08/11/2007
Essence.
Le prix de l’essence ne cesse d’augmenter et c’est en somme assez logique si l’on suit les règles du Marché, puisque la demande en pétrole, en particulier des puissances émergentes, continue d’exploser tandis que les découvertes de nouveaux gisements d’or noir, elles, sont insuffisantes pour assurer l’avenir des approvisionnements au-delà de quelques années.
De nombreux consommateurs français réclament la baisse des taxes de l’Etat sur les carburants ou le rétablissement de la TIPP flottante, suivis en cela par un Parti Socialiste qui cherche à récupérer les mécontentements qui montent dans le pays. Mais sans doute faudrait-il rappeler à M. Hollande que la politique n’est pas la simple satisfaction de l’Opinion consumériste mais l’art de prévoir et prévenir, d’agir aujourd’hui pour le lendemain que l’on souhaite à son pays, de ne pas céder aux tentations de la facilité pour, au contraire, montrer l’exemple aux citoyens… Non, il ne faut pas baisser les taxes, solution à court terme : ce serait donner un mauvais signal aux consommateurs en remettant à plus tard les nécessaires remises en cause de notre mode de consommation et les changements qu’il faut dès maintenant initier pour affronter l’avenir et la diminution des ressources énergétiques fossiles, non renouvelables à échelle humaine.
Pour une fois, Mme Christine Lagarde, ministre de l’économie et des finances, malgré de possibles revirements « conseillés » par le président Sarkozy, a au moins tenu des propos sensés même s’ils ne sont pas forcément populaires : « J’en appelle à l’intelligence des Français. Le postulat de départ est simple : les énergies fossiles vont devenir de plus en plus rares. Or, ce qui est rare est cher… En réponse, les Français doivent adopter des comportements et des modes de consommation différents à la fois pour préserver leur pouvoir d’achat et pour préparer l’avenir. Concrètement, il s’agit par exemple de conduire moins vite, plus souvent en sous-régime qu’en surrégime : sur autoroute, lever le pied, c’est rouler intelligent. (…)
Il faut de temps en temps oublier son véhicule au profit de ses deux jambes et de ses deux-roues. Sur des petits trajets, quand on n’est pas très chargé, pourquoi ne pas laisser la voiture au garage ? Dans les grandes agglomérations ou dans les petites villes de province, utilisons les bicyclettes. C’est parfois presque aussi rapide et plus économique. Les transports en commun sont considérés en France comme de grande qualité. » Ce sont des propos que, mes élèves le savent bien, je tiens depuis longtemps et il me plaît de les voir repris en si haut lieu…
Mais il faut aller plus loin, en particulier en repensant une politique d’aménagement du territoire qui réduise les distances entre lieu de travail et résidence ; en privilégiant, pour les branches d’activité pour lesquelles c’est possible, le « télétravail » grâce à l’ordinateur et à la Toile ; en améliorant les réseaux de transport en commun et en privilégiant le maintien et l’ouverture de lignes ferroviaires entre les petites villes de province et les métropoles régionales… Vaste programme, à l’heure où la métropolisation et la rurbanisation semblent faire fi des exigences d’économie d’énergie et du souci environnemental…
Une dernière remarque : l’automobile a été présentée depuis ses origines, en particulier à travers la publicité, comme « la liberté ». Il semble que la crise actuelle montre combien elle est devenue une « charge » et une « contrainte » qui se pare de la vertu de mobilité et de rapidité pour se légitimer aux yeux des consommateurs qui semblent ne plus pouvoir s’en passer… En sont-ils esclaves à ce point ? Personnellement, je ne conçois la voiture que comme un moyen et non comme une obligation, ce qui me permet de bien supporter cette crise et de ne pas en être dépendant : du coup, mon budget n’en souffre pas vraiment et mon pouvoir d’achat n’a pas diminué…
00:00 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.