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05/12/2010

Cruelle impuissance face aux Marchés ?

J’étais ce midi au dernier banquet public pour l’année 2010 du Groupe d’Action Royaliste dont je suis le vice-président depuis sa fondation officielle en 2009 : l’occasion de revoir quelques amis et d’évoquer les derniers événements politiques en France et en Europe, en particulier la crise actuelle de l’euro et les réactions parfois affligeantes de la Commission européenne comme de la République française, mais aussi les raisons et les espérances de notre combat monarchiste-social.

 

Je ne suis pas europhobe, pas plus qu’europhile, mais simplement pragmatique et réaliste, en somme « empiriste conséquent » : ma réflexion politique part d’un postulat simple, celui qu’il ne sert à rien de construire sur les sables mouvants de l’idéologie quelle qu’elle soit, et que la France, toute imparfaite qu’elle soit, reste ce « trésor commun » à tous ceux qui vivent en son sein historique, civique, politique mais aussi sentimental, et qu’il faut conserver et transmettre ce « fait français » si l’on veut « vivre au monde ». Rien ne serait pire que la perte de la France qui serait un arrachement terrible pour nos compatriotes et marquerait l’empêchement de décider de leur destin, de vivre librement leur qualité de Français : l’histoire nous enseigne que la France sans sa liberté, son indépendance, n’est plus la « France vivante » ! Nous n’avons pas le cœur à être des gardiens de musée ou des croque-morts de l’œuvre de nos pères ! Et la France n’est pas qu’une circonscription économique ! Elle est une nation historique, éminemment politique, et non une quelconque « société anonyme » qui se résumerait à quelques bilans statistiques, à un budget et à quelques sites touristiques.

 

Or, la République, qui s’est en partie construite sur un mode identitaire agressif et liberticide, sur ce jacobinisme qui a fait tant de mal aux provinces et aux provinciaux, mais aussi aux Etats voisins qui n’avaient pas l’heur d’apprécier les « bizarreries républicaines », cette République-là sacrifie désormais la France à ses illusions européistes et aux intérêts si peu politiques que sont ceux des grandes féodalités économiques et financières et de cette Commission dite européenne mais qui est, avant tout, « libérale et globalitaire ». L’actuelle crise irlandaise en est la triste illustration : alors que les Irlandais, jadis (jusqu’à 2007, au moins !) vantés pour leur exemplarité économique libérale, se retrouvent pressurés par les mesures d’austérité décidées plus encore à Bruxelles qu’à Dublin, les banques et les spéculateurs (et les unes ne sont pas si éloignées que cela des autres…) poursuivent leurs affaires, sûrs que l’Union européenne et que les Etats d’icelle ne leur joueront pas le mauvais tour de « faire défaut » et de ne pas les « rembourser » ou les soutenir ! La spéculation s’appuie même sur les malheurs des peuples à qui l’on fait payer l’irresponsabilité de certaines banques et l’immoralité des autres (à moins qu’il s’agisse des mêmes…) : c’est particulièrement vrai dans le cas irlandais, comme cela l’a aussi été pour l’Islande l’an dernier.

 

La République française, prisonnière d’une politique de l’euro qui prend de plus en plus l’allure du « bloc de béton aux pieds des peuples », semble impuissante face à la crise de l’euro : elle est surtout incapable de tenir un langage de fermeté face aux Marchés, oubliant au passage cette formule du fondateur de la Cinquième, « la politique de la France ne se fait pas à la Corbeille [la Bourse] », formule toute capétienne que l’actuel président, représentant d’une oligarchie qui ne se cache même plus, feint d’ignorer…