Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

27/05/2015

La Résistance n'est pas un parti politicien.

La Résistance n’a jamais été la propriété d’un parti ou d’un courant politique, ce qui n’a pas empêché les uns ou les autres, une fois la Libération passée et le danger écarté, de vouloir la récupérer au profit de telle ou telle cause, comme un facteur légitimant et fortifiant : à ce petit jeu, le Parti communiste fut le plus acharné, et sa réaction à la panthéonisation de quatre noms symboliques de la Résistance et de sa diversité résumée plutôt qu’exhaustive, est très révélatrice à cet égard… Accuser le président Hollande de vouloir effacer la résistance communiste est, en fait, faire preuve d’un culot certain, et en appeler à l’unité de la Résistance, quand le Parti communiste n’a cessé en d’autres temps (pas si lointains, à bien y regarder) de vouloir la monopoliser, au nom de ses « 75.000 fusillés » (1), est une intention louable mais peu suivie d’effets dans le quotidien L’Humanité de ce mercredi 27 mai 2015.

 

Ce qui m’a particulièrement agacé dans l’édition du jour du quotidien communiste, c’est la tentative d’effacer, pour le coup, toute trace des résistances « non-républicaines », que cela soit pour les « premiers résistants » ou pour les étudiants du 11 novembre 1940 : or, les nationalistes maurrassiens, souvent malgré Maurras lui-même, et les monarchistes (parfois les mêmes, d’ailleurs) partisans du comte de Paris, furent nombreux parmi la petite cohorte des « résistants de 1940 ».

 

 

Cela ne veut pas dire que la Résistance fut royaliste et aucun de ces combattants de la première heure n’a cherché à imposer la fleur de lys sur les drapeaux de la France libre. Si certains arborèrent le sacré-cœur chouan sur leur chemise (peut-être ceux de la petite revue clandestine L’Ageasse, en Vendée, ou ceux du Camp Saint-Louis, non loin de Paris ?), comme l’évoque l’écrivain Jacques Perret, la « France d’abord » était leur combat et participer à sa libération était l’objectif qu’ils partageaient avec des socialistes, des républicains, des gaullistes (dont certains de ces royalistes étaient), et, même si cela peut paraître surprenant au regard des affrontements passés et de ceux à venir, des communistes ! Il n’est pas certain que ces derniers, surtout les plus liés à Moscou, aient eu, à l’époque, le même désintéressement politique…

 

Une fois la France libérée, les jeux politiciens, malheureusement, reprirent : était-ce illogique alors que la Résistance n’avait, formellement et fondamentalement, qu’un seul but commun à tous ceux qui en firent partie, la Libération, comprise d’abord et avant tout par le retour de la liberté de la France, de celle sans laquelle il n’y a pas de libertés publiques ni privées pour les Français quels qu’ils soient ?

 

 

Que, de temps en temps, et comme ce mercredi au Panthéon, l’on se rappelle de cette unité éphémère mais éminemment française, me réjouit, même si cette joie se teinte parfois d’une certaine amertume au regard de la situation actuelle de notre « cher et vieux pays »…

 

 

 

 

 

(1)        On sait désormais que le nombre total des fusillés français durant l’Occupation n’a pas atteint les 5.000, si l’on en croit le récent dictionnaire qui leur est consacré, et qui en recense 4.500, ce qui est déjà beaucoup trop !

Commentaires

Les royalistes, qu’ils soient légitimistes ou orléanistes, ont même été les premiers résistants, habitués qu’ils sont à la guerre de Chouannerie (« Des royalistes dans la Résistance » page 74), ils se sont levés dès la nomination du Maréchal Pétain qu’ils n’aimaient pas pour beaucoup, étant connu pour être républicain et défaitiste, ils auraient préféré qu’on nommât un général royaliste qui, lui, aurait tenu tête à Hitler, mais cela ne s’est pas fait car les républicains craignaient un coup d’État monarchiste. « Il serait long et fastidieux de dresser la liste des premiers dissidents de la France libre qui sont d’essence aristocratique. Pour la plupart, leur tradition familiale, leur éducation, leurs convictions religieuses, les conduisent à prendre des positions de rupture. Leur engagement à côté ou à la suite du général de Gaulle, leur entrée dans la dissidence n’ont rien d’étonnant. Le général de Gaulle l’a lui-même évoqué lors d’un dîner le 3 juillet 1942 : « La petite noblesse de campagne – et j’en suis – qu’inspire la plus haute forme de patriotisme, est prête à tous les sacrifices pour l’honneur de la France et le salut du pays. » (« Des royalistes dans la Résistance », p. 90) J’ai assisté à l’Alliance royale à une conférence de François-Marin Fleutot, passionnante, puis j’ai lu son livre : « Des royalistes dans la Résistance ». Un livre à lire, absolument ! Il y a certaines choses qui m’ont marquée, c’est que de nombreux royalistes ont caché des juifs dans leurs châteaux, évidemment introuvables par l’armée allemande, un château possédant des galeries souterraines qui rendaient toute recherche vaine par les nazis. Jacques Renouvin, résistant royaliste mort pour la France, père de Bertrand Renouvin, avait écrit ceci sous la statue de Louis XIV, place de « l’œuf », à Montpellier : « Lui n’aurait pas collaboré ». Jean Moulin avait choisi comme secrétaire particulier un camelot du Roi. C’est une légitimiste, Élisabeth de Miribel, arrière-petite-fille du Maréchal de Mac-Mahon, qui a tapé à la machine l’Appel du 18 juin du Général de Gaulle (« Des royalistes dans la Résistance », page 88 et suivantes). De Gaulle, le chef de la Résistance, était monarchiste : « Je suis monarchiste, la république n’est pas le régime qu’il faut à la France ». « Ce qu’il faut à ce pays, c’est un Roi. »

« À Londres, René Cassin est sur la même longueur d’ondes : « Nous ne sommes pas au service de conceptions politiques, nous sommes des combattants dont la pensée commune essentielle est de battre l’ennemi… Se retrouvent dans nos soldats : la France des croisades et de Saint Louis, la France de Jeanne d’Arc, la France des droits de l’homme, la France de La Fayette.
Dans son premier rapport à l’état-major du général de Gaulle, Jean Moulin signale l’existence de petits groupes royalistes dissidents de la France de Vichy. « Le milieu est très éclectique, il s’étend des royalistes de la nuance Bainville aux communistes », écrit-il à propos du mouvement d’Henri Frenay. » (« Des royalistes dans la Résistance », p. 281)

L’auteur de « Des royalistes dans la Résistance » révèle que la grande majorité des royalistes n’est pas antisémite. Voici ce que François-Marin Fleutot écrit à ce sujet : « L’Action française est née dans les eaux troubles de l’ « affaire Dreyfus ». Mais, à l’inverse de ce que l’on imagine, ce qui rassemble le petit groupe de l’origine n’est pas le royalisme, mais l’antisémitisme et le républicanisme d’ordre moral. Or à cette époque, la grande majorité des royalistes n’est d’ailleurs pas antisémite. De fait, l’un des premiers à prendre la défense du capitaine Dreyfus fut Arthur Meyer, le directeur du quotidien royaliste « La Gaulois ». On le trouvera toujours opposé à la jeune Action française. » (« Des royalistes dans la Résistance », p. 17) Ce qui ne veut pas dire que tous les lecteurs d’Action française étaient antisémites. François-Marin Fleutot produit des lettres de royalistes à Maurras qui lui demandent de bien vouloir cesser ses attaques contre les israélites, et le menacent de se désabonner de ce journal, Maurras, comme on le sait qui ne croit plus en Dieu depuis qu’il est atteint de surdité, ne changea malheureusement pas d’avis et fit beaucoup de mal au royalisme, les républicains qui ont pour habitude de répandre leurs mensonges historiques, assimilant Maurras à tout le royalisme, jusqu'à ce que la vérité éclate dans le livre de François-Marin Fleutot.

Écrit par : Dominique | 28/05/2015

Les commentaires sont fermés.