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05/02/2008

L'échec des nonistes.

La révision constitutionnelle devant permettre la ratification du traité européen de Lisbonne a eu lieu lundi 4 février dans une grande indifférence à peine troublée par les quelques opposants « nonistes », principalement de gauche altermondialiste. Ainsi, il n’y aura pas de répétition de mai 2005, de cette « insurrection électorale » qui avait tant effrayé le « pays légal » et les européistes. D’ailleurs elle n’avait pas eu de suites politiques, incapable de s’incarner dans un grand projet français et européen, ou dans un courant politique structuré : une simple émeute des urnes qui ne cassait que la vitrine euroconstitutionnelle sans penser à s’en prendre aux vraies causes du malaise citoyen face à la construction européenne et à refonder une politique digne de ce nom. Un coup d’épée dans l’eau qui a autorisé le « pays légal » à discréditer le référendum pour longtemps et à ne penser la démocratie qu’à travers le prisme des institutions représentatives et du « politiquement correct ».

 

Je suis en colère parce que la responsabilité de ceux qui se targuaient de défendre la souveraineté française face aux projets européistes de dépossession des nations d’elles-mêmes est lourde dans ce gâchis : impossible de mettre leurs querelles intestines de côté et d’oublier leurs petits intérêts électoralistes… Doit-on évoquer les ambitions politiciennes de certain d’entre eux qui se sont achevées dans le reniement et le ralliement à l’actuel président, en échange de quelques misérables prébendes électorales ? Où est, alors, l’intérêt français ?

 

Il a manqué, durant ces années, la plume et la puissance de réflexion et de conviction d’un Maurras ou d’un Bernanos, mais surtout un mouvement capable de mener une stratégie d’offensive intellectuelle et politique sur le terrain, de s’engager dans une action fondatrice indépendantiste sans être isolationniste pour notre pays et ses alliés. Ce ne sont pas forcément les bonnes volontés qui ont manqué mais bien plutôt une conscience politique et une ligne doctrinale capable de penser la question institutionnelle et celle, non moins importante, diplomatique. Il a aussi manqué les moyens humains, techniques et financiers pour faire connaître les positions et propositions indépendantistes, mais ce n’était pas le plus grave.

 

En tout cas, les républicains de droite ou de gauche qui accordent grande importance à la sauvegarde de la nation comme condition de la justice sociale ou de la présence au monde devraient désormais cesser de croire que le salut vient ou viendra de la République qui, de façon éminemment symbolique, ornera son prochain timbre officiel des étoiles de l’Union européenne : comme un dernier pied de nez à ceux qui pensaient qu’elle se confondait avec la France libre !