22/11/2007
Fonctionnaires.
En rangeant de vieilles revues retrouvées au fond d’un de mes nombreux cartons d’archives, je n’ai pu résister à la tentation d’ouvrir l’une d’entre elles, le numéro de mars 1933 du Bulletin mensuel des groupes d’Action Française de la Mayenne intitulé « Le Maine ». Bien m’en a pris ! En la feuilletant, je suis tombé sur un article dont certaines lignes sont d’une brûlante actualité, en ces temps de crise et de grèves à répétition, mais aussi d’inquiétudes, en particulier des fonctionnaires : « Ce n’est pas à l’Action Française qu’on crie : « A bas les fonctionnaires » ; il est d’un régime sain d’honorer, de bien traiter ses fonctionnaires ; trop nombreux ? Certes ; trop lourds au budget ? Sans doute ; à qui la faute ? Aux institutions, pas à eux. Il est aussi d’un régime sain de protéger, d’encourager le commerce, l’industrie, la terre : à force d’user les richesses des individus on ruine le pays. Mais il est d’un régime fol de susciter les jalousies, d’attiser les rivalités, d’exciter des intérêts qui semblent opposés ; la République s’y emploie actuellement avec une science remarquable de l’intrigue et de la félonie. Habiletés, manœuvres, ficelles, qui ne remplissent pas les coffres. » En quelques phrases, tout est dit !
En tout cas, fonctionnaire moi-même, je n’ai pas fait grève ce mardi, car je ne suis pas persuadé que cela soit, désormais, le meilleur moyen de se faire entendre et, d’autre part, j’ai toujours refusé de cesser le travail pour des raisons salariales : certes, les professeurs ne sont pas très bien payés, au regard de leur travail effectif qui ne s’arrête pas aux portes de la classe ni aux jours de cours. Mais de nombreuses possibilités se font jour désormais pour nous permettre de « gagner plus », en particulier en s’investissant dans des projets éducatifs ou en assurant des heures supplémentaires pour les élèves en difficulté ; bien sûr, ce n’est pas toujours suffisant ni même très clair (administrativement parlant), mais ce sont des ouvertures intéressantes pour la suite, et il serait dommage de ne pas saisir ces opportunités.
D’autre part, notre « privilège », et pour le coup il me semble intéressant de le préserver plus que de demander une improbable augmentation salariale, c’est le temps libre qui, à mon avis, remplace aisément les sous que nous n’avons pas de manière suffisante… Et puis, je ne vais pas me plaindre aujourd’hui car je fais un métier que j’ai toujours voulu faire, qui est une véritable vocation pour moi, et je suis un prof heureux !
Demain matin, trois heures de cours et trois heures de correction l’après-midi (ça, c’est moins drôle…), avant une heure de cours de langue arabe (là, c’est moi l’élève) et la préparation des cours du lendemain sur les agricultures du monde…
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