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04/09/2013

Ma préface au manifeste royaliste de Frédéric Wincler.

 

Dans quelques semaines paraîtra un livre de Frédéric Wincler, président du Groupe d’Action Royaliste dont j’ai l’honneur d’être vice-président : cet ouvrage est un véritable « manifeste royaliste » qui reprend l’initiative des Marseillais de l’Union Royaliste Provençale des années 1970 (le fameux « Manifeste de Montmajour »), mais surtout une base de travail pour les militants et un outil de diffusion des idées monarchistes vers un public qui s’intéresse à la « chose politique », au-delà des clivages habituels.

 

Voici, ci-dessous et en « avant-première », la préface que j’ai rédigée pour ce manifeste, disponible dès l’automne.

 

 

 

Etre royaliste au XXIe siècle est-il encore possible, à l’heure d’une mondialisation qui apparaît inéluctable et qui nous est évoquée comme un sens obligatoire de l’histoire, vers une gouvernance abandonnée aux puissances financières et économiques, ces nouvelles féodalités des temps contemporains ? Cela fait déjà plus d’un siècle et demi que la France est privée de roi, et, malgré les tentatives nombreuses de ces deux derniers siècles, la monarchie est restée sur le bord de la route, servie par de grandes intelligences et de belles plumes, cantonnée aux souvenirs et aux livres d’histoire… Alors, « à quoi bon ? », pourrait-on dire en haussant les épaules et en se laissant aller à suivre le fil des événements sans vouloir en changer le cours.

 

Et pourtant ! Nous sommes royalistes, et nous n’en démordrons pas : l’histoire n’est pas finie et la politique n’est pas écrite une fois pour toutes sous le seul terme de « République » au sens institutionnel du terme. Il n’y a pas de fatalité et nous ne sommes pas fatalistes : au contraire, ce qui nous importe, c’est la nécessité d’institutions efficaces mais aussi justes, pour la France comme pour les Français, mais aussi pour l’équilibre du monde, que cela soit sur les plans géopolitique, économique et social, mais aussi environnemental. Nous avons conclu à la Monarchie, non par seul sentimentalisme (même s’il ne faut pas méconnaître l’importance des sentiments en politique, comme nous le montrent les exemples des monarchies et des familles royales ou princières d’Europe), mais par raison politique et par passion de cette France dont nous sommes, chacun d’entre nous, les héritiers, et que nous savons utile de servir et de transmettre aux générations qui viennent et qui viendront.

 

Etre royaliste, ce n’est donc pas être nostalgique car on ne fonde pas de politique sur la nostalgie, mais c’est être de son temps sans oublier ceux qui nous ont précédés et pour préparer ceux qui adviendront. C’est écouter, c’est réfléchir, c’est agir ! C’est vouloir la Monarchie mais se battre pour son instauration dans les meilleurs délais. C’est aussi agir, malgré la République, pour le bien commun du pays et de ses composantes multiples, sociales, professionnelles, provinciales, culturelles, etc.

 

Le Groupe d’Action Royaliste est né il y a quelques années sur ces idées et constatations simples, et avec l’ambition de donner aux royalistes les capacités d’agir dans la société française, « par tous les moyens même légaux » pourrait-on dire : ne se voulant pas mouvement politique mais structure de réflexion, d’action et de diffusion des idées royalistes, le Groupe a repris la tradition de banquets à la fois festifs et militants ; de la commémoration du roi Henri IV sur le Pont-neuf ; de discours, de conférences et de cercles d’études sur des thèmes très variés ; de brochures nombreuses sur (presque) tous les sujets ; d’affiches, d’autocollants et de tracts qui reprennent nos principaux messages politiques, sociaux et environnementaux ; de la promotion de produits siglés royalistes par notre Boutique royaliste ; etc. Des moyens classiques soutenus désormais par ceux liés aux nouvelles technologies, entre vidéos et sites internet. Tout cela permet d’assurer une présence politique royaliste sur la toile comme sur les murs et dans la rue !

 

Ce livre que vous tenez entre les mains n’est pas un objet inanimé, il est un essai, une sorte de manifeste royaliste qui a vocation à provoquer la discussion et, aussi, à donner quelques arguments pour une Monarchie sociale « à la française », active et politique : ce texte important rédigé par Frédéric Wincler est aussi un outil de travail qui peut être abordé et lu la plume à la main, et qui doit ouvrir de nouvelles perspectives pour le royalisme, sur des thèmes que les monarchistes avaient parfois un peu négligés, pris par d’autres combats. Lisez, discutez, diffusez, mais aussi complétez : cet ouvrage doit jouer le rôle d’une pierre fondatrice, comme il est aussi un pavé dans la vitrine du « politiquement correct » et du « désordre établi » !

 

 

 

 

 

 

 

                                                                                 Jean-Philippe Chauvin

 

 

 

10/04/2013

La naissance ne s'achète pas, mais l'élection présidentielle, si ! (2e version)

 

L’affaire Cahuzac et ses multiples rebondissements et conséquences n’en finissent pas d’empuantir la scène publique, au risque de dégoûter nos concitoyens et de renforcer le ressentiment à l’égard d’une classe politique qui apparaît de plus en plus (à tort ou à raison, d’ailleurs) comme une caste de parvenus coupée des réalités concrètes des populations et des territoires : en somme, un « pays légal » déconsidéré et incapable de répondre aux légitimes aspirations d’un « pays réel » soucieux de travailler et de vivre, tout simplement.

 

Dans les discussions au sein des familles ou sur les lieux de travail, au comptoir des cafés ou sur les quais du métro, on peut sentir monter une colère de moins en moins froide de Français qui se sentent abandonnés par un Etat qui a oublié de remplir ses devoirs à leur égard. Discussions de plus en plus animées, de moins en moins cordiales à l’égard des gouvernants et des parlementaires… « Les gens s’énervent », me soufflait il y a quelques jours un serveur du « Danton », à Paris, près de l’Odéon.

 

Cela étant, l’erreur serait de se réfugier dans l’abstention ou dans la seule dénonciation des élus : au contraire, il faut tout faire pour tirer des leçons politiques de ces affaires et travailler à la mise en place d’institutions qui libèrent l’Etat et le politique de l’influence de l’Argent et des milieux qui le manipulent ou le vantent.

 

Pour commencer, ne faut-il pas s’interroger sur le mode de désignation même du Chef de l’Etat ? Devant disposer d’un large soutien, à la fois financier et partisan pour gagner celui des électeurs, n’est-il pas à la merci de ceux qui « font » l’Opinion, des médias aux puissances financières et industrielles (en particulier par le biais de la publicité et des « conseils », autre nom des groupes de pression…), et cela au risque de devenir l’obligé de ses généreux « donateurs » ? Une élection présidentielle coûte cher, de plus en plus même si l’on en croit les chiffres des dernières éditions des années 2000 et suivantes… Elle est donc, qu’on le veuille ou non, réservée à ceux qui ont les plus gros moyens et qui appartiennent aux partis « crédibles » ou reconnus comme tels, parfois sans aller plus loin dans la réflexion, et seuls habilités à gouverner, à un moment ou à un autre, le pays. Sans l’argent, pas d’élection à la tête de l’Etat dans notre République cinquième du nom !

 

Il y a pourtant aujourd’hui encore une chose qui, elle, ne s’achète pas : la naissance au sein d’une famille reconnue comme telle et accueillante à l’enfant qui naît ! C’est par la naissance que l’indépendance de la magistrature suprême de l’Etat pourrait être, en définitive, le mieux assurée. Celle-ci ouvre la voie, le jour venu, lorsque le Chef de l’Etat alors en place s’éteint aux yeux des hommes, à une succession tranquille, naturelle, dynastique… Bien sûr, cela n’enlève rien à la difficulté de diriger un Etat, dans un monde qui ne cesse de bouger et de mettre à mal les équilibres traditionnels et socialement nécessaires, mais cela libère au moins l’Etat, en sa tête, des préoccupations financières et des promesses clientélistes aujourd’hui indispensables en République pour briguer la plus haute magistrature de l’Etat…

 

10/09/2012

L'indigne M. Arnault.

 

M. Arnault est l’homme le plus riche de France mais il n’aime pas la France : c’est ainsi que l’on peut interpréter sa décision de demander au royaume de Belgique de lui accorder la nationalité belge… Et les propos de M. Fillon, ancien premier ministre de la République, apparaissent bien maladroits, voulant voir dans cette initiative de M. Arnault une conséquence de la politique fiscale de l’actuel gouvernement quand elle n’est qu’une preuve supplémentaire de l’avidité de certains, enivrés d’argent et incapables de s’en désintoxiquer !

 

En ces temps de mondialisation, qui est une forme « civile » (pour l’heure, en tout cas) de « guerre économique », la décision annoncée de M. Arnault n’est rien d’autre qu’un acte de trahison, quoique que l’on puisse penser par ailleurs du délire fiscal de M. Hollande et malgré que M. Arnault, inquiet des réactions récentes, déclare la main sur le cœur (là où il y a le portefeuille ?) qu’il a bien l’intention de payer ses impôts en France : mais les promesses de M. Arnault sont-elles crédibles, au regard de ses nombreux mensonges précédents, comme lorsqu’il quémandait jadis des aides de l’Etat pour spéculer sur des entreprises en difficulté et en licencier la plupart des salariés au mépris même des engagements pris ?

 

En tout cas, depuis samedi, c’est le bal des hypocrites : des ministres du gouvernement Ayrault font la morale au patron déserteur, alors même qu’ils participent de la même idéologie libérale et européiste que lui et qu’ils savent que leurs admonestations n’auront aucun effet car ils ne leur donneront aucune suite concrète. Certains, et parfois les mêmes, toujours à gauche, parlent de « patriotisme » pour rappeler les devoirs des chefs d’entreprise alors même qu’ils brocardent quotidiennement le « protectionnisme », et considèrent parfois que la France est « dépassée » et doit se fondre dans un grand « Tout mondial », au nom de la mondialisation « moderne et inéluctable »… Ce dernier reproche ne s’adresse évidemment pas à M. Montebourg qui n’a pas attendu les derniers jours pour prôner un patriotisme économique et social de bon aloi, et qui reste un chantre, plus modéré que du temps des primaires socialistes néanmoins, de la « démondialisation ».

 

Je suis sévère avec M. Arnault car je place la France avant l’argent et avant les intérêts particuliers, surtout financiers, mais je suis tout aussi sévère envers M. Hollande et son priapisme fiscal qui risque bien d’étouffer les forces vives de ce pays et de donner des arguments à ceux tentés de s’exiler dans des pays plus « accommodants » (sic !) sur le plan des impôts et des taxes… J’entendais ce lundi midi sur RMC un chef d’entreprise qui annonçait qu’il abandonnait purement et simplement la nationalité française et démontait une de ses usines en France pour échapper au fisc, arguant de charges trop lourdes pour maintenir son activité avec profit dans notre pays ! Quel gâchis !

 

En tout cas, dans cette affaire Arnault, la République montre ses limites et son incapacité à réagir efficacement : beaucoup d’agitation et de discours moralisateurs, et rien, concrètement, pour parer à l’initiative de M. Arnault…

 

On est bien loin de la réaction du roi Louis XIV face à Nicolas Fouquet, l’homme le plus riche et qui se voulait, à tort, le plus puissant du royaume, jadis bon serviteur de la monarchie mais enivré de ses succès au risque d’oublier le service de l’Etat : le roi le fit arrêter et confisqua ses biens, et marqua par là l’autorité du politique, au-delà des considérations purement économiques et des féodalités financières. Par cet acte « fondateur », Louis XIV annonçait que, désormais, en son royaume et sous sa monarchie absolue, l’Argent n’imposerait jamais son règne à l’Etat et à la France, ce que, sous la République, seul le général de Gaulle rappela par sa formule célèbre, « La politique de la France ne se fait pas à la Corbeille ». Une leçon que nos gouvernants devraient méditer…

 

Mais cette République, coincée entre deux élections et tellement dépendante des jeux d’argent pour celles-ci, a oublié les pratiques monarchique et gaullienne et elle confond trop souvent le fait de gouverner avec celui de simplement gérer : le mot de « gouvernance », qui n’est qu’un terme d’économie, remplaçant le mot de « gouvernement » qui, lui, est de nature politique, montre bien l’abandon de la République à des forces qui la dépassent. M. Arnault peut faire ce qu’il veut, qu’a-t-il à craindre ?

 

On pourrait s’abandonner à ce fatalisme, mais on a le devoir d’y résister et de poser la question des institutions qui pourront mettre au pas ces princes de la Fortune vagabonde. Là encore, la réponse monarchique s’avère la plus efficace, contre la démesure de quelques « trop riches » qui ont oublié les devoirs sociaux que la richesse donne à ceux qui la possèdent envers les moins aisés de nos concitoyens, ne serait-ce que par le biais de l’impôt redistributif.