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04/09/2010

Chouette, la rentrée...

Ca y est, la rentrée est faite, les salles de cours ouvertes, les emplois du temps négociés et renégociés : une nouvelle année scolaire commence ! Les élèves sont bien là, encore bronzés de leur séjour breton ou aquitain, et les rires remplissent les couloirs habitués pendant trois mois au silence assourdissant de l’absence de cours…

 

Mais cette rentrée n’est pas totalement satisfaisante et elle s’avère lourde de menaces, empreinte d’une sourde inquiétude qui transpire en salle des profs : ce n’est pas tellement le gel des salaires ni même la question pourtant grave des retraites qui plombent l’ambiance mais bien plutôt la réforme qui entre en vigueur (certains diraient « en rigueur »…) ces jours-ci, dans une confusion certaine et de multiples grincements ! Manuels annoncés pour la fin du mois alors que les programmes sont nouveaux, réduction des horaires de certaines matières comme l’histoire-géographie, incertitudes sur la forme des épreuves du bac d’histoire-géo à la fin de la Première S (et prévues pour juin 2012), absence de visibilité sur la mise en place des enseignements d’exploration et des heures d’accompagnement prévues pour les élèves, etc.

 

En fait, cette réforme n’en est pas vraiment une, puisque les changements qui interviennent en cette année s’inscrivent beaucoup plus dans une logique économique et comptable que dans une perspective purement pédagogique et instructrice ! Economies de bouts de chandelles sur les heures des enseignements tandis que la mise en place des tableaux numériques, par exemple, coûtera très cher sans pour autant qu’il soit certain que cela permette de « relever le niveau » des populations scolaires et que, à l’heure où les questions énergétiques et le « développement durable » apparaissent dans les programmes de géographie des classes de 2nde, ces mêmes joujoux technologiques sont de gros consommateurs de cette même énergie qu’il est enseigné aux élèves d’économiser… Contradiction qui, à elle seule, résume le désordre des esprits et de la réforme !

 

D’ailleurs, il n’est pas certain que, malgré les effets d’annonce gouvernementaux, les mesures mises officiellement en place le soient concrètement, faute, par exemple, de professeurs volontaires pour l’aide personnalisée aux élèves ou de projets viables, faute aussi, tout simplement, de moyens matériels… La « réforme » de M. Chatel risque bien d’accoucher d’une souris et les impératifs d’économie évoqués achèveront assez sûrement les quelques idées possiblement intéressantes avancées dans les textes mal relus et peu budgétés du Gouvernement…

 

Et pourtant, il y aurait tant à faire ! L’éducation est un vaste chantier livré aujourd’hui au « moins-disant culturel » et aux apprentis sorciers, et risque bien de se transformer en champ de ruines si l’on n’y prend garde et si l’on ne réagit pas vivement : « Vivre c’est réagir » affirmait Maurras, et il n’avait pas tort, la question de l’éducation et son état actuel le confirment, mais il faudrait rajouter désormais à cette formule une notion d’urgence, pour éviter le pire !

31/01/2008

Classe Patrimoine et mécénat éducatif.

Puisque la commission Attali vient de faire de multiples propositions, y compris sur l’enseignement (il me faudra y revenir) et que la commission Rocard rend son rapport lundi prochain, en voici quelques unes qu’ils n’ont pas faites et que je défends depuis déjà quelques années, même si, malheureusement, elle n’est plus appliquée au lycée Hoche, faute d’un nombre suffisant d’élèves candidats.

 

 

 

   

 

Depuis quelques années existent des classes « atelier Patrimoine » qui permettent à des classes de Quatrième ou de Seconde des activités tournant autour du Patrimoine, en particulier des lieux d’installation ou de proximité des établissements concernés. Ces classes sont en général recherchées par les parents qui y voient, en fait, une sorte de « classe privilégiée », ce qui n’est pourtant pas leur vocation première.

 

Il semblerait intéressant de confirmer et de multiplier ces classes dans le paysage scolaire pour diverses raisons :

 

-d’abord pour des raisons de mise en valeur d’un patrimoine français, national ou régional, voire communal, parfois négligé par les élèves, trop souvent « absents » à la culture française ou à l’Histoire des lieux. Cela ne peut que favoriser l’intégration des jeunes générations à une « dynamique civilisationnelle », en particulier celles issues d’autres espaces culturels et historiques mais destinées à rester et vivre en France.

 

-ensuite pour le développement de l’autonomie des élèves, qui doivent fournir l’effort de « monter » des projets autour du Patrimoine à partir d’un thème donné : chaque « classe Patrimoine » doit présenter ses travaux de l’année dans une exposition ou un spectacle de fin d’année.

 

-d’autre part pour permettre l’ouverture des établissements vers l’extérieur. Chaque « classe Patrimoine » doit signer des conventions de partenariat avec la municipalité du lieu d’établissement, mais aussi avec des partenaires qui peuvent être culturels (offices de tourisme, monuments historiques concernés par le thème de l’année, etc.) ou, pourquoi pas, industriels ou commerciaux. C’est là que le « mécénat éducatif » peut s’avérer utile…

 

 

Multiplier ces classes, c’est déjà permettre à chaque établissement scolaire d’avoir au moins une « classe Patrimoine », mais c’est aussi l’étendre à tous les niveaux de la Sixième à la Première incluse. Cela implique de simplifier la validation de ces classes par les administrations académiques, et de mettre en place des « incitations » pour les enseignants pour favoriser leur volontariat qui ne doit pas être que du bénévolat…

 

 

Le problème de cette politique est, bien sûr, le financement en cette période d’économies budgétaires. D’où l’idée de coupler ces « classes Patrimoine » avec la mise en place d’un véritable « mécénat éducatif », c’est-à-dire la participation d’entreprises (le plus souvent locales, ou succursales locales de grandes entreprises nationales ou multinationales) au financement du projet ou d’éléments du projet de la « classe Patrimoine » (fourniture de matériel, financement de sorties ou de visites en rapport avec l’activité « Patrimoine », participation à une « caisse Patrimoine » dont il faudrait définir les statuts précis, le mode de fonctionnement et le contrôle des sommes engagées, etc.). L’avantage supplémentaire serait de dédramatiser la question des rapports de l’entreprise avec l’Ecole en montrant l’intérêt de liens particuliers sur des sujets qui ne sont pas qu’économiques mais aussi culturels.