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02/12/2007

Empreinte écologique.

Les séances d’ECJS des semaines passées portaient sur « Citoyenneté et environnement » et, au-delà d’un état des lieux de la planète, j’avais demandé aux élèves de faire leur empreinte écologique : c’est un moyen de les sensibiliser et les responsabiliser, sachant que c’est maintenant, alors qu’ils n’ont pas encore atteint leur « maximum de consommation », qu’il faut les inciter à « mieux consommer », c’est-à-dire à limiter les gaspillages et à adopter une attitude de sobriété qui ne doit pas devenir « punitive » mais, au contraire, être la meilleure manière d’améliorer sa qualité de vie. En fait, le slogan « Consommer moins pour vivre mieux », quand il ne dérive pas en un dogmatisme culpabilisateur à l’égard des personnes, peut bien fixer une utile ligne de conduite à nos générations et à celles qui suivent.

En tout cas, les résultats de mes classes sont révélateurs : en moyenne, plus de 2,5 planètes seraient nécessaires si tous les habitants de la Terre vivaient comme les élèves. Pour mon compte, ce n’est d’ailleurs pas beaucoup plus brillant puisque, ayant calculé mon empreinte écologiste sur trois sites différents, mes résultats oscillent entre 2,4 et 3,3 planètes, ce qui ne me réjouit guère comme on peut aisément l’imaginer…

Néanmoins, se plaindre à l’infini, de manière répétitive, n’est guère efficace, et la formule maurrassienne « Vivre c’est réagir » doit inciter à l’action plutôt qu’au renoncement et à la passivité. Aussi, j’ai demandé à mes élèves de chercher à comprendre (et les questionnaires des calculateurs d’empreinte écologique pouvaient y aider) ce qui « plombait » leurs résultats environnementaux et d’agir en conséquence pour diminuer leur impact personnel sur l’état de la planète. Nous ferons un bilan de cet effort dans quelques mois…

Aujourd’hui, de nombreux sites de la Toile donnent de nombreux conseils pour réussir cet effort nécessaire, et la lecture du « petit livre vert pour la terre », par exemple, édité il y a deux ans par le groupe réuni autour de Nicolas Hulot peut aider chacun, dans sa vie quotidienne, à « consommer moins, consommer mieux ». Mais, au-delà de ces efforts de chacun, il me semble que rien de durable ne pourra se faire sans un minimum d’impulsion, d’organisation et de soutien de la part de l’Etat. Or, nous vivons sous une République électorale et le « temps démocratique » n’est guère propice au long terme nécessaire pour enraciner une politique environnementale : car, assimilée trop rapidement à un gouvernement, cette politique peut être défaite par le gouvernement suivant, arguant de son opposition à ce qui fondait celui qu’il remplace… Et quel homme politique, sachant que tout élu cherche aussi à garantir sa réélection, osera prendre des mesures qui, aussi impopulaires soient-elles parfois en leurs débuts, s’avèrent pourtant profitables sur la durée ? Il n’y a qu’à constater le mécontentement des automobilistes de la région parisienne devant la hausse du prix des carburants et leur revendication pour baisser les taxes sur ceux-ci pour comprendre qu’il y a encore du travail pour convaincre nos concitoyens de rouler de façon plus mesurée ou de faire plus souvent appel aux transports en commun. Il est vrai aussi que les hausses continues des tarifs des trains et du métro ne sont guère incitatives, tout comme les retards et incidents fréquents sur certaines lignes, et je ne parle pas des périodes, certes peu fréquentes mais toujours agaçantes, de grève. Tout comme les attentes parfois exagérées ou les liaisons inexistantes entre certaines communes de banlieue qui forcent à de longs détours par La Défense ou Paris…

Justement, le rôle des pouvoirs publics, en particulier le Conseil régional et les municipalités (et les Conseils généraux tant qu’ils existent), est de mettre un peu d’ordre dans tout cela tout comme celui de l’Etat est de coordonner les efforts des uns et des autres sur le plan national et par rapport aux institutions européennes et internationales, et d’arbitrer les éventuels conflits entre les différents acteurs de la scène publique. Il est aussi de promouvoir de grands projets d’aménagement du territoire qui prennent en compte les enjeux contemporains, en particulier celui de l’environnement. Là encore, et au regard des expériences passées (y compris récentes) et des principes de la « démocratie émotionnelle », je doute que la République soit capable de relever le défi, faute de volonté et d’audace. Il faudra bien, si l’on veut penser le « souci environnemental », poser la question du régime politique à la tête de l’Etat.

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