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05/08/2013

Quand le ministère des sports se déshonore...

 

J’évoquais il y a quelques jours la difficulté que rencontrait l’équipe de France des sans-abri à trouver les 15.000 euros manquants pour pouvoir se rendre à Poznan pour la coupe du monde de balle-au-pied des défavorisés : alors que tout semblait perdu, c’est l’équipe professionnelle de balle-au-pied de Monaco qui a « comblé le trou », comme le signale RTL.

 

Cette histoire est néanmoins tristement révélatrice : ainsi, la République française, qui s’enorgueillit d’avoir un ministère des sports, a refusé de verser 15.000 euros à cette équipe de sans-abri alors même que ce même ministère couvre de ses largesses des événements sportifs déjà largement sponsorisés par de grands groupes financiers français ou, de plus en plus, étrangers ! Ainsi, la République, qui nous accable de ses grands discours moralisateurs, n’a pas déboursé la moindre aide pour des gens qui en avaient vraiment besoin et, ne l’oublions pas, pour une équipe qui a charge de représenter les couleurs tricolores dans cette compétition accueillant désormais une cinquantaine d’équipes du monde entier… Quelle honte ! Quelle tristesse !

 

Certains me diront que j’accorde trop d’importance à un événement « mineur » : mais non, il n’est pas mineur ! Cette coupe du monde de balle-au-pied des sans-abri n’est pas anodine, en particulier pour ceux qui y participent, et elle a le mérite de rendre un peu de dignité et de fierté à des personnes trop souvent marginalisées dans notre société. C’est aussi l’occasion pour certains de retrouver une place honorable dans la Cité, motivés par cette compétition qui se veut aussi acte de solidarité ! Plus de 70 % des sans-abri qui tapent dans la balle à cette occasion sortent de leur situation de précarité ensuite : est-ce négligeable, en ces temps de sinistrose et de désespérance sociale ?

 

Que le généreux donateur des 15.000 euros soit une équipe qui a la particularité d’être celle d’une principauté souveraine est aussi une sorte de pied de nez à une République française qui n’a pas rempli ses devoirs d’Etat à l’égard d’une équipe sportive française ! Cela n’était pourtant pas grand-chose, 15.000 euros ! Quand on pense que c’est cette même République qui, en d’autres temps, versait des centaines de millions d’euros pour M. Bernard Tapie lors d’un arbitrage controversé ou que le moindre déplacement de l’actuelle ministre de la jeunesse et des sports dépasse allègrement cette somme de 15.000 euros, on ne peut que se dire que, finalement, il y a bien quelque chose de pourri en cette République d’Absurdie

 

 

23/08/2011

Coupe du monde des sans-abri : le sport solidaire.

Au moment où la crise continue à déployer ses effets sur la planète et particulièrement dans les pays du Nord, il est des initiatives qui renouent avec l'espérance et le partage : la 9ème Coupe du monde de balle-au-pied des sans-abri, qui se déroule en ce moment même et jusqu'à dimanche à Paris, en est l'une des plus belles preuves et montre que le sport peut jouer un véritable rôle social, non pas comme spectacle mais comme moment de vraie fête et comme élément de sociabilité et, même, de lutte contre la précarité.

 

Cette Coupe du monde des sans-abri, qui existe depuis 2003 et se fait selon les règles du « futsal » (balle-au-pied en salle), au pied de la Tour Eiffel, motive celles et ceux qui y participent et permet à certains de sortir de leur condition de pauvreté, ce qui n'est pas totalement négligeable : « Pour les joueurs, le football est un moyen de retrouver une vie presque normale, avec des règles, des horaires, un collectif », selon le directeur du comité d'organisation de cette Coupe du monde en France, Benoît Danneau. « La Croix » (lundi 22 août) rappelle aussi que « 70 % des participants aux huit premières éditions avaient radicalement changé de vie après cette expérience ».

 

D'autre part, comme le souligne le fondateur de cette compétition, l'Ecossais Mel Young, éditeur de journaux de rue, « le football est un outil très efficace pour changer le regard sur les gens de la rue », ce qui peut permettre une meilleure intégration des défavorisés dans notre société aujourd'hui plus marquée par les apparences que par les seules réalités. « Quand les gens voient la dignité et l'énergie que ces exclus mettent à défendre leur drapeau sur le terrain, ils sont touchés. »

 

Restent aux grands médias à y consacrer un peu de leur temps et aux entreprises en quête de notoriété et soucieuses d'aider les défavorisés à y investir quelques fonds utiles pour l'intégration sociale de ceux-ci : à l'heure où les grandes équipes dépensent des dizaines de millions d'euros pour « acheter » quelques joueurs déjà millionnaires, cette Coupe du monde des sans-abri remet un peu d'humanité et d'humilité dans un sport qui donne parfois l'impression de ne plus être qu'un spectacle sans grande âme...