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29/12/2007

Irak et diplomatie française.

La barbarie ne prend jamais de repos en Irak, comme le rappelle « Marianne » dans sa dernière édition : « 42. C’est le nombre de femmes tuées depuis trois mois par les milices religieuses chiites à Bassora, pour être sorties maquillées ou sans voile. On a retrouvé leurs corps mutilés sur des monceaux d’ordures. C’est ce qui s’appelle l’Irak libéré ». Ainsi, ce pauvre pays est passé d’une tyrannie laïque à une démocratie islamiste sauvage : pas certain que cela soit un grand progrès… En tout cas, l’intervention états-unienne, cette « guerre démocratique » a ouvert une boîte de Pandore que personne ne sait comment refermer.

 

Cette maladresse criminelle de Washington, cette politique de la canonnière qui rappelle les « westerns » manichéens (bons cowboys, méchants Indiens…), doivent nous inciter à penser une diplomatie indépendante, non pas « contre les Etats-Unis » (ce qui serait ridicule) mais « au-delà » d’eux, sans qu’ils soient le seul point de repère de notre politique étrangère : c’est la politique capétienne reprise et assumée par de Gaulle dans les années 60 et qui ont refait alors de la France une puissance libre, capable de jouer son rôle actif d’arbitre et de médiatrice sans négliger pour autant ses propres intérêts.

 

Il est fort dommage que nos partenaires de l’Union Européenne aient choisi sans sourciller de sacrifier toute velléité d’indépendance militaire et diplomatique par le simple fait de mettre la Défense européenne sous le contrôle effectif de l’OTAN, comme l’indique la Constitution modifiée… Pendant ce temps, la Russie s’éloigne de l’Europe et se tourne de plus en plus vers l’Asie, en particulier vers la Chine : or, si la Russie abandonne l’Europe, cette dernière ne sera plus que l’appendice continental d’une sorte d’Union Occidentale ayant pour capitale décisionnaire Washington, et il n’est pas certain que, au regard des tempêtes qui se préparent en différents coins du monde, cela soit le meilleur moyen de préserver notre liberté, publique comme privée. Mais le pire n’est jamais certain et le « retour de la Russie » comme le « retournement turc » montre bien que, ainsi que le soulignait de Gaulle, « les alliances sont saisonnières » et, surtout, comme le rappelle Hubert Védrine dans un récent ouvrage, « l’Histoire continue »…

 

En attendant, les femmes d’Irak continuent de vivre dans la peur et les fanatiques islamistes n’attendent que le départ des derniers soldats occidentaux pour établir définitivement leur loi sur un pays ravagé et humilié… Quel gâchis !

 

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