au cap de l’Europe, sur les bords de l’Atlantique...

 

03/05/2013

Royaliste, contre le chômage.

 

Il est plus facile de vitupérer contre le chômage que d’essayer d’en comprendre les causes et de trouver (ou, au moins, d’essayer) les moyens d’y remédier, certes… Depuis que je suis en âge de faire de la politique, le chômage est un sujet qui ne cesse d’être rebattu, discuté, et tous les partis se vantent de pouvoir le réduire si, quand ils ne sont pas eux-mêmes déjà aux affaires (terme d’ailleurs bien ambigu, aujourd’hui…), l’électorat veut bien leur confier les rênes du char de l’Etat ou les fouets du gouvernement : ah, que de promesses avant d’être, soi-même, dans la place du Pouvoir ! Vient vite alors le temps des désillusions, en particulier pour les électeurs, trop confiants ou simplement pleins d’espérance : « le changement, c’est maintenant », murmure-t-on amer après l’avoir chanté à pleins poumons la veille encore…

 

Cela doit-il nous empêcher d’y croire, ou de chercher de nouvelles pistes « pour en sortir » ? Etrangement, diraient peut-être certains, je suis de ceux qui pensent que, en ce domaine comme en d’autres, il n’y a pas de fatalité mais de trop rapides renoncements qui peuvent expliquer l’échec des stratégies engagées et, au-delà, la trop brève durée de la « volonté politique », limitée par « les prochaines élections »… Au lieu d’être un élément de motivation, celles-ci sont plutôt une occasion de remettre à plus tard (ou à jamais…) ce qui devrait parfois être engagé dans la durée d’une politique sociale et économique qui ne peut se régler dans une logique seulement présentiste.

 

Royaliste, je suis persuadé que c’est en enracinant le temps dans les institutions politiques, et en particulier au faîte de l’Etat, que l’on peut envisager de mener une véritable stratégie pour l’emploi en France… Mais nous ne sommes pas encore en Monarchie, et les exemples monarchiques autour de notre pays ne sont pas toujours, en fait, probants, comme on peut le voir dans une Espagne toute proche ravagée par un chômage de masse sans que le roi n’y puisse grand-chose. Ce qui permet, en définitive, de rappeler que la Monarchie que je prône, qui n’est pas une solution miracle ou un « sceptre magique », est une Monarchie active, c’est-à-dire qui ne se contente pas d’incarner l’Etat mais qui en impulse les grandes stratégies qu’elle garantit par sa présence pérenne et son mode de transmission héréditaire, et qui, pour autant, n’empêche ni l’expression ni la représentation démocratiques par le moyen du suffrage et de l’activité de débat et de confrontation politiques. Ce point-là méritait d’être souligné pour éviter tout malentendu : je ne suis pas un utopiste ni un partisan de « l’inutile » mais bien plutôt un politique qui ne s’interdit de réfléchir à aucune piste.