Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

19/11/2012

Jeunesse militante...

 

Je n’ai que deux souvenirs de Mai 68 : l’image aperçue à la télévision (en noir et blanc) d’une façade d’immeuble léchée par les flammes d’une barricade en feu et un barrage de manifestants à la sortie de Dinan, devant une usine sans doute occupée, qui tapaient joyeusement sur le capot de la R16 familiale avec le plat de la main… Mais les années qui suivirent furent celles de mon ébauche de réflexion politique puis de mon engagement militant, d’abord hésitant et surtout anticommuniste (le communisme était encore, à l’époque, une opinion courante…), puis enfin royaliste, définitivement, à partir de l’été 1980.

 

Le film « Après Mai », sur les écrans depuis quelques jours et qui retrace le parcours de quelques lycéens gauchistes au début des années 70, ne m’a pas vraiment surpris et je l’ai vu comme un bon résumé du parcours de nombreux jeunes engagés politiquement, qu’ils soient, d’ailleurs, d’extrême-gauche ou d’autres obédiences ! Oui, notre jeunesse fut « folle », et militante, éminemment « intellectuelle et violente » selon la formule de Maurras, en fait passionnée, dirait-on aujourd'hui ! Quand Olivier Assayas, l’auteur du film, était mao ou je ne sais quoi, j'étais tout aussi révolutionnaire, mais nationaliste et royaliste, et nous, nous aussi, de l’autre côté de la barricade, voulions changer le monde, mais aussi restaurer la monarchie, sauver la France dont, comme l'écrivait Bernanos, le monde avait besoin... Nous couvrions les murs de slogans, de fleurs de lys : en une nuit du printemps 84, nous avons usé 17 bombes de peinture ! Certains de nos slogans couvraient une cinquantaine de mètres de mur, à Villejean ou à Beaulieu, à Sciences éco., place Hoche (déjà !) ! Nous sautions par dessus les murs des lycées (Jean-Macé, Chateaubriand, et j’en oublie !) et des facs, affirmant en lettres gigantesques que « Marianne n’aime personne mais elle b... tout le monde » ou déclarant, dans un style très doctrinal « Pour l’auto-organisation des peuples de France sous l’arbitrage d’un exécutif héréditaire et successible : le Roi ! » (si, si, je l’ai écrit !), nous élevions des barricades rue d'Estrées un soir de mai 83 et nous passions notre temps à courir, à crier, à haranguer, parfois à nous battre pour protéger « notre » point de vente, sur le marché des Lices ou place de la Mairie... Ça ne s'arrêtait jamais, nous tenions meeting à la Maison du Champ de Mars ou nous faisions des manifestations (y compris de nuit) en criant « Monarchie populaire », nous affichions sur les grandes baies vitrées de Villejean parfois toutes les nuits ! Chaque soir ou presque, j’écrivais un nouveau texte de tract que je photocopiais le lendemain matin avant de l’afficher sur les panneaux de la Fac de Droit ou dans les couloirs de celle d’Histoire, ou que nous distribuions sur les tables du Restaurant Universitaire de Villejean avant que les étudiants ne s’installent pour manger ! Lors des grèves ou des Assemblées générales étudiantes, nous prenions la parole, parfois sous les huées et les insultes, mais j’avoue que je n’avais pas du tout peur, grisé par cette ambiance électrique et houleuse dans laquelle je me sentais vivre pour convaincre autrui ! C'était fou, et c'était bon ! Et on clamait « vive le roi » sur le marché des Lices quand les « autres » nous chargeaient, à dix contre un ! Il m’est arrivé de me retrouver ensanglanté, le nez sur le trottoir… Oui, c'était notre jeunesse, et c'était les plus belles années de ma vie : cela valait le coup de vivre cette folle jeunesse militante, j'en ai encore des souvenirs plein la tête et, surtout, plein le coeur...

 

Il me faudra écrire, un jour, sur ces années militantes, principalement rennaises, et qui m’ont fait ce que je suis et ce que je suis resté, envers et contre tout, même si les formes ont parfois changé et que les enjeux ne sont plus forcément les mêmes.

 

Les années ont passé… Le roi n’est pas là, c’est vrai, et il tarde à venir, mais, plus que jamais, le combat royaliste me semble opportun, parfois sur des chantiers idéologiques nouveaux, en appliquant aussi la formule maurrassienne de « la tradition critique », nécessaire pour éviter les erreurs, voire les errements d’une autre époque qui ont tant coûté au royalisme français, parfois à son honneur, souvent à sa crédibilité et à son efficacité…

 

Ce qui est certain, c’est que c’est bien au contact des autres, les tracts à la main ou lors des débats dans la rue ou sur la Toile, que le royalisme est visible, et qu’il a des chances de prouver qu’il est crédible : la recherche intellectuelle et l’attention portée aux enjeux de notre temps ; la discussion argumentée avec autrui, sympathisant, adversaire ou simple curieux ; l’action militante « par tous les moyens même légaux », sont nécessaires pour faire advenir cette monarchie qui n’est pas un « sceptre magique » mais le moyen institutionnel « le moins mauvais » pour assurer la pérennité de notre Etat et de la France comme nation historique et éminemment politique. Difficile ? Lointaine ? Sans doute…

 

Mais, au moins, la faire connaître et la rendre possible, et, si ce n’est pour nous, pour les générations à venir qui pourraient bien, d’ailleurs, retrouver l’élan et l’ardeur de « notre jeunesse », celle qui ne m’a, en définitive, jamais quitté…

 

 

 

 

27/07/2010

Trente ans !

J’ai trente ans ! Enfin, trente ans de royalisme… Depuis ce samedi 26 juillet 1980 et cette lettre glissée à la Poste de Saint-Lunaire, avec, sur son enveloppe, le nom de Pierre Juhel (le dirigeant du mouvement d’Action Française) qui, étrange « intersigne » (diraient certains), décédait d’une longue maladie ce même jour : je n’ai pas vu dans cette coïncidence autre chose qu’une… coïncidence, autant qu’il m’en souvienne.

 

Trente ans de royalisme, de militantisme, de réflexion, de foi politique… Que de souvenirs, même si beaucoup sont effacés par l’accumulation d’actions, de discussions, d’épreuves, d’échecs et de (quelques…) succès ! Trente ans durant lesquels quatre présidents de la République se sont succédé, de Giscard d’Estaing à Sarkozy, plus d’une douzaine de premiers ministres, sans compter les scandales, des diamants offerts par l’empereur Bokassa à Giscard au financement douteux du microparti de Laurent Wauquiez par des industriels délocalisateurs au Royaume-Uni. Le communisme s’est effondré, le socialisme s’est amendé en libéralisme de gauche, le gaullisme est devenu commémoratif tandis que l’Union européenne est devenue le « nouvel horizon indépassable » (sic !) de la politique française… Jacques Martin et Jean Yanne sont morts, Giscard pas encore mais Lady Di, si…

 

En trente ans, mon royalisme ne s’est pas démenti mais il n’est plus forcément le même qu’en cet été 80 : il a mûri, ses thématiques se sont sans doute diversifié et approfondi, et j’ai fait ce devoir d’inventaire qui me fait, aujourd’hui, préférer le Bernanos de « La France contre les robots » au Maurras de « la revanche de Dreyfus »… Du Maître de l’Action Française, j’ai gardé quelques éléments qui en font une référence majeure dans mon Panthéon personnel, mais je peux dire aussi que, si je suis devenu royaliste grâce à Maurras et à ses fortes raisons, c’est aussi malgré Maurras que je le suis resté !

 

« La vraie tradition est critique », l’importance du « moyen politique » et du « levier institutionnel » (le fameux « Politique d’abord ! »), le « fédéralisme national » et la Monarchie active forment mon héritage « maurrassien ». Mais la lecture de Georges Bernanos, de Simone Weil, de Bertrand de Jouvenel (avant même que je ne me penche sérieusement sur Maurras), de Georges Balandier, et de beaucoup d’autres venus de tous les horizons politiques ou philosophiques, a irrigué un royalisme que j’ai toujours voulu actif, combatif et éminemment politique et « contemporain » : la nostalgie, si elle peut parfois exister et, même, m’envahir sentimentalement, ne fait pas une politique et en serait plutôt le tombeau.

 

Trente ans après ma découverte, par hasard, de l’hebdomadaire d’Action Française « Aspects de la France » (aujourd’hui redevenu « L’Action Française »), je suis plus royaliste que jamais, sans doute plus marqué par les questions sociales et environnementales qu’à l’époque de mes années d’études, mais toujours farouchement attaché à l’idée d’une France libre de son destin, utile au monde et nécessaire à l’histoire.

 

Bien sûr, la Monarchie n’est pas faite et, si j’en garde la forte espérance, sa proximité n’est pas encore avérée : cela n’enlève rien à sa nécessité et à l’ardente obligation d’accélérer la date de son recours, de son secours pour notre pays. Sera-t-elle telle que je la pensais il y a trente ans, solution « miraculeuse » à tous les maux de la France ? Non, bien sûr : mais elle sera, je le pense, le moyen institutionnel de « refaire France », à l’intérieur des frontières du pays comme sur la scène internationale. Et ce n’est pas rien !

 

Trente ans de royalisme, mais j’aimerai ne pas en fêter encore trop de décennies : car, comme je l’ai dit mille fois à la fin d’articles ou de réunions publiques, « il ne s’agit pas de mourir royaliste mais de vivre en Monarchie ! ».

 

A suivre ? Bien sûr, à suivre, encore quelques temps, tant qu’il me restera un souffle de vie… Et, toujours, ce cri multiséculaire de la fidélité créatrice, « vive le roi ! »…

 

 

14/04/2009

Vacances militantes royalistes, forcément royalistes...

Certains pourraient croire que je néglige mon propre blogue au regard du peu de notes publiées ces jours derniers, au moment même où commençaient les vacances scolaires : en fait, j’ai profité de mes premiers jours de congé (remisant pour encore une bonne semaine les devoirs d’histoire de Première…) pour me lancer dans une campagne militante royaliste qui, malgré des moyens financiers et matériels fort « mesurés », cherche à être utile et donner quelque visibilité au courant monarchiste français.

 

Ainsi, après le maquettage simple de quelques nouveaux modèles d’affiches (avec une paire de ciseaux, de la colle, du papier et une photocopieuse amie), la reproduction de quelques modèles de papillons et de tracts, et la mise de côté de multiples essais ou brouillons peu convaincants (je ne suis pas un pro de la communication publicitaire et mes connaissances en informatique sont trop limitées pour pouvoir faire des « visuels » satisfaisants), venait l’heure de l’action de terrain : avec ma « roycomobile » décorée de multiples autocollants royalistes, je sillonne depuis dimanche les Yvelines et la région parisienne, principalement côté Ouest, collant affiches, papillons et autocollants fleurdelysés, glissant des tracts sous les portes vitrées des commerces (cela se voit bien, les jours fériés : pub politique peu coûteuse et plutôt rentable, côté visibilité du royalisme), en distribuant parfois quelques uns de la main à la main, etc.

 

Certains moqueront peut-être cette « politique du pauvre », faite de quelques morceaux de papier imprimé, de kilomètres avalés en voiture mais aussi à pied, d’huile de coude et de colle universelle à papiers peints et, parfois, de coups de blues (si, si, ça arrive…), mais je reste persuadé que c’est la volonté qui peut surseoir au manque de moyens et de bras : « la foi peut déplacer des montagnes », dit-on… Il est vrai que les montagnes en question sont imposantes et un peu décourageantes, mais la vieille formule de Maurras « Le désespoir en politique est une sottise absolue » me tient lieu, pour l’occasion, de viatique.

 

La semaine prochaine, je pars sillonner les routes de « ma » circonscription, principalement les cinq départements de la Bretagne historique, toujours dans ma fidèle roycomobile (un peu fatiguée…), pour rencontrer journalistes et électeurs, militants monarchistes et amis, coller les milliers d’autocollants et affiches aux couleurs de l’Alliance Royale mais aussi ceux du Groupe d’Action Royaliste et de la Fédération Royaliste de Bretagne. Pas le temps de m’ennuyer !

 

Je pars avec, dans mes bagages, un petit dossier de presse et le clip de présentation de la campagne royaliste en Bretagne pour les européennes du 7 juin : http://www.dailymotion.com/mychannel/Chauvinroyaliste/video/x8xg5d_video-alliance-royale-europeennes-2_news .

Un clip tourné à Rennes le dimanche 5 avril et qui en appelle d’autres : il est prévu que je « tourne » à Nantes ou en Vendée, terre « historique » de la Contre-Révolution, des Charrette et des Cathelineau, cette terre qui a tant donné, aux heures terribles de la République girondine puis montagnarde, pour sauver l’essentiel, c’est-à-dire une conception humaine des rapports sociaux, et cela en brandissant « le drapeau de Dieu et du Roi ». Une terre à laquelle Pierre Péan vient de rendre hommage dans son livre récent, « Une blessure française, les soulèvements populaires dans l’Ouest sous la Révolution ».

 

En tout cas, des vacances bien remplies, et forcément monarchistes…