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23/08/2011

Coupe du monde des sans-abri : le sport solidaire.

Au moment où la crise continue à déployer ses effets sur la planète et particulièrement dans les pays du Nord, il est des initiatives qui renouent avec l'espérance et le partage : la 9ème Coupe du monde de balle-au-pied des sans-abri, qui se déroule en ce moment même et jusqu'à dimanche à Paris, en est l'une des plus belles preuves et montre que le sport peut jouer un véritable rôle social, non pas comme spectacle mais comme moment de vraie fête et comme élément de sociabilité et, même, de lutte contre la précarité.

 

Cette Coupe du monde des sans-abri, qui existe depuis 2003 et se fait selon les règles du « futsal » (balle-au-pied en salle), au pied de la Tour Eiffel, motive celles et ceux qui y participent et permet à certains de sortir de leur condition de pauvreté, ce qui n'est pas totalement négligeable : « Pour les joueurs, le football est un moyen de retrouver une vie presque normale, avec des règles, des horaires, un collectif », selon le directeur du comité d'organisation de cette Coupe du monde en France, Benoît Danneau. « La Croix » (lundi 22 août) rappelle aussi que « 70 % des participants aux huit premières éditions avaient radicalement changé de vie après cette expérience ».

 

D'autre part, comme le souligne le fondateur de cette compétition, l'Ecossais Mel Young, éditeur de journaux de rue, « le football est un outil très efficace pour changer le regard sur les gens de la rue », ce qui peut permettre une meilleure intégration des défavorisés dans notre société aujourd'hui plus marquée par les apparences que par les seules réalités. « Quand les gens voient la dignité et l'énergie que ces exclus mettent à défendre leur drapeau sur le terrain, ils sont touchés. »

 

Restent aux grands médias à y consacrer un peu de leur temps et aux entreprises en quête de notoriété et soucieuses d'aider les défavorisés à y investir quelques fonds utiles pour l'intégration sociale de ceux-ci : à l'heure où les grandes équipes dépensent des dizaines de millions d'euros pour « acheter » quelques joueurs déjà millionnaires, cette Coupe du monde des sans-abri remet un peu d'humanité et d'humilité dans un sport qui donne parfois l'impression de ne plus être qu'un spectacle sans grande âme...

 

 

 

 

25/07/2011

Agir contre la famine en Somalie.

 

Ces jours derniers, au milieu de l'été si propice à l'oubli et à l'indifférence, la famine est redevenue un triste sujet d'actualité, et toujours en Somalie, touchée depuis des décennies par ce fléau de la sous-nutrition aggravée par les multiples guerres qui s'y déroulent. En fait, c'est toute la Corne de l'Afrique qui est affectée par une tragédie qui concerne environ 300.000 personnes au bas mot en Somalie même (situation de famine, et pas seulement simple sous-nutrition...), environ 12 millions pour l'ensemble, entre Ouganda et Djibouti, Ethiopie, Kénya, etc.

 

Cette sinistre actualité nous rappelle que, lorsque nous avons faim, le geste d'ouvrir le frigo ou le garde-manger est automatique et révèle une immédiateté et une disponibilité alimentaire qui est un privilège assez récent, y compris dans nos pays d'Occident jadis ravagés eux aussi par l'absence de nourriture, jusqu'au XIXe siècle en Europe de l'Ouest (l'Irlande) ou, même, dans les années 1930 en Ukraine du fait du communisme stalinien. Notre « privilège » doit aussi nous obliger à ne pas oublier ceux qui, ici ou là-bas, souffrent de la faim.

 

Le quotidien « La Croix » publie dans son édition du 21 juillet 2011 un entretien avec Philippe Ryfman, spécialiste de l'action humanitaire à l'université de la Sorbonne, qui donne quelques conseils aux Français désireux de venir en aide aux déshérités de Somalie : « S'il veut se montrer solidaire, le grand public ne doit surtout pas donner d'objets ou de nourriture. Il existe déjà un système d'acheminement des vivres coordonné par le Programme alimentaire mondial (PAM). Pour limiter les frais de transport, le PAM s'approvisionne au plus près des lieux de la crise. » Mieux vaut faire des dons en argent aux associations comme Action contre la Faim ( www.actioncontrelafaim.org ) ou au Secours catholique ( www.secours-catholique.org ) qui en feront le meilleur usage possible et qui « savent faire » face à ces situations compliquées dans des pays instables et en proie aux guérillas.

 

Mais, comme le souligne M. Philippe Ryfman, « les États ont également un rôle essentiel à jouer en soutenant financièrement les organisations humanitaires et les pays d'accueil des réfugiés somaliens. » il faut bien constater que nos États, pourtant si riches au regard des milliards mis sur la table pour « sauver l'euro » en Union européenne ou les banques et autres compagnies d'assurance, par exemple aux États-Unis , semblent avoir plus de mal à fournir les quelques millions nécessaires au traitement de cette famine... Il est même des comparaisons qui font frémir comme celle faite il y a quelques jours par quelques journaux bien informés : alors qu'il suffirait de 12 millions de dollars supplémentaires aux fonds déjà engagés et récoltés pour pallier aux besoins les plus immédiats des affamés de Somalie (sur un total de 70 millions pour ce pays pour toute l'année en cours), environ 100 millions viennent d'être engrangés par l'actuel président des États-Unis pour sa prochaine campagne électorale... Dans le même temps, Madame Bettencourt, à elle seule, doit 30 millions d'euros (plus de 42 millions de dollars) au fisc français ! A titre de comparaison, bien sûr...

 

Néanmoins, l'argent ne suffit pas : pour pouvoir distribuer l'aide alimentaire dans de bonnes conditions à ceux qui en ont expressément besoin, il faut, d'une part un État visible et crédible en Somalie, d'autre part une action coordonnée des États donateurs, y compris diplomatique et militaire (pas d'humanitaire fiable sans force militaire pour assurer la juste distribution à tous, et non la confiscation par les groupes belligérants somaliens...) dans un pays sujet aux conflits ethno-religieux et tribaux.

 

Aux États dignes de ce nom, qu'ils soient de la vieille Europe, des Amériques ou de l'Asie triomphante, de prendre leurs responsabilités et de faire preuve de solidarité concrète envers ces hommes et ces femmes de tous les âges qui ont faim en Somalie et ailleurs ! Mais cela ne nous dispense pas de nos propres devoirs : d'une part, faire un « petit geste » financier ; d'autre part, faire notre devoir de citoyen et rappeler constamment à notre État ses propres devoirs d'aide et d'assistance à ceux qui souffrent au loin sans oublier ceux qui, plus près de nous, ne mangent pas tous les jours à leur faim...

 

La France a ce devoir d'aider les plus faibles, envers et contre tout et c'est sa grandeur de répondre à ce défi alimentaire, même lointain !

 

03/07/2011

L'Union européenne diminue l'aide alimentaire aux plus faibles en 2012.

L’Union européenne a décidé la semaine dernière de diminuer son aide aux plus démunis, en ramenant l’enveloppe de l’allocation au programme d’aide alimentaire de plus de 500 millions à 113 millions d’euros pour 2012, soit pour la France de 78 à moins de 16 millions d’euros : c’est la Commission européenne qui, suite à une plainte de l’Allemagne devant la Cour européenne de justice, a annoncé cette décision, au moment même où la crise financière (mais surtout les marchés financiers eux-mêmes !) impose des programmes d’austérité drastique aux populations des pays de l’UE, des baisses de salaires parfois importantes et des hausses de taxes et d’impôts non négligeables comme on le voit en Grèce, en Irlande ou, même, en France dans une moindre mesure. La conséquence pourrait être de priver environ 2 millions d’Européens (les plus fragiles) d’aide alimentaire, alors que les besoins ne cessent d’augmenter ces dernières années !

 

Cette information aurait dû faire réagir violemment les Etats et les partis politiques qui parlent de défendre les peuples, mais elle n’a guère soulevé que quelques molles condamnations, des déclarations de principe (dont celle du président Sarkozy, à peine répercutée par les médias, d’habitude si prompts à évoquer les moindres faits et gestes du locataire de l’Elysée), et quelques récriminations, vite reléguées aux dernières pages d’une presse qui, visiblement, a d’autres chats à fouetter que d’évoquer les moins aisés : triste société de consommation qui ne sait plus faire la part des choses et oublie les plus faibles, sauf à date fixe pour quelques rituels de la « charité-spectacle »… Où est la solidarité ?

 

En tout cas, il est de plus en plus difficile d’évoquer une « Europe sociale » possible quand on voit que les seuls signaux envoyés par la Commission européenne ou la Banque centrale européenne sont destinés à faire appliquer une rigueur qui, si elle devrait être utile lorsqu’il s’agit d’éviter la dérive des comptes publics, s’avère aujourd’hui seulement punitive à l’égard des populations et risque bien d’aller à l’encontre de ses objectifs affichés : « on ne force pas un âne qui n’a pas soif à boire », dit le proverbe…

 

Pour en revenir à cette diminution de l’allocation au programme d’aide alimentaire, elle est d’autant plus choquante quand, au même moment, on apprend que certains fonds de la Politique agricole commune financent de grandes multinationales de l’agroalimentaire et que, en France, certaines grandes fortunes continuent, en toute légalité, à échapper à un juste impôt… C’est cette contradiction qui énerve nombre de nos compatriotes, pas forcément ceux qui profitent de l’aide alimentaire d’ailleurs, mais ceux qui travaillent, gagnent honnêtement leur vie et payent leurs impôts sans trop rechigner quand d’autres spéculent et s’enrichissent en ne respectant pas toujours leurs devoirs fiscaux ou sociaux ou en menaçant d’expatrier leur fortune comme l’a fait le sieur Tapie qui a placé l’argent (plus de 250 millions d’euros payés par les contribuables français) récupéré grâce à Mme Lagarde au… Luxembourg ! Qu’on ne s’étonne pas ensuite des colères électorales ou autres qui pourraient survenir bientôt, colères sans doute vaines car elles n’offrent pas de véritables perspectives politiques (pour l’instant…), mais colères qui peuvent faire de grands dégâts dans notre tissu social et notre unité même.