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12/03/2008

"L'Action Française", numéro 2742.

Voici un article que j’ai écrit pour le site http://www.lesmanantsduroi.com pour présenter un récent numéro du journal monarchiste « L’Action Française » :

 

 

L’Action Française 2000 profite de son 2742ème numéro, daté du 21 février-5 mars 2008 pour changer la forme typographique de son titre, désormais sur une seule et même ligne, ce qui rappelle celle qui prévalait avant-guerre et jusqu’aux années 60. Mais ce n’est pas exactement une marque de nostalgie, bien au contraire, et il suffit de feuilleter ce numéro pour s’en persuader.

 

Sans prétendre à être exhaustif, signalons quelques articles qui participent à la richesse de la 2ème livraison de l’AF-2000 du mois de février.

 

Une part importante est accordée aux entretiens avec, dès la page 2, les réponses du courageux député souverainiste français au parlement européen, Paul-Marie Coûteaux, titrées « La démocratie française est complètement viciée », terrible formule qui montre le discrédit dans lequel notre système politique (et surtout politicien) est tombé et, surtout, l’illusion d’une réaction politique qui chercherait à passer uniquement par le tamis de la démocratie représentative et parlementaire. Le député souverainiste évoque également les conséquences désastreuses du traité de Lisbonne : « Point cardinal du fédéralisme qui permettait au texte Giscard de s’intituler « constitution », la personnalité juridique accordée à l’Union est reprise telle quelle, certes discrètement. A elle seule, elle crée en effet un nouvel Etat qui peut désormais être reconnu comme tel sur la scène internationale, ce qui permet de parler de nouveau de « constitution ». L’Union européenne se trouvera placée sous l’autorité d’un président (…) désormais indépendant de tout Etat – alors qu’il était auparavant un chef d’Etat ou de gouvernement en exercice ; il sera doté d’une autorité propre, ainsi que d’un secrétariat, puis d’un cabinet, etc. Gageons que cet instrument supranational se révélera d’autant plus efficace que, à la différence des autres institutions, il sera incarné... »

 

Un débat, en pages 8 et 9, permet au libéral chrétien Pierre Manent, auteur d’une intéressante « enquête sur la démocratie », de discuter avec l’écrivain catholique Gérard Leclerc sur le thème des rapports entre politique et religion, et de signaler son trouble devant la disjonction entre les parlementaires et les citoyens français sur la question du traité constitutionnel européen, question d’actualité de la démocratie en France. Un extrait de son intéressante intervention sur la démocratie : « Les sociétés démocratiques ne sont pas seulement démocratiques. Pour Tocqueville, la démocratie, c’est l’égalité des conditions et la passion de l’égalité. Mais elle comporte aussi en son sein des éléments oligarchiques et aristocratiques. Il s’agit bien sûr des aristocraties financières, mais aussi intellectuelles, de la présence religieuse et des cultures nationales particulières. Ce qui est critiqué en général dans la démocratie, c’est l’anarchie des passions, l’ « atomisation » de la vie sociale. Mais la démocratie ne parvient jamais au bout d’elle-même, et reste mélangée à ces autres éléments. » Gérard Leclerc rappelle l’importance des réponses de l’Eglise et de l’autonomie de la décision religieuse à l’égard du politique : « Dans le contexte de la démocratie libérale, la parole de l’Eglise me semble la seule façon d’échapper au magma des opinions. Elle n’est pas seulement une opinion, il y a un magistère, qui donne son avis autorisé sur des sujets cruciaux. Si l’autorité du magistère est maintenue, nous ne sommes plus en danger d’absorption du religieux dans le magma « libéralo-démocratique ». » ; il évoque aussi son inquiétude devant « l’usine à gaz » que constitue l’Europe en construction aujourd’hui, « première puissance sans projet de sa puissance, ni même ses instruments » et, donc, incapable d’exister sur le plan international.

 

L’écrivain Alain Paucard, en page 3, s’en prend aux grandes tours urbaines, modernes applications de la tour de Babel : « Jadis, la vision lointaine d’un clocher rassérénait le pèlerin et le faisait marcher plus vite. Demain, les tours des capitales européennes appelleront ce qui reste des classes moyennes à acheter des actions, à participer à leur propre aliénation ».

 

Dans ce monde qui privilégie le devoir de mémoire au détriment, parfois, de l’histoire, il est bon de retrouver Jacques Bainville : c’est Gérard Bedel qui, en page 10, évoque la conception de l’histoire de ce grand royaliste, « historien de l’avenir » selon l’heureuse formule de Jean Montador : « L’histoire est le jugement du monde. Elle est aussi la clinique du monde Que diriez-vous d’un médecin qui ne serait jamais allé à l’hôpital ? ».

 

Jacques de Guillebon, en page 11, nous invite à découvrir le dernier livre du penseur, et nouvel académicien français, René Girard, intitulé « Achever Clausewitz », tandis que François Roberday souligne tout l’intérêt de lire « La France morcelée », de Jean-Pierre Le Goff.

 

Michel Fromentoux, quant à lui, se penche sur la figure du roi Henri 1er, à travers l’ouvrage d’Yvan Gobry, et évoque, quelques pages plus loin, celle d’un autre Henri (le quatrième dans l’histoire des rois de France) et de son œuvre, en 1593. Dans ce même numéro, en page 6, il analyse la politique sarkoziste de l’école qui mêle retour à des principes fondamentaux classiques et nécessaires (retour à la grammaire traditionnelle, respect des professeurs, etc.) et « devoir de mémoire » culpabilisateur (encore la repentance ?) et néfaste pour les écoliers de France : « De toute façon, faire pleurer les enfants sur la barbarie comme si tout n’était que noir en ce bas-monde ne sera jamais aussi formateur que de leur donner d’exaltants exemples d’héroïsme et de dévouement. »

 

C’est en dernière page que l’on trouve l’article (l’éditorial ?) de Charles Moussay, qui dénonce l’attitude de Nicolas Sarkozy, simple commis de Bruxelles et de Washington, et compare le traité de Lisbonne à celui de Troyes, de 1420. Il rappelle aussi combien toutes les étapes du processus de « dépossession » de la France se sont trouvées presque dissimulées par des événements « pipole » qui n’avaient apparemment pas grand lien avec le politique : « le soin mis à distraire l’attention de ce qui ne s’appelle plus le peuple mais « le public » montre à quel point l’affaire du traité importait au Président de la République dont on pourrait dire sans exagérer que s’il fut tant choyé par les puissants de ce monde c’est pour qu’il puisse, comme en cachette, dire oui là où la France avait dit non – non à la politique impériale américaine, en 2003, puis non à un super-Etat européen qui n’en est à bien des égards que le prolongement. La supercherie du gouverneur Sarkozy, certes, fut bien montée, avec la complicité des oligarchies de tous ordres et des médias qui ne sont plus désormais que leur misérable relais. »

 

Il faudrait citer aussi de nombreux autres articles qui font de ce numéro une bonne « action française » pour l’indépendance de notre pays et la nécessaire instauration royale… Bonne lecture !