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07/05/2015

La Monarchie, une nécessité écologique.

 

Je suis en train de préparer mon intervention au colloque « Dessine-moi un roi », organisé par l'Action Française samedi prochain, intervention qui portera sur ce que pourrait faire la Monarchie en matière d'écologie : sujet passionnant qui permettra, je l'espère, de démontrer aussi qu'elle est le régime le plus à même de comprendre le « souci environnemental » et d'y répondre, concrètement.

 

Car aujourd'hui, il y a une urgence écologique : le dérèglement climatique inquiète ; l'artificialisation des terres progresse quand la déforestation et l'asséchement inconsidéré des zones humides se poursuivent et, parfois, s'accélèrent, y compris dans notre pays ; la biodiversité, végétale comme animale, s'effondre malgré les efforts de nombre d'associations de protection de la nature ; les pollutions se multiplient et le nombre de décès annuels liés à celles-ci semblent augmenter, jusqu'à atteindre, en France, 40.000, soit une centaine de personnes chaque jour ; etc. La liste est longue des atteintes à l'environnement, à notre environnement, et elle n'a pas fini de s'allonger, malgré les annonces multiples et variées de « développement durable » faites par le gouvernement ou les municipalités qui se réfugient derrière cette formule magique mais peu crédible au regard des réalités environnementales...

 

Alors, désormais, la présence d'écologistes (ou prétendus tels...) au gouvernement ne suffira pas pour inverser une tendance lourde (et néfaste) qui entraîne notre pays vers un dramatique stress environnemental par le simple fait de la poursuite de cette société de consommation trop énergivore et trop pollueuse. Un gouvernement écologiste lui-même serait insuffisant, prisonnier des contingences électorales et des féodalités économiques et financières qui auraient tôt fait de rappeler leur existence et leurs exigences, pas forcément appropriées à l'exercice d'une politique environnementale crédible et durable...

 

En fait, au-delà d'un gouvernement forcément de passage si l'on suit la logique électorale de nos démocraties contemporaines, c'est, véritablement, un État écologique qu'il faut promouvoir et installer dans la durée : n'est-ce pas justement la Monarchie qui peut le mieux répondre à cette exigence de la durée, « renouvelée » par le mode de succession du père au fils, mode le plus naturel et le plus humain qui soit ?

 

 

 

 

 

 

 

18/11/2014

Quels grands projets souhaitables pour aujourd'hui et demain ?

 

Ainsi, lundi de cette semaine, la fameuse tour Triangle n'a pas reçu l'aval du Conseil de Paris, ce qui apparaît comme un véritable camouflet pour le maire de la capitale, madame Hidalgo, qui, mauvaise perdante, demande désormais l'annulation du vote pour vice de formes, elle qui avait décidé, pour éviter un désaveu municipal, que la décision serait prise à bulletins secrets, contre la règle habituelle qui est de voter à mains levées, publiquement. Au-delà de l'attitude assez peu glorieuse de l'édile, qui a une conception à géométrie variable de la démocratie, se posent la question des tours et de leur place dans le paysage urbain de Paris, mais aussi celle des grands projets immobiliers et d'équipement dans la capitale et, au-delà, dans les grandes villes de France.

 

Il est évident que, si le projet n'a pas enthousiasmé le Conseil de Paris (même si, d'un côté et de l'autre, les stratégies politiciennes ont aussi joué...), il y avait quelques bonnes raisons : construire un nouvel immeuble de bureaux dans un quartier déjà bien pourvu en la matière n'est pas très heureux et encore moins utile ! De plus, les remarques empiriques de madame Kosciusko-Morizet sur le sujet (Les échos, 17 novembre 2014) sont justes : « Une tour isolée ne crée pas d'activité, elle fait le vide autour d'elle. (…) Déclarer que la modernité passe nécessairement par les tours est justement très passéiste. Chaque ville doit créer sa propre modernité. Les arguments utilisés aujourd'hui en faveur de la tour Triangle sont ceux que l'on entendait il y a quarante ans sur la tour Montparnasse. Elle est aujourd'hui le monument le plus détesté des Parisiens. Ce n'est pas à l'aune d'une tour que se juge l'attractivité de Paris. » D'ailleurs, ce ne sont pas les tours de bureaux que viennent admirer les touristes à Paris ni celles-ci qui motivent l'installation de sièges sociaux, mais plutôt le patrimoine et sa richesse pour les uns, et les facilités fiscales (quand elles existent...) ou le prestige de l'adresse parisienne pour les autres.

 

Autre élément de débat : quels grands projets urbains ou d'équipements pour aujourd'hui et demain, et comment les préparer et les rendre acceptables, autant pour les populations que pour l'environnement ? Mon opposition virulente et mille fois affirmée à la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, pour des raisons autant écologiques qu'économiques, ma grande réserve à l'égard de nombre de projets que l'on peut considérer inutiles et dispendieux, parfois fruits gâtés de pressions diverses et variées des milieux immobiliers ou financiers, ne m'empêchent pas de défendre ou de promouvoir d'autres projets qui me semblent mieux adaptés aux réalités contemporaines et aux nécessités de préservation environnementale : la Grande Gare de Paris, par exemple, qui permettrait à la capitale de disposer d'une gare centrale véritablement internationale (ce qui existe déjà dans de nombreux pays européens), ou de nouvelles centrales marémotrices qui s'inspireraient de l'actuel barrage de la Rance, près de Dinard, en tenant compte de l'expérience et des leçons de celui-ci, pour éviter certaines erreurs hier dommageables et aujourd'hui souvent connues et réparées ; des projets de champs d'hydroliennes, de centrales mobiles houlomotrices ou de panneaux solaires flottants installés sur les réserves d'eau des barrages hydroélectriques ou sur la mer ; sans négliger desprojets d'habitat évolutif de grands volumes et susceptibles d'accueillir des populations importantes mais aussi de grands programmes de réhabilitation de l'habitat rural et villageois (domaine largement oublié aujourd'hui par les pouvoirs publics) s'inscrivant dans une nouvelle politique d'aménagement des territoires et de redéploiement agricole qui privilégie les petites et moyennes structures mais sur une grande échelle, autant d'espaces que d'emplois ; etc.

 

Ce ne sont pas les projets intéressants et motivants qui manquent, mais plutôt la volonté politique et l'audace publique : dans une République marquée par les routines et soumise aux pressions, qu'elles soient financières ou économiques, l'imagination déserte le Pouvoir, si ce n'est pour se garder lui-même... On peut le regretter, mais c'est ainsi, et changer le numéro de la République n'y changera rien, en définitive : ce n'est pas une « Sixième » qu'il faut instaurer, mais bien plutôt, une « Monarchie des initiatives et des projets », capable d'engager une réelle politique d'aménagement des territoires et d'équipements urbains comme ruraux, marins comme terrestres, et ceci sur le long terme, suivant le fil dynastique, et non plus selon le seul calendrier électoral ou au gré des ambitions politiciennes des uns ou des autres... « L'imagination au pouvoir », réclamaient les manifestants de Mai 68 : au-delà du slogan, c'est une nécessité et c'est bien l'une des justifications fortes de la Monarchie à venir !

 

 

 

 

 

03/09/2014

Un président d'hypocrisie...

 

Cela aurait pu rester de l'ordre de l'intime et du ressentiment que l'on n'exprime pas « chez ces gens-là », comme dirait Brel, sur la scène publique, mais, en cette ère de démocratisation à outrance et de transparence obligatoire (« quand on n'a rien à se reprocher, pourquoi ne pas tout dire et montrer les choses ? », dit-on...), les frontières entre vie privée et vie publique semblent irrémédiablement condamnées à tomber : d'ailleurs, elles sont d'abord détruites de l'intérieur, par ceux-là mêmes qui devraient être les « gardiens des secrets », des leurs comme de ceux de leurs proches. Il n'y a plus guère que les monarques qui, en somme, savent garder ceux qu'on leur confie : depuis 1952, date de sa montée sur le trône, la reine Elisabeth a reçu toutes les confidences politiques de ses premiers ministres, de Churchill à Cameron, et elle n'en a jamais rien dit, et chaque premier ministre de Sa Majesté sait que, par principe même, la souveraine ne livrera jamais à la presse ou à un livre de souvenirs le moindre détail de ses rencontres hebdomadaires avec le Chef du gouvernement britannique. Il en va de même en Espagne et en Belgique, monarchies constitutionnelles voisines géographiques de notre République des « révélations »...

 

Ainsi, Valérie Trierweiler, ex-compagne de l'actuel président, a commis un livre que l'on peut résumer par le titre d'une nouvelle de Barbey d'Aurevilly : « la Vengeance d'une femme. », et qui apparaît aussi comme un documentaire, avec tous les risques de désinformation et de manipulation que cet exercice journalistique peut engendrer, au plus proche de la magistrature suprême de l'Etat. On peut n'apprécier ni l'auteur ni le déballage de secrets d'alcôve et ne pas vouloir participer non plus au lynchage médiatique et politique de cette femme qui a eu le malheur de croire, avant les électeurs de la présidentielle de 2012, en un homme qui semble bien avoir trompé l'une et les autres... Personnellement, je suis assez agacé par ces courtisans du Président qui, après s'être jadis inclinés devant celle qui faisait office de Première dame (certains lui devant leur fortune politique, voire ministérielle, preuve que le mélange des genres n'a pas attendu sa répudiation présidentielle pour être pratiqué...), la traitent désormais comme la pire des traînées, manquant à tous leurs devoirs de réserve (et de galanterie) dans certains cas, ou montrant une « indéfectible » - je préfère mettre le terme entre guillemets : les mêmes n'hésiteront sans doute pas, demain et avec un aplomb sans faille, à cracher sur celui dont ils astiquent aujourd'hui les pompes...- loyauté à M. Hollande, au cas où il y aurait encore quelques os à ronger du côté de l'Elysée.

 

Mais ce qui me frappe et me choque, c'est ce que l'ancienne favorite a révélé (vérité ou mensonge ? Le doute persiste, mais...) sur l'état d'esprit de son ancien amant à l'égard des pauvres : l'expression « Les sans-dents » prêtée à l'actuel Président est terrible, effroyable même ! Bien sûr, il ne sera sans doute jamais prouvé qu'il a prononcé cette formule, mais je sais trop bien que (sauf quelques notables exceptions) « chez ces gens-là », le mépris des pauvres est bien réel : j'aurai bien des anecdotes à raconter sur cela, en particulier sur ces gens de la « bonne Gauche », emplis de grands principes (y compris dans leurs livres, et je pourrai citer quelques noms un peu connus parmi ceux que j'ai cotoyés en d'autres temps...) et peu soucieux, une fois retournés à leurs foyers ou à leurs salons, de les mettre en pratique pour eux-mêmes. Cela fait partie de la nature humaine, dira-t-on, et ce n'est pas faux, sans doute : mais ce que je reproche à ces gens-là dont les dents rayent souvent le parquet et la langue humidifie les chaussures des Puissants, c'est leur grande hypocrisie ! Jusque là, j'avais tendance à accorder quelque sympathie (à défaut de crédit...) à l'homme Hollande, avec lequel il m'est arrivé une fois, dans les années 1990, de discuter de la situation des quartiers et des écoles des Mureaux, situation qu'il connaissait bien et qu'il regrettait, avec un certain fatalisme d'ailleurs : j'ai, ce jour de septembre 2014, l'impression fortement désagréable de m'être « fait avoir » (sentimentalement parlant, pas politiquement, bien sûr!), et j'en conçois, non de la surprise, mais bien plutôt de la colère !

 

En même temps, je ne me faisais guère d'illusions sur la réalité des discours comme celui du Bourget au début 2012 (celui qui fustige la Finance, discours dont j'avais salué, en son temps, le refus de céder aux féodalités de l'Argent ; discours qui, en soi, n'est pas foncièrement mauvais mais qui n'a été qu'un discours, justement, et un discours de candidat, destiné à s'attirer les bonnes grâces électorales ; un discours trompeur dont la forme, plutôt bienvenue, cachait un fond plus saumâtre : de quoi alimenter un peu plus ma méfiance à l'égard de la République électorale et de la démocratie « émotionnelle »...). Je sais trop bien aussi, en étudiant l'histoire politique et sociale des derniers siècles en France, que la Révolution a ouvert l'ère de l'Argent et de sa main-mise sur l'Etat et la politique, et que, dès ses débuts, elle a méprisé et écrasé les pauvres qu'elle a écartés de la citoyenneté tout en les privant des ressources que l'Eglise pouvait mettre à leur disposition : il faudra d'ailleurs, un jour, étudier comment le triomphe de la propriété privée inscrite dans la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen d'août 1789, a permis de marginaliser un peu plus les pauvres et de « légitimer » (sans légitimité ni justice...) la répression à leur égard quand ces derniers avaient le malheur de ne pas apprécier leur écrasement et de vouloir le faire savoir !

 

Pour en revenir à la formule supposée de M. Hollande, je peux ajouter que j'ai connu, aux Mureaux comme à Rennes, des pauvres qui, effectivement, n'avaient plus de dents : ils n'étaient pas tous vieux, loin de là, et ils semblaient accepter ce qui, pourtant, les empêchait souvent de se nourrir correctement et les forçait à avaler sans mâcher, avec des conséquences désastreuses sur leur santé générale. La formule hollandiste a au moins le mérite de nous rappeler que, malgré l'égalité gravée aux frontons de notre République cinquième du nom, nous ne sommes pas égaux devant la santé et devant l'accès aux soins, en particulier dentaires : malgré le droit de chacun d'être soigné en France, beaucoup de nos concitoyens n'osent plus franchir le seuil d'un cabinet médical ou dentaire, comme s'ils avaient renoncé, puisqu'ils sont financièrement démunis, à user de ce droit ! Certains semblent avoir intégré le discours officieux mais latent dans notre société de « gagneurs » que, si l'on est pauvre, c'est de sa faute et c'est une faute ! Discours terrible et trop souvent réducteur, qu'un Saint Louis a, d'avance, dénoncé en nommant les miséreux « Nos seigneurs les pauvres » et qui, à la suite du Christ selon les évangiles, lavaient les pieds de ces malheureux en s'inclinant devant eux...