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04/02/2008

Gauche, Droite... Alternance sans alternative ?

La Gauche existe encore électoralement et elle a de fortes chances de remporter aux prochaines municipales les dernières grandes villes qui manquaient à son palmarès, profitant de la dégradation de l’image présidentielle qui rejaillit sur les candidats de l’UMP, fussent-ils « d’ouverture ». Mais, sur le plan de l’opposition politique elle-même aux projets et plans de M. Sarkozy, c’est plutôt le vide des idées. En fait, il faut bien constater que leurs propres intellectuels ou experts travaillent pour le président en rédigeant de forts rapports qu’il s’est engagé à mettre en œuvre dans leurs principales lignes. Ainsi Jacques Attali, dont les quelques 300 (et des poussières) propositions ont été acceptées (à quelques exceptions près).

 

D’ailleurs, la Gauche n’a guère réagi à ces rapports, à peine quelques remarques (qui étaient les mêmes que celles du président lui-même et d’élus de l’UMP…) sur la suppression proposée des départements. A part cela, rien, ou presque. Madame Royal  elle-même se reconnaît dans de nombreuses mesures avancées par le rapport dirigé par l’ancien conseiller du président Mitterrand et reste étonnamment discrète sur ce qu’elle pourrait rajouter à celui-ci.

 

Et puis, même à l’étranger, la Gauche, européenne en particulier, reproche à celle de l’hexagone de rester trop franco-française, trop colbertiste (en fait trop « politique »). Ce qui explique en partie la volonté de la plupart des parlementaires socialistes de voter pour la ratification du traité de Lisbonne ce jour à Versailles, ce même traité dont ils feront porter le poids des conséquences sur le président Sarkozy, dans une démarche fort malhonnête sur le plan intellectuel mais assez normale dans un jeu politicien dans lequel « le responsable c’est l’autre ».

 

Et quand M. Strauss-Kahn, qui dirige le FMI où ses émoluments sont plus importants que ceux du président Sarkozy, fait la morale à celui-ci, c’est pour lui reprocher de ne pas aller assez vite dans les réformes dans le sens de la libéralisation… A le lire, quelles sont les différences entre son discours et la vulgate néolibérale anglo-saxonne ? J’ai du mal à les saisir…

 

En somme, les partis de Gauche ne sont que le reflet de la Droite libérale, et les lignes de fractures entre les deux camps sont si étroites qu’elles permettent, par le biais de « l’Europe à faire » ou de la « croissance économique à relancer », de passer de l’un à l’autre… M. Kouchner, que madame Royal soit élue ou que cela soit monsieur Sarkozy (ce qui est le cas, faut-il le rappeler ?), est à sa place et pratique la même diplomatie euro-atlantiste chez l’un ou chez l’autre : relisez ce qu’il affirmait lorsqu’il faisait campagne aux côtés de Ségolène Royal, au printemps 2007…

 

Alors, au-delà de l’alternance entre ses deux pôles politiciens, quelle alternative ?

 

C’est là que les royalistes ont un rôle à jouer pour proposer une politique qui dépasse les préjugés émotionnels républicains et démocratiques, et qui, sans méconnaître d’ailleurs les qualités que peut avoir tel ou tel commis du régime actuel, pose l’Etat sur d’autres bases que celles de l’élection du Chef de l’Etat ou de l’économie-reine. Maurras parlait d’une « révolution rédemptrice », éminemment politique : il est temps d’y repenser, temps de la penser…