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04/01/2017

L'histoire n'est pas finie...

Dans le cadre de la nouvelle enquête sur la Monarchie, il s'agit aussi de répondre aux nombreuses objections faites à la Monarchie et, ainsi, de préciser les arguments pour celle-ci et son établissement en France. Je reprends des objections, des propos ou des remarques qui abondent dans la presse, parfois à l'école ou au comptoir des cafés (« le parlement du peuple » selon l'heureuse formule de Balzac), ou encore sur la toile, nouveau forum permanent.

 

 

 

« Imposer la Monarchie à un pays ancré depuis si longtemps en République, cela n'est pas possible ! »

 

N'insultons pas l'avenir, dit l'historien comme le politologue : l'Histoire est pleine de surprises et d'imprévus, et elle ne suit pas un sens unique et obligatoire, au contraire de ce que pensaient les marxistes et de ce que pensent aujourd'hui les libéraux ou les européistes. Il faut être plein d'humilité face à elle et à ses circonvolutions, parfois heureuses, parfois terribles, souvent complexes, mais il ne faut pas renoncer à « la faire » ou, du moins, à en infléchir le cours, autant que faire se peut : il n'y a pas de fatalité « définitive » et se résoudre à celle-ci serait s'abandonner à tout Pouvoir sans limites (qu'il soit politique ou économique à travers les féodalités partisanes ou financières, par exemple), au risque d'y perdre toute liberté...

 

Certes, la possibilité d'une instauration monarchique en France paraît fort lointaine et, surtout, difficile, compliquée. Mais rien n'est impossible, et, d'ailleurs, « impossible n'est pas français », dit-on : l'exemple espagnol, maintenant un peu ancien mais proche de nous par la géographie, est la preuve que ce qui paraît hautement improbable en certains cas est toujours possible ! Le roi restauré par la volonté d'un dictateur n'a pas été son jouet, et Juan Carlos, que l'on croyait timide et emprunté, s'est avéré être un véritable Chef de l’État capable de mener la transition démocratique sans faillir ni défaillir (1), et, malgré les difficultés actuelles, la Monarchie perdure à travers son fils et successeur, Philippe VI (Felipe, en espagnol).

 

Pour la France, il y a, apparemment, le fort attachement des Français à 1789 et à ses suites institutionnelles républicaines. En fait, c'est beaucoup moins vrai ces dernières années, la recherche historique et la réflexion philosophique comme politique aidant... D'autre part, hormis le fait que la part « positive » de la Révolution selon l'opinion (qui n'a pas forcément raison au demeurant, selon le point de vue historique que l'on adopte) est antérieure à l'établissement même de la République en 1792, la Monarchie nouvelle n'aurait pas à entrer en conflit avec l'Histoire, fût-elle désagréable pour les rois et les royalistes, mais à l'assumer (ce qui ne signifie pas pour autant s'y « rallier »...) et à la dépasser. Le regret n'est pas une politique et la Monarchie nouvelle, qui sera évidemment attendue sur ce point, devra veiller à ne pas être une nostalgie romantique ou revancharde : le roi, souverain de tous les Français, est celui qui relie toutes les traditions et toutes les histoires, en les assumant toutes, en tant que « trait d'union » institutionnel...

 

 

 

 

 

(1) : il ne s'agit pas ici de juger de la pertinence de la politique du roi d'Espagne Juan Carlos mais de considérer son succès stratégique alors qu'il paraissait condamné à être balayé par le vent de l'Histoire et de la révolution...

 

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