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23/04/2013

"Il y a des Français gentils"...

 

« Ce train s’arrête bien à Ville d’Avray, monsieur ? ». Je lève les yeux et réponds dans un sourire à cette femme inquiète : « Oui, c’est bien celui-là ! Montez tranquille ». Rassurée, elle s’assoit et regarde par la fenêtre lorsque le train démarre, bientôt perdue dans la contemplation des paysages qui filent, puis nous échangeons quelques mots anodins sur un ton badin. Bientôt Sèvres-Ville d’Avray : elle se lève, et me remercie à nouveau d’un « Que Dieu vous bénisse » auquel je réponds d’un grand sourire, à nouveau. Elle se penche vers moi et me dis sur le ton de la confidence : « Il y a des Français gentils »… Je sursaute, un peu surpris, et enchaîne : « Oui, bien sûr, c’est un devoir pour nous, Français, d’être polis et serviables ! ». « Pour les touristes ? ». « Non, pas seulement. Pour tous, car la France est un grand pays et c’est aussi un certain état d’esprit, une civilisation… ». Cette femme, d’origine noire africaine, me prend alors la main et je sens passer en elle une forte émotion, qu’elle me communique par son geste simple. Déjà elle est partie et les portes se referment, le train redémarre, direction Versailles. Mais son sourire reste imprimé sur ma rétine…

 

Cette courte scène, vécue ce lundi soir d’une fin d’avril si agitée par la faute d’une République méprisante, prouve à l’envi que c’est par la courtoisie et le respect, le service des autres, le souci de bien faire, de « faire pour le mieux » (ces derniers conseils donnés par mon père sur son lit de mort, un matin de juillet 2002), que nous pouvons servir aussi le mieux notre pays près des nouveaux venus et le faire aimer par celles et ceux qui, trop souvent, ne le connaissent que par la sécheresse des règlements et les rigueurs maladroites et parfois absurdes de l’Administration.

 

Alors que M. Peillon nous annonce une morale laïque qui ressemble plus à un étalage de lieux communs du « politiquement correct » qu’à un civisme français qui en appellerait aux valeurs éternelles de la Cité, valeurs plus proches d’Antigone que de Créon (celui que Maurras dénonce comme « anarchiste » face à la « Vierge-mère de l’Ordre »), il n’est pas inutile de rappeler que c’est en étant fidèle à ce qui a fait sa grandeur et son rayonnement dans le monde, à cette civilisation portée par un d’Artagnan ou un Cyrano de Bergerac, par un Marcel Proust ou un Daniel Halévy, par un Valois ou un Bourbon, que la France traversera les tourments d’une mondialisation oublieuse du sens de la mesure et des valeurs sans prix

 

La France n’est pas une société anonyme, mais bien plutôt une nation, une histoire, un art de vivre…

 

 

 

 

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