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16/05/2023

La réponse d'un libre royaliste à M. Darmanin.

 

Les royalistes maurrassiens ont beaucoup fait parler d’eux ces jours derniers, à leur corps défendant et, en définitive, bien défendu… Les interdictions préfectorales de se réunir pour son colloque annuel et de défiler en hommage à Jeanne d’Arc dont le mouvement d’Action française a été la cible ont été levées par la justice administrative qui, de plus, a condamné l’Etat à verser à l’organisation royaliste deux fois la somme de 1.500 euros ! Cela n’a pas été du goût de l’actuel ministre de l’Intérieur, deux fois désavoué en moins de deux jours et qui a dénoncé, sur les réseaux sociaux, le caractère « nauséabond » (c’est le qualificatif employé) des slogans entendus dans les rues de Paris dimanche, en particulier « à bas la République », formule qui n’est pas totalement surprenante dans la bouche de royalistes qui pensent que la République n’est pas le meilleur régime pour la France... Il est amusant de constater que cela intervient après l’apostrophe de M. Mélenchon dans son discours du 1er Mai : « à bas la (mauvaise) République », façon de distinguer les Républiques entre elles et, donc, de « désessentialiser » la République en tant que telle, ce qui peut être, il faut bien le reconnaître, tout à fait intéressant pour les opposants à celle-ci…

 

En tout cas, M. Darmanin avait effectivement quelques motifs d’être mécontent au crépuscule du dimanche quand il a dû se résoudre à constater (sans le reconnaître) que les démonstrations de l’Action française avaient eu lieu sans les désordres et incidents que la préfecture, dans sa grande méconnaissance de l’histoire même et des traditions du mouvement monarchiste, avait annoncés et, peut-être, espérés. Sans négliger aussi le fait que les images retransmises par la chaîne BFM-TV en direct du cortège royaliste d’hommage à la Sainte de la Patrie, démentaient très clairement les phantasmes médiatiques d’une « ultradroite » (sic) vêtue de noir et cagoulée : les banderoles étaient bleues, jaunes, rouges ; elles étaient constellées de lys, d’hermines ou de lions des provinces de France et agrémentées de citations que nombre de téléspectateurs pouvaient s’approprier ou, du moins, lire sans filtre et sans caricature : « Les libertés ne s’octroient pas, elles se prennent » ; « Pour le roi, souvent ; pour la patrie, toujours ! »… On était bien loin des « images d’illustrations » fort inquiétantes qu’une partie de la presse avait complaisamment relayées les jours précédents !

 

Ma jeunesse militante était « Action française », et je m’en suis éloigné sans la renier ni la dénier : il m’arrive d’en critiquer quelques aspects ou des éléments de langage qui ne me semblent pas opportuns dans une stratégie royaliste de long terme, et je ne me sens pas concerné par certaines des idées et certains des engagements anciens de l’AF de Maurras, me retrouvant alors plus du côté de Pierre Boutang ou de Georges Bernanos, voire de Thierry Maulnier, que de celui de l’AF officielle de l’époque. Mais lorsqu’elle est attaquée de façon injuste, je veux me tenir à ses côtés, dans la tradition des Camelots du Roi à laquelle je reste, en esprit comme en pratique, profondément attaché. Et, le reste du temps et en toute liberté d’esprit et de parole, je n’ai aucune hésitation à parler dans ses réunions ou à écrire dans les colonnes de sa presse, la fleur de lys toujours vissée au cœur… N’est-ce pas, tout compte fait, la meilleure réponse à faire à M. Darmanin et à tous ceux qui caricaturent l’Action française faute de pouvoir la comprendre ?

 

 

22/05/2017

L'effacement des socialistes et celui, plus ancien, des royalistes.

Le marché de Versailles bruissait des bruits ordinaires d'un dimanche matin, entre cloches de l'église Notre-Dame voisine et harangues des marchands, et il s'y rajoutait les annonces électorales des distributeurs de tracts qui, toujours, précédent le temps des urnes : j'ai, ainsi, récupéré quelques libelles de couleurs variées et quelques portraits des prétendants à un des 577 sièges du Palais-Bourbon, tous plus souriants et sérieux à la fois les uns que les autres. Évidemment, on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre, et toute campagne électorale a ses rituels : il m'arrive aussi d'y sacrifier parfois, en particulier lors des élections européennes, et j'aime ce contact direct avec des électeurs qui, malheureusement, ne se transforme pas toujours en voix sonnantes et trébuchantes au fond des urnes...

 

S'il y avait bien de fortes délégations matinales du candidat de la droite conservatrice et de celui du mouvement présidentiel, ainsi que celles, moins nombreuses, de la gauche radicale, des Verts et de quelques « indépendants » (sans oublier les partisans asselinesques du Frexit), le Parti Socialiste brillait par son absence, et l'une des fidèles militantes de ce qu'elle nomme désormais « feu le Parti de Jaurès » affichait ostensiblement une grande indifférence à l'agitation politicienne voisine : il est juste de signaler aussi que, dans les rangs des « Marcheurs » comme ils se nomment, j'apercevais ceux qui, il y a encore moins de deux ans, me vantaient les mérites de la rose au poing... Autres temps, autres engagements, pourrait-on ironiser, mais c'est surtout la démonstration du bouleversement, non des idées ou du paysage idéologique en tant que tels, mais de l'offre politique partisane. En cinq ans, le PS est devenu une sorte de PASOK français (1), perdant en ce court laps de temps, tous les pouvoirs et toutes les positions qu'il occupait insolemment et complètement quand MM. Hollande et Ayrault assuraient, au sortir de la victoire présidentielle du premier nommé, la dyarchie républicaine en un attelage qui allait s'avérer maladroit et incertain.

 

Cette « disparition » du PS n'est-elle qu'un « moment » de la vie du parti refondé au Congrès d'Epinay par François Mitterrand en 1971 ? Peut-être, mais qui sait vraiment ? Chez notre voisin italien, les partis qui ont organisé la vie politique nationale des années de l'après-guerre aux années 1990 ont purement et simplement quitté la scène électorale et gouvernementale, abandonnant aussi leurs noms historiques, que cela soit le Parti Communiste Italien, son homologue socialiste, mais aussi la Démocratie Chrétienne et, pour d'autres raisons mais avec le même résultat, le Mouvement Social Italien néo-fasciste.

 

D'ailleurs, les royalistes eux-mêmes ont connu cet effacement à leur corps défendant, et les quelques groupes monarchistes qui militent encore et, heureusement, toujours pour l'établissement d'une Monarchie royale héréditaire et familiale, ont, en fait, tout à reconstruire, à se reconstruire : c'est aussi le cas au Portugal et en Italie, comme si le lien rompu d'un pays avec sa dynastie nationale avait privé ses partisans d'une sève précieuse pour, simplement, vivre et prospérer. Avouons que les Républiques n'ont pas cette difficulté, comme si leur nature, plus « nomade », les préservait d'un déracinement qui, de toutes les façons, ne les concernent pas, faute d'un enracinement véritable, filial...

 

Pourquoi cette remarque sur les royalistes, dont je suis, comme chacun sait ? Sans doute parce que j'aspire à voir renaître un royalisme vif, visible et fort, un royalisme politique et d'abord politique, crédible et réfléchi, qui s'inscrive dans une tradition vivante et critique pour ne pas être nostalgique et stérile. Il n'y a pas de fatalité : l'effacement du royalisme comme réalité politique, qui s'est sans doute fait en quatre temps (2), ne signifie pas que la Monarchie soit moins nécessaire mais seulement que le chemin est plus ardu pour la faire advenir. Les récents événements politiques tendent néanmoins à prouver que rien n'est jamais complètement écrit ni, peut-être, définitif : que certains adversaires républicains de M. Macron le qualifient (à tort ou à raison, qui sait ?) de « président monarque » ou de « régent » peut nous surprendre mais cela doit-il seulement nous indigner ? Et, d'ailleurs, n'est-il pas trop tôt pour trancher, malgré les sympathies oligarchiques trop certaines du locataire nouveau de l’Élysée ? Et ne peut-on y discerner l'annonce symbolique d'une sorte de « retour du futur » ? Ou d'une reconnaissance inconsciente d'une « absence » que, là encore, l'actuel président, encore loin de sa candidature et de sa victoire de mai 2017, signalait dans son fameux entretien de juillet 2015 (3) ? Certes, il n'y a plus de Pierre Boutang pour murmurer à l'oreille du « Prince » (et là, je parle, dans le sens de Machiavel, de celui qui siège à l’Élysée) (4), mais ne peut-on pas travailler à forger un « appareil » royaliste susceptible de faire entendre « la voix du Roi », y compris jusqu'au sommet de l’État ?

 

 

 

 

(à suivre, forcément !)

 

 

 

 

 

 

 

Notes : (1) : le PASOK est le parti socialiste grec qui a quasiment disparu de la scène politique après plusieurs décennies de domination sur la Gauche, quand il a déçu définitivement son électorat par l'application d'une rigueur que l'Union européenne et l'Allemagne lui avaient imposée pour punir le pays d'avoir triché sur les comptes pour entrer de plain pied dans la zone euro dès le début de cette « aventure monétaire ».

 

(2) : Les années 1890-1900, lorsque les effets de la politique scolaire de Ferry commencent à se faire sentir et que les crises de la IIIe République semblent la renforcer alors même qu'elles discréditent le personnel républicain ; la Grande guerre de 1914-18 qui voit la disparition d'une grande partie des notables et des jeunes pousses monarchistes, en particulier celles de l'Action Française, fauchées dans les tranchées tandis que la République récupère, sans vergogne, la victoire dont elle ne saura que faire sur le plan international ; la Seconde Guerre mondiale qui enferme, sous l'Occupation, les royalistes dans un discrédit durable du fait des ambiguïtés maurrassiennes et de l'échec du Comte de Paris dans sa tentative algérienne ; la fin de l'action politique publique du Comte de Paris à la veille des années 1968... Il faudra encore quelques années aux historiens pour trancher sur cette question qui, aujourd'hui, leur paraît bien futile...

 

(3) : Dans cet entretien publié par Le 1 en juillet 2015, M. Macron semblait déplorer « l'absence de la figure du Roi » en France : mais ça, « c'était avant », diraient certains...

 

(4) : Pierre Boutang, avec son journal La Nation Française, (1955-1967), cherchait à sensibiliser le Chef de l’État à la nécessité de la légitimité royale, imaginant que celui-ci (en l'occurrence le général de Gaulle) pourrait être le « Monk » qui allait rétablir la Monarchie en France comme l'avait fait ce fameux général anglais qui avait assis un roi sur le trône d'Angleterre en remplacement de la République établie par Oliver Cromwell...

 

 

 

18/05/2015

Le Groupe d'Action Royaliste, en quelques lignes.

Avant le colloque « Dessine-moi un roi » organisé par l’Action Française le 9 mai dernier, j’ai répondu à quelques questions : la dernière d’entre elles s’adressait au vice-président du Groupe d’Action Royaliste que je suis depuis sa fondation, et portait sur sa nature et ses activités. Ce ne sont que quelques lignes, et elles ne sont en rien exhaustives, évidemment, des actions et des moyens mis par le GAR à la disposition des royalistes, de tous les royalistes… D’ailleurs, en se promenant sur les sites du GAR, en regardant les vidéos du SACR (la branche audiovisuelle du GAR animée par l’ami Kdou), ou en lisant les publications écrites aussi disponibles sur la toile, chacun pourra constater que, depuis quelques années qu’existe notre Groupe, celui-ci n’a pas chômé et continue, contre vents et marées, de diffuser idées et propositions royalistes… Je dois avouer que je suis très fier d’en faire partie !

 

3. Comment le Groupe d’Action Royaliste conçoit-il son rôle et de quelle manière participe-t-il à l’entretien et à l’essor de l’espérance royale ?

 

Le Groupe d’Action Royaliste, qui n’est ni un  mouvement ni un parti, est une structure qui a pour vocation de diffuser les idées royalistes dans le pays, mais aussi de réfléchir à des propositions dans le domaine social, économique, environnemental, institutionnel, et de transmettre le patrimoine royaliste des générations passées, « dans la tradition et l’esprit des Camelots du Roi ». Il intervient aussi et de manière circonstanciée dans certains débats politiques et dans des luttes sociales, régionalistes ou environnementales (Notre-Dame-des-Landes ; PSA-La Janais, à Rennes ; lutte contre la retraite à 67 ans ; etc.).

Pour cela, le GAR édite affiches, autocollants, brochures et livres, ainsi qu’une revue, « Libertés », qui prend la suite de « Action Sociale Corporative » (ou « ASC »). Mais il diffuse également de nombreuses vidéos sur la toile, vidéos qui abordent autant les sujets historiques que les questions sociales ou politiques.

De plus, le GAR soutient toutes les initiatives royalistes, d’où qu’elles viennent, qui peuvent aider au développement crédible du royalisme en France, à Paris comme dans les provinces.

Dans le même temps, chaque année, le GAR organise l’hommage des royalistes au roi Henri IV, et des banquets monarchistes bimestriels.