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03/09/2014

Un président d'hypocrisie...

 

Cela aurait pu rester de l'ordre de l'intime et du ressentiment que l'on n'exprime pas « chez ces gens-là », comme dirait Brel, sur la scène publique, mais, en cette ère de démocratisation à outrance et de transparence obligatoire (« quand on n'a rien à se reprocher, pourquoi ne pas tout dire et montrer les choses ? », dit-on...), les frontières entre vie privée et vie publique semblent irrémédiablement condamnées à tomber : d'ailleurs, elles sont d'abord détruites de l'intérieur, par ceux-là mêmes qui devraient être les « gardiens des secrets », des leurs comme de ceux de leurs proches. Il n'y a plus guère que les monarques qui, en somme, savent garder ceux qu'on leur confie : depuis 1952, date de sa montée sur le trône, la reine Elisabeth a reçu toutes les confidences politiques de ses premiers ministres, de Churchill à Cameron, et elle n'en a jamais rien dit, et chaque premier ministre de Sa Majesté sait que, par principe même, la souveraine ne livrera jamais à la presse ou à un livre de souvenirs le moindre détail de ses rencontres hebdomadaires avec le Chef du gouvernement britannique. Il en va de même en Espagne et en Belgique, monarchies constitutionnelles voisines géographiques de notre République des « révélations »...

 

Ainsi, Valérie Trierweiler, ex-compagne de l'actuel président, a commis un livre que l'on peut résumer par le titre d'une nouvelle de Barbey d'Aurevilly : « la Vengeance d'une femme. », et qui apparaît aussi comme un documentaire, avec tous les risques de désinformation et de manipulation que cet exercice journalistique peut engendrer, au plus proche de la magistrature suprême de l'Etat. On peut n'apprécier ni l'auteur ni le déballage de secrets d'alcôve et ne pas vouloir participer non plus au lynchage médiatique et politique de cette femme qui a eu le malheur de croire, avant les électeurs de la présidentielle de 2012, en un homme qui semble bien avoir trompé l'une et les autres... Personnellement, je suis assez agacé par ces courtisans du Président qui, après s'être jadis inclinés devant celle qui faisait office de Première dame (certains lui devant leur fortune politique, voire ministérielle, preuve que le mélange des genres n'a pas attendu sa répudiation présidentielle pour être pratiqué...), la traitent désormais comme la pire des traînées, manquant à tous leurs devoirs de réserve (et de galanterie) dans certains cas, ou montrant une « indéfectible » - je préfère mettre le terme entre guillemets : les mêmes n'hésiteront sans doute pas, demain et avec un aplomb sans faille, à cracher sur celui dont ils astiquent aujourd'hui les pompes...- loyauté à M. Hollande, au cas où il y aurait encore quelques os à ronger du côté de l'Elysée.

 

Mais ce qui me frappe et me choque, c'est ce que l'ancienne favorite a révélé (vérité ou mensonge ? Le doute persiste, mais...) sur l'état d'esprit de son ancien amant à l'égard des pauvres : l'expression « Les sans-dents » prêtée à l'actuel Président est terrible, effroyable même ! Bien sûr, il ne sera sans doute jamais prouvé qu'il a prononcé cette formule, mais je sais trop bien que (sauf quelques notables exceptions) « chez ces gens-là », le mépris des pauvres est bien réel : j'aurai bien des anecdotes à raconter sur cela, en particulier sur ces gens de la « bonne Gauche », emplis de grands principes (y compris dans leurs livres, et je pourrai citer quelques noms un peu connus parmi ceux que j'ai cotoyés en d'autres temps...) et peu soucieux, une fois retournés à leurs foyers ou à leurs salons, de les mettre en pratique pour eux-mêmes. Cela fait partie de la nature humaine, dira-t-on, et ce n'est pas faux, sans doute : mais ce que je reproche à ces gens-là dont les dents rayent souvent le parquet et la langue humidifie les chaussures des Puissants, c'est leur grande hypocrisie ! Jusque là, j'avais tendance à accorder quelque sympathie (à défaut de crédit...) à l'homme Hollande, avec lequel il m'est arrivé une fois, dans les années 1990, de discuter de la situation des quartiers et des écoles des Mureaux, situation qu'il connaissait bien et qu'il regrettait, avec un certain fatalisme d'ailleurs : j'ai, ce jour de septembre 2014, l'impression fortement désagréable de m'être « fait avoir » (sentimentalement parlant, pas politiquement, bien sûr!), et j'en conçois, non de la surprise, mais bien plutôt de la colère !

 

En même temps, je ne me faisais guère d'illusions sur la réalité des discours comme celui du Bourget au début 2012 (celui qui fustige la Finance, discours dont j'avais salué, en son temps, le refus de céder aux féodalités de l'Argent ; discours qui, en soi, n'est pas foncièrement mauvais mais qui n'a été qu'un discours, justement, et un discours de candidat, destiné à s'attirer les bonnes grâces électorales ; un discours trompeur dont la forme, plutôt bienvenue, cachait un fond plus saumâtre : de quoi alimenter un peu plus ma méfiance à l'égard de la République électorale et de la démocratie « émotionnelle »...). Je sais trop bien aussi, en étudiant l'histoire politique et sociale des derniers siècles en France, que la Révolution a ouvert l'ère de l'Argent et de sa main-mise sur l'Etat et la politique, et que, dès ses débuts, elle a méprisé et écrasé les pauvres qu'elle a écartés de la citoyenneté tout en les privant des ressources que l'Eglise pouvait mettre à leur disposition : il faudra d'ailleurs, un jour, étudier comment le triomphe de la propriété privée inscrite dans la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen d'août 1789, a permis de marginaliser un peu plus les pauvres et de « légitimer » (sans légitimité ni justice...) la répression à leur égard quand ces derniers avaient le malheur de ne pas apprécier leur écrasement et de vouloir le faire savoir !

 

Pour en revenir à la formule supposée de M. Hollande, je peux ajouter que j'ai connu, aux Mureaux comme à Rennes, des pauvres qui, effectivement, n'avaient plus de dents : ils n'étaient pas tous vieux, loin de là, et ils semblaient accepter ce qui, pourtant, les empêchait souvent de se nourrir correctement et les forçait à avaler sans mâcher, avec des conséquences désastreuses sur leur santé générale. La formule hollandiste a au moins le mérite de nous rappeler que, malgré l'égalité gravée aux frontons de notre République cinquième du nom, nous ne sommes pas égaux devant la santé et devant l'accès aux soins, en particulier dentaires : malgré le droit de chacun d'être soigné en France, beaucoup de nos concitoyens n'osent plus franchir le seuil d'un cabinet médical ou dentaire, comme s'ils avaient renoncé, puisqu'ils sont financièrement démunis, à user de ce droit ! Certains semblent avoir intégré le discours officieux mais latent dans notre société de « gagneurs » que, si l'on est pauvre, c'est de sa faute et c'est une faute ! Discours terrible et trop souvent réducteur, qu'un Saint Louis a, d'avance, dénoncé en nommant les miséreux « Nos seigneurs les pauvres » et qui, à la suite du Christ selon les évangiles, lavaient les pieds de ces malheureux en s'inclinant devant eux...

 

 

 

Commentaires

Merci, Jean-Philippe, pour cet article. J’y apporterai un complément. Ce livre est un livre choc et extrêmement utile, politiquement. Il révèle aux Français, aveuglés par leur fanatisme républicain, les dupes de l’ultra démagogisme et de l’ultra clientélisme de la république, qu’elle n’a jamais aimé les pauvres. Ils découvrent qu’ils ont été trompés par la république par le biais de l’Éducation nationale qui était chargée de transmettre le message. Ce livre va arrêter net ce mensonge national. Encore un mythe républicain qui tombe. Le président incarne la république. La république a dit les aimer pour d’abord conquérir le pouvoir et y rester, et beaucoup l’ont crue. Aujourd’hui, le masque est tombé, et ce sont les royalistes, aujourd’hui, dont on découvre l’humanité et le respect pour les pauvres, avec l’association « Nos Seigneurs les Pauvres et les Malades. » On se souvient aussi du tableau de Louis XVI parmi les plus pauvres lors du rude hiver 1788. On se souvient des aumônes des Rois, notamment de celles de Saint Louis, Louis XVI, Mme Elisabeth, etc. Nos rois étaient élevés dans la Foi catholique qui leur enseignait par la voix du Christ l’amour de ces pauvres, et du respect qu’ils leur devaient. Ils étaient, par le Baptême, leurs Frères et leurs Sœurs. Rien de tout cela dans une république laïque qui déchristianise le pays depuis 200 ans. Les pauvres, notamment les Vendéens, la république les a génocidés. La charité chrétienne, en république dite française, fait l’objet de toutes les moqueries. Quoi de plus normal qu’un président de la république, à huit clos, se rie des pauvres en les insultant par le sobriquet « sans-dents » ? La crise n’est pas seulement économique, elle est identitaire et aussi spirituelle. L’Évangile est le meilleur protecteur des pauvres, et je crois que beaucoup d’entre eux vont s’en apercevoir avec les révélations de Valérie Trierweiler qui, dès le premier jour de la publication, est en rupture de stock. Il y a eu 17 000 ventes aujourd’hui, et il va être traduit. Je ne plaindrai pas la république, la honte de la France. Elle a ce qu’elle mérite. Ses mensonges sont aujourd’hui dévoilés, et c’est un bienfait national. La Monarchie est en marche, qu’on se le dise ! Le dernier acte, c’est la mise en place du référendum d’initiative populaire, et par ce biais, nous pourrons rappeler notre Roi sur le trône de France. C’est pour bientôt ! Vive le Roi ! Et que Dieu bénisse la France en nous délivrant de ce régime républicain qui nous fait tous souffrir !

Écrit par : Dominique | 04/09/2014

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