28/10/2007
Le coût de la Monarchie.
L’un des arguments souvent opposés à la Monarchie est son coût qui serait forcément dispendieux… Dans un article publié par « Le Figaro » (vendredi 30 juin 2006), Stéphane Bern remet quelques pendules à l’heure : « La reine et sa nombreuse famille coûtent à chaque contribuable britannique 62 pence par an, soit 90 centimes d’euros, un montant en légère augmentation dû au renforcement des mesures de sécurité autour des Windsor.
(…) A y regarder de plus près, le coût de la monarchie a augmenté l’an passé de 4,7 % pour un montant global de 37,4 millions de livres sterling (54,2 millions d’euros), soit une répercussion d’un penny par an et par citoyen.
« Pour 62 pence, on peut s’acheter un billet pour voir une minute du match Angleterre-Portugal samedi en quarts de finale », a plaisanté Alan Reid. Il aurait pu donner d’autres exemples pour illustrer le coût de la famille royale à une époque où chaque institution doit justifier son existence par une rentabilité forcenée (…).
Combien de temps faudra-t-il encore que la reine d’Angleterre justifie le fait d’être une icône vivante pour un milliard de sujets à travers le Commonwealth ?
Après tout, elle rapporte dix fois ce qu’elle coûte à nos voisins dans la balance des paiements ! Quel touriste japonais irait faire le pied de grue devant Buckingham Palace sous une pluie cinglante si la reine ne justifiait pas une relève de la garde colorée ? sans compter l’abondance de palais royaux à visiter dont la couronne peine à financer l’entretien sur ces 62 pence par an.
« La famille royale est, dans ce pays, la seule chose qui vaut ce qu’elle nous coûte » avait dit un jour ministre travailliste. De fait, loin de toute polémique, la maison de Windsor est une valeur sûre, comparée à l’argent public gaspillé par certains membres du cabinet de Tony Blair. (…)
D’autant que, chaque année, toujours pimpante à 80 printemps, la reine effectue quatre cents engagements, reçoit des centaines de dignitaires internationaux, régale des dizaines de milliers de convives, représente la Couronne dans le monde entier et entretient une famille nombreuse qu’elle utilise comme des agents publicitaires et touristiques. (…)
A titre de comparaison, le coût de la présidence de la République française est de 82,5 millions d’euros, soit 1,30 euro par an et par habitant. »
Stéphane Bern pourrait y rajouter le coût d’une élection présidentielle, plus élevée à chaque fois, du fait des frais de « communication »…
D’autre part, il n’est pas certain que l’actuel locataire de l’Elysée soit aussi populaire, sur le long terme, que la famille royale anglaise dans son pays.
Certains rétorqueront que le poids d’un président français est plus important que celui de la reine d’Angleterre ; sans doute, et cela tient aussi à l’histoire constitutionnelle et politique propre à la France, en particulier dans le cadre de la Ve République fondée par un véritable homme d’Etat conscient de son rôle et de ses devoirs, même si la pratique de celui-ci peut susciter des critiques en certains domaines. Mais, et sans même évoquer ce que serait cette Monarchie active « à la française » que j’appelle de mes vœux et qui serait forcément différente de la Monarchie britannique, il n’est pas inutile de rappeler la fameuse phrase de Régis Debray, ancien conseiller de François Mitterrand : « Il manque à la République une famille royale »… Et il ajoutait que celle du Royaume-Uni jouait un rôle important dans la pérennité du Commonwealth en la comparant au rêve pas vraiment réalisé d’une Union francophone mondiale qui jouerait le même rôle d’influence…
Voici quelques petites remarques sur lesquelles il me faudra sans doute revenir. Mais, si l’on veut diminuer le train de vie de l’Etat, encore serait-il bon que sa magistrature suprême donne l’exemple : sans doute, par économie aussi, faudrait-il faire appel à ce qui n’est pas le Pouvoir d’un homme mais celui d’une famille. Le cas britannique peut y faire réfléchir…
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