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09/09/2017

Solidarité française avec les Antilles.

L'ouragan Irma a dévasté deux îles de la France du lointain, mais c'est tout le pays qui est touché, et Saint-Martin nous est, en particulier, devenu un nom presque familier à force d'être répété en boucle sur toutes les chaînes d'information. S'il est dommage de ne parler de nos terres d'Outre-mer que lorsque de telles catastrophes surviennent, il serait encore plus dommage, voire scandaleux, de les oublier une fois Irma et José rangés dans le placard des climatologues, dans quelques jours ou semaines. Les dégâts, immenses, nous obligent à un grand élan de solidarité française : le milliard d'euros, au moins, qui sera nécessaire pour le déblayage, la réparation et la reconstruction des deux îles antillaises, s'il n'arrange pas les comptes publics d'un État aujourd'hui financièrement exsangue, doit être rapidement débloqué, à bon escient et sans barguigner. Venir en aide à ceux qui ont tout perdu, est une tâche prioritaire que l’État, dont le rôle est de protéger les Français d'où qu'ils soient et quels qu'ils sont, doit assumer sans faillir : cette assistance ne doit bien sûr pas tourner à l'assistanat, ce qui serait rendre, en définitive, un bien mauvais service à nos compatriotes qui, d'ailleurs, ne le souhaitent pas forcément.

 

Il est une obligation de l’État, dès maintenant, qui est de mettre les bâtiments commerciaux et les habitations à l'abri des pillages qui désorganisent un peu plus la vie sur les îles et entretiennent une insécurité qui rajoute à la détresse des sinistrés : doit-on hésiter à envoyer quelques renforts dissuasifs lorsque la paix civile est menacée par quelques bandes violentes ? Il serait malsain de laisser croire que certains territoires de notre pays méritent moins d'attention que d'autres parce qu'ils nécessiteraient plus d'investissements ou coûteraient « trop cher » en forces de l'ordre !

 

D'autre part, la reconstruction doit être savamment et précisément pensée en prévoyant que le réchauffement climatique en cours et qui a de fortes raisons de s'aggraver (sauf réactions naturelles qui restent, pour l'heure et de toutes les façons, méconnues ou hors de la maîtrise des hommes), risque de mettre à nouveau à mal cette région du monde et nos îles antillaises cernées de ces eaux chaudes pourvoyeuses, pour quelques jours terribles, de l'énergie qui rend les ouragans puissants et destructeurs. Il faudra réfléchir, comme le souligne Armelle Bohineust dans Le Figaro du 8 septembre, à « adopter de nouvelles techniques d'ancrage des fondations et des toits » susceptibles de supporter les prochaines tempêtes et, sans doute, éviter de céder aux sirènes de promoteurs plus soucieux de leurs profits que de sécurité et de solidité comme on l'a connu dans d'autres endroits dévastés. Là encore, le rôle de l’État, s'il n'est pas de reconstruire lui-même, est de veiller à édicter des règles urbanistiques et environnementales pour éviter les erreurs et les errements de tant de reconstructions passées et dont quelques unes des cités littorales de métropole portent encore les stigmates bétonnées de laideur et d'inconfort.

 

Si la saison touristique qui devait débuter dans quelques semaines est évidemment fort compromise, voire impossible dans les conditions de destruction actuelles, il serait de bon aloi de permettre la reprise d'activités touristiques au plus tôt, avec le soutien et les conseils des Ministères des Outre-mer et de la Transition écologique et solidaire, ce dernier pouvant aider à la réalisation de programmes énergétiques et de valorisation environnementale des îles de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy, ce qui est aussi valable pour les autres territoires des Antilles françaises.

 

La solidarité française ne doit pas manquer à nos compatriotes : si l’État la représente et, même, l'incarne par son action, ses personnels et ses finances, les citoyens responsables que nous sommes peuvent aussi, de multiples manières, aider à la reconstruction et au retour de l'espérance et de la confiance dans ces territoires lointains dont, au moins, nous sommes les proches voisins de cœur et d'esprit...

 

 

04/04/2011

Mayotte, nouveau département français : enfin !

 

L’île de Mayotte est peu connue des Français et son éloignement de la métropole, l’indifférence assez générale de nos compatriotes métropolitains à l’égard de l’Outre-mer, ou la croyance même que la France n’est, en définitive, qu’un simple hexagone européen, peuvent expliquer cette méconnaissance.

 

Moi-même, je ne savais même pas qu’elle existait avant de lire « Aspects de la France » (l’hebdomadaire royaliste d’Action Française) dans l’été 1980, qui en parlait abondamment et, je le compris rapidement les saisons suivantes, régulièrement avec ce leitmotiv de la départementalisation, effective seulement depuis quelques jours.

 

Juste un peu d’histoire pour signaler que Mayotte est devenue française par un traité entre le sultan de l’île, Andriantsouli, et le capitaine Passot, traité ratifié par le roi Louis-Philippe en février 1843 : un traité, et non une conquête militaire ou une colonisation brutale ! Mayotte cherchait ainsi à se protéger des appétits de ses voisins comoriens tout en sauvegardant ses traditions, ce qui est reconnu par les termes du traité, stipulant, entre autres, que « toutes les propriétés sont inviolables ; ainsi les terres habitées soit par les Sakalaves soit par les autres habitants de l’île de Mayotte, continuent à leur appartenir. ». De plus, la Couronne de France reconnaissait les spécificités tant religieuses que culturelles de Mayotte, comme l’indique la proclamation du capitaine Passot, premier gouverneur de Mayotte, le jour de la prise de possession de l’île par la France, le 13 juin 1843 : « Le haut et puissant monarque qui règne sur des millions de sujets tant musulmans que chrétiens (…), Louis-Philippe Ier, roi des Français, a bien voulu accepter l’offre que vous lui avez faite de la cession en toute propriété de la souveraineté de l’île Mayotte, et son représentant à Bourbon [l’île de la Réunion] m’a envoyé vers vous pour vous commander et vous protéger contre vos ennemis.

« Habitants de Mayotte, rendez vous à vos mosquées, remerciez Dieu et son prophète de cet heureux changement (…). »

 

A lire cette dernière proclamation, il semble bien que la France avait alors une attitude fort conciliante à l’égard de croyants musulmans qui étaient même appelés, par le représentant de la Couronne, à pratiquer leur culte pour le plus grand bien du royaume ! Les temps ont bien changé, semble-t-il…

 

En 1974, le président Giscard d’Estaing cherchait à se débarrasser des confettis de l’Empire pour complaire aux Etats africains et à l’ONU : l’archipel des Comores, auquel Mayotte appartient, mais seulement géographiquement (et non historiquement ni politiquement !), se vit alors proposer l’indépendance. Mais les choses se gâtèrent vite pour le sémillant président libéral car Mayotte, l’une des quatre grandes îles des Comores, s’acharna à vouloir rester française, pour des raisons autant historiques que politiques : référendum après référendum, les Mahorais montrèrent par leurs votes leur farouche volonté de ne pas être abandonnés aux appétits de leurs grands voisins comoriens… A rebours de ce fameux « sens de l’histoire » qui, disait-on, devait en finir avec toute présence des anciennes puissances colonisatrices en Afrique ou dans l’Océan indien !

 

En métropole, Pierre Pujo, directeur d’ « Aspects de la France » mena une campagne acharnée (qui dura pratiquement tout le reste de sa vie) pour la départementalisation de Mayotte : on peut dire que ce fut véritablement « le combat de sa vie », et cela lui valut bien des moqueries, en particulier dans les milieux qui se disaient « nationalistes » (les guillemets s’imposent parfois…).

 

Mais Pierre Pujo, héritier de Maurras et fils du plus ancien et proche compagnon du théoricien de l’Action Française, n’en démordit jamais : Mayotte était française à ses yeux, tout comme les Mahorais, fussent-ils musulmans, polygames et, parfois même, non-francophones… Pour lui, l’histoire plaidait pour les Mahorais, tout comme leurs déclarations d’amour maintes fois renouvelées à la France.

 

Pujo avait raison, et la départementalisation, qu’il n’a pas vue de son vivant, est une sorte de victoire posthume de ce vieux maurrassien fidèle qui écrivait, en conclusion de son beau (et instructif) livre « Mayotte la française » (1) : « Mayotte porte témoignage de l’existence d’une France multiculturelle et multiraciale encore présente dans toutes les parties du monde. Elle n’est pas une survivance d’un passé révolu. Elle a pour elle les promesses de l’avenir. »

 

 

 

 

 

 

(1) Pierre Pujo, « Mayotte la française », éditions France-Empire, 1993.