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11/11/2018

La Victoire amère de 1918 : le triomphe d'une République indigne ?

 

Pleuvait-il il y a cent ans comme il pleut aujourd'hui sur la région parisienne ? Je n'en sais rien mais cette grisaille extérieure incite à la lecture plus qu'à la promenade, et mon livre du jour, usé d'avoir été trop lu et relu, commémore, à sa façon, la fin de la guerre : c'est le recueil des notices nécrologiques que Charles Maurras avait écrites au fil des tristes nouvelles venues du front, et qui constitue, sous le titre explicite de « Tombeaux », une sorte de « cimetière » des royalistes d'Action Française et, sans doute, du « jeune royalisme » né dans les années 1890 autour d'Eugène Godefroy et de la « Jeunesse Royaliste », et poursuivi, d'une certaine manière, plus « intellectuelle et violente », par les Camelots du Roi de Maxime Real del Sarte et les étudiants monarchistes d'Henri Lagrange. Je ne suis pas certain que l'AF se soit jamais remise de ce choc de 14-18, si son histoire et sa « nécessité » peuvent, elles, se poursuivre au-delà de la guerre : les situations et conditions des lendemains de la guerre n'ont plus grand-chose à voir avec le monde d'avant-1914, et la Victoire de 1918 apparaît, malgré le sacrifice de dizaines de milliers de monarchistes, comme le triomphe sanglant de la République, comme le souligne la plupart des livres et articles parus à l'occasion du centenaire du 11 novembre 1918. A lire les dernières lignes de « Tombeaux », j'ai la certitude que Maurras lui-même a saisi cette dimension particulière de la Victoire, et qu'il cache son amertume derrière une colère qui, elle, n'est pas feinte.

 

Ces pages ultimes de l'ouvrage évoquent l'inhumation définitive dans l'hiver 1921 du jeune Pierre Villard dont l'important héritage financier permettra la naissance et la publication durant un quart de siècle de La Revue Universelle fondée et dirigée par Jacques Bainville. Elles forment une sorte de déambulation entre paysages des territoires de la guerre et souvenirs des espérances des débuts de l'Action Française, quand Maurras parcourt en train la distance qui sépare Paris de Verdun. Il y a une mélancolie certaine de Maurras, teintée d'une amertume qui se transforme en colère, cette sorte de « furia francese » dont Maurras, jadis polémiste de conquête, deviendra coutumier, non sans certaines raisons, et que le général de Gaulle, « ce maurrassien pressé d'agir » comme le nommera un rédacteur de la revue étudiante Insurrection en 1993, résumera par une formule bien trouvée : « Il a eu tellement raison qu'il en ait devenu fou ! ».

 

C'est la remémoration qui semble accaparer une grande part du papier sur lequel court la plume de Maurras, et une leçon d'histoire nationale éminemment politique, mais qui sonne aussi comme un regret, ou comme une nostalgie, selon les lignes, mais sûrement pas comme un abandon : « Des esprits irréfléchis avaient beau jeu à accuser la légèreté française et à se tourner contre le génie et l'âme de la patrie. Mais la critique la plus aiguë d'un Pierre Villard n'avait pas à se charger de cette impiété. La France est exonérée dès que l'étude du régime a su faire apparaître les lacunes, les contradictions, les misères du gouvernement des partis. On gère mal l’État quand on change plus de soixante fois de ministère en moins de cinquante ans. On ne prépare ni la paix ni la guerre quand l'autorité et l'unité manquent à la direction politique. Un gouvernement de valeur moyenne et qui dure vaut mieux que trente-six gouvernements tapageurs dont les contradictions successives font tomber leur ensemble au-dessous de zéro.

« (…) Comment ces vérités indispensables à l'avenir étaient-elles cantonnées dans un monde relativement limité ? Comment toute l'élite morale et sociale ne mettait-elle pas en commun ses ressources en vue de la restauration de la Monarchie ? C'était le scandale de la jeunesse de Pierre Villard. Ainsi et ainsi seulement, pensait-il avec raison, l'on pourrait aboutir. » Mais la guerre a brisé l'élan monarchiste et la boue des tranchées a enterré plus sûrement la contestation royaliste que tous les arguments, défaits par les faits, de la République... Est-ce vraiment un hasard si, sur les quinze secrétaires généraux des étudiants d'Action Française d'avant-1914, treize trouveront la mort dans cette Grande Guerre, privant le mouvement royaliste des énergies les plus vives et les moins stériles ?

 

Maurras doit désormais se contenter d'établir un bilan et de rappeler l'histoire sans les moyens humains de la faire, ou de l'orienter différemment de la République : « Nos rois n'aimaient pas la guerre, mais ils savaient la préparer, la conduire, la terminer, l'utiliser : nous l'avons vu depuis la mort de Pierre Villard, notre paix démocratique, cette prétendue paix des peuples dictée par un consortium de banquiers à nos armes victorieuses, ne vaut pas non plus la paix de nos rois. » Effectivement, la suite lui donnera raison, malheureusement (et Maurras sera le premier à le regretter pour l'avoir tant annoncé et dénoncé) et douloureusement, et la guerre, la défaite, l'occupation, l'infamie même, seront au bout de cette paix des banquiers !

 

La colère de Maurras va croissante au fur et à mesure de l'article, comme si la main se crispait un peu plus à chaque phrase et à chaque minute, devant ce temps présent de 1921 qui prouvait un peu plus la malfaisance de cette République-là, pourtant dirigée alors par les conservateurs du « Bloc national » de la « Chambre bleu-horizon » et animée par les éclats de voix de son ami Léon Daudet, député royaliste d'Action Française depuis les élections de 1919. Une colère qui devient bientôt fureur quand il rapporte sa visite sur les bords de la Meuse, à Verdun : « Autour de nous, à perte de vue, s'étendait un paysage de pans de murs fauchés à hauteur d'homme, de maisons décoiffées ou bien rasées de haut en bas. Seule, neuve, presque riante, refaite de pied en cap, ailes et toiture, une grande boîte de brique, de pierre et d'ardoise carrait et étalait l'orgueil d'une renaissance égoïste qui, jusque dans cette demi-ombre, offensait.

« Je demandais qui était cette Nouvelle Riche.

Le guide répondit : - La Banque. »

 

Et Maurras d'exploser : « Ce n'était pas pour établir la sale royauté de l'or ou du papier que sont tombés tant de héros pleins d'intelligence et de vie. Devant la dictature financière que prépare la République, le souvenir des morts, royalistes ou non, ordonne d'en finir au plus tôt avec ce régime. »

 

Il est dommage que, au soir d'un « centenaire » si médiatisé, personne n'ait pensé à reprendre cette réflexion de Maurras, ce « nationaliste intégral » si amoureux de la vie, inconsolable et furieux de « la mort des meilleurs » : sa condamnation de la « sale royauté de l'or », qu'il fait au nom de la Royauté historique et nationale qu'il appelle de ses vœux, et qui termine ce « Tombeaux » oublié des historiens, n'est pas, elle, passéiste mais bien actuelle, au-delà de son année d'écriture et elle mérite répétition, diffusion et, surtout, exécution !

 

 

 

 

16/07/2018

Une victoire de l'équipe de France, une victoire de la nation France ?

Le sport est éminemment politique même si la politique ne peut se résumer au sport ni le sport à la politique, et c'est tant mieux ! La dernière coupe du monde de balle-au-pied nous le démontre à l'envi, et il n'est pas inintéressant de s'y intéresser, sans pour autant bouder notre plaisir du spectacle et de la victoire finale, surtout pour ceux qui en sont passionnés ou qui, simplement, y recherchent des côtés festifs ou conviviaux. Peut-on dire que le sport est né de la politique, comme l'évoquent quelques historiens de l'Antiquité en évoquant celui-ci comme le moyen d'une confrontation pacifique entre cités grecques au moment des Jeux olympiques et comme instrument de la Cité pour se représenter à elle-même et aux autres, pour se distinguer et s'identifier ? Qui y a-t-il de vraiment nouveau sous le soleil, si ce n'est le glissement du caractère politique vers les enjeux économiques et la contemporaine prégnance de l'Argent dans le sport devenu industrie et symbole de la concurrence capitaliste parfois la plus violente et la moins noble ? En cela aussi et paradoxalement, le sport est politique, mais plus idéologique que proprement civique.

 

C'est aussi et plus particulièrement dans la victoire que le sport, et de prime abord celui de la balle-au-pied, très populaire dans nos contrées et nos quartiers, renoue avec ses racines les plus anciennes et politiques, au sens historiquement premier et civique de ce dernier terme, comme élément d'identification à la Cité et d'unification ou, plutôt, d'union des individus et des communautés autour d'une équipe qui porte les couleurs de la nation, forme contemporaine et « générale » de la Cité que, dans notre pays, l'on nomme parfois République, dans le sens de la « Res publica », c'est-à-dire la Chose publique-civique, plus que dans le sens d'un régime politique particulier et toujours discutable, voire contestable...

 

Ainsi, le soir de la finale victorieuse pour l'équipe de France, à Rennes comme ailleurs, la rue débordait et exultait, et, aux premières loges et au milieu des foules bruyantes et, parfois, enivrées de bien d'autres breuvages que celui du succès sportif, j'ai constaté et participé à ce grand moment d'unité nationale et de fraternisation, sans avoir regardé plus que quelques minutes de la rencontre elle-même entre les équipes de France et de Croatie... Bien sûr, c'était de l'excitation, de l'hystérie parfois, un désordre des êtres et un débordement festif et parfois excessif, en particulièrement au niveau sonore et démonstratif ! C'était une sorte d'immense carnaval qui oubliait, voire renversait, toutes les conventions sociales habituelles, mais aussi mêlait toutes les catégories et toutes les différences en une sorte de grande fusion et confusion, avec le drapeau tricolore comme signe de reconnaissance, parfois accompagné du Gwenn ha du de la Bretagne et de ceux d'anciennes provinces ou d'anciens protectorats français, pourtant depuis longtemps « décolonisés »... Vieux comme moins vieux et comme très jeunes, chevelures féminines au vent comme longues tenues couvrantes, cadres supérieurs comme ouvriers automobiles de La Janais, professeurs comme étudiants, communistes comme royalistes... : toute la pluralité française s'exprimait là, et se trouvait bien d'être là, dans cette sorte de communion autour d'une équipe qui s'appelait « de France », et qui symbolisait, mieux que le monde des politiciens, la fameuse définition de la France par Jacques Bainville : « Le peuple français est un composé. C'est mieux qu'une race. C'est une nation. »

 

Ce soir-là, c'était la reconnaissance du fait national ou, plus exactement, sa démonstration vitale : alors que l'individualisme semble triompher dans et par la mondialisation, que les communautarismes fleurissent comme une réaction vénéneuse aux solitudes contemporaines, que la convivialité concrète cède le pas aux amitiés numériques, que les personnalités s'effacent devant le conformisme et le « politiquement correct », le mouvement festif des foules du dimanche 15 juillet, cette grande vague qu'aucun politique et qu'aucune révolution ne peuvent désormais provoquer et orienter, marque la résilience de la nation comme élément fédérateur des peuples de France, non dans une négation de ceux-ci mais plutôt dans une sublimation dans le corps commun de la nation qui reste, qu'on le veuille ou non (même si cette volonté me semble justifiée et nécessaire) le plus vaste et le plus complet des cercles communautaires dans lequel les communautés constitutives et les personnes puissent se reconnaître sans renoncer à être eux-mêmes et à leur histoire.

 

Cette fête que l'on peut qualifier, au sens premier du terme, de « nationale », n'est évidemment qu'un moment, et l'équipe française de balle-au-pied n'est pas toute la France, car la France n'est pas qu'une équipe ni un simple moment : elle est une histoire, une fondation ancienne et toujours en construction, parfois en rénovation, elle est « une longue habitude de vie en commun », une « tradition critique ». Elle est le résultat d'une suite de siècles et de générations qui ne se sont pas toujours couverts de bleu-blanc-rouge, et elle est aussi, plus qu'une culture unique, une civilisation qui s'exprime sous des formes diverses et avec des accents particuliers.

 

N'oublions pas ce qu'est la France, et ne boudons pas notre plaisir quand, à travers ce qui peut sembler futile ou « distractionnaire », pour reprendre l'expression de Philippe Muray (et qui l'est aussi, mais qui n'est pas que cela comme je l'ai évoqué plus haut), elle retrouve, le temps d'une soirée victorieuse, le goût de la fête et le sens de la convivialité, la joie d'être une nation et de se reconnaître comme une « amitié » entre ses membres souvent fâchés les uns contre les autres en politique ou souvent en « dissociété », partagés entre « pays réel des contribuables » et « pays légal des experts » si l'on en croit certains discours ou affirmations, qu'ils soient libéraux/progressistes ou populistes/nationalistes... Cette euphorie n'aura qu'un temps, mais elle rendra le sourire à nombre de nos concitoyens, et c'est déjà cela !

 

Bien sûr, cet épisode aura aussi été l'occasion pour le Pouvoir politique de regagner quelques points de popularité et de profiter du grand moment de distraction sportive pour avancer quelques réformes dont l'impopularité est, elle, certaine de durer. Bien sûr, la vieille formule romaine « Du pain et des jeux » aura été une fois de plus vérifiée... Le savoir et ne pas l'oublier, et le royaliste que je suis le sait et ne l'oublie pas, n'empêche pas de profiter aussi de ce plaisir de voir flotter, aux yeux du monde et au grand dam des partisans de la désaffiliation nationale, les couleurs de la France, qu'il n'est pas interdit de conjuguer avec les lys royaux, en attendant qu'ils retrouvent leur place légitime au cœur des Français et sur les pavillons tricolores...

 

 

 

17/01/2018

L'abandon du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes : une bonne nouvelle !

Ainsi, l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ne verra pas le jour, et c'est tant mieux ! Ce projet qui ne correspondait plus aux enjeux économiques ni aux problématiques environnementales de l'Ouest de la France a, enfin, été abandonné, même si, en définitive, les précédents gouvernements n'avaient jamais vraiment pris les moyens de l'imposer, comme si eux-mêmes n'y croyaient pas... La décision de l’État est raisonnable et elle signale, au contraire de ce que disent MM. Alain Duhamel et Bruno Retailleau, une reprise en main par l’État de la « décision politique » quand les prédécesseurs de M. Macron à l’Élysée avaient renoncé à faire preuve d'autorité tout en se plaignant désormais de la décision prise, non par une assemblée parlementaire ni par quelques bureaucrates ministériels, mais par la magistrature suprême de l’État et par son chef de gouvernement. Un vieil ami royaliste me soufflait tout à l'heure que ce retour de la décision d’État s'apparentait à la prise du pouvoir du jeune Louis XIV après que son « parrain » Mazarin ait rendu son âme à Dieu : désormais, le maître, c'était lui, et aujourd'hui, l’État c'est Macron, rajoutait-il, avec un air amusé. Et de soupirer, tout d'un coup mélancolique d'un temps ancien qu'il avait bien connu, entre La Nation Française et la Nouvelle Action Française : « Ah, mais qui sera le Maurice Clavel des zadistes, et le Pierre Boutang du président de la République ? Ils manquent au royalisme, ces deux-là ! ». Cette formule, qui peut sembler bien sibylline à tous ceux qui ne connaissent pas l'histoire du royalisme de la seconde moitié du XXe siècle, méritera, un jour prochain, une plus large explication... Mais je sais qu'elle parlera déjà à quelques vieux monarchistes qui ne désespèrent pas, mais s'impatientent...

 

La colère des partisans de la construction de l'aéroport dans le bocage nantais se comprend, et je ne m'en moquerai pas, mais elle révèle bien le manque de hauteur de quelques élites politiques qui oublient le réel et s'en remettent à l'utopie de quelques grands travaux qui devraient régler les mille problèmes d'emplois, d'aménagement du territoire et d'attractivité qu'elles sont bien incapables de résoudre par une politique à la fois plus locale et plus ambitieuse, plus imaginative : l'opposition que celles-ci font entre économie et écologie démontre une absence de pensée stratégique sur le long terme qui reste celui à privilégier, pour transmettre aux générations qui viennent et sont encore à venir un pays habitable, agréable et tout simplement vivant, dans tous ses coins et recoins, et pas seulement dans de grandes métropoles « connectées » et mondialisées.

 

Là où le président de la République a montré qu'il concevait sa fonction de manière verticale et dans la tradition régalienne de l'arbitrage qui tranche quand les opinions et les passions s'affrontent depuis tant d'années, c'est qu'il n'a pas hésité à revenir sur une promesse électorale et à prendre, même, le contre-pied, rappelant ainsi que le Chef de l’État n'est plus le candidat, comme le Roi n'est plus le prétendant ou le simple dauphin, ce que le roi français Louis XI a su démontrer, roi sérieux et responsable quand il avait été jadis un dauphin agité et conspirateur...

 

Certains ont vu dans la décision de l’État, décision officiellement prise et assumée par le Premier ministre quand c'est bien le Président qui a tranché dès lundi soir, un « déni de démocratie », comme M. Ayrault, l'ancien maire de Nantes, et Mme Rolland, qui y siège désormais, et l'argument mérite examen, tout compte fait, car il y a bien eu une consultation démocratique sur le projet d'aéroport, en juin 2016, et une majorité d'électeurs du seul département convié à s'exprimer (quand l'aéroport était censé concerner deux régions...) l'avait approuvé, même si la géographie du vote montrait les forts clivages liés au lieu de résidence des votants, et que les tout premiers concernés, les habitants de Notre-Dame-des-Landes, avaient très largement marqué leur forte opposition au goudronnage de leur bocage...

 

En fait, plusieurs remarques me viennent à l'esprit : d'abord, il est tout de même ironique de constater que ceux-là mêmes qui, après le référendum national sur le projet de constitution européenne, n'ont eu de cesse de contourner le vote des électeurs français avant que de faire approuver ce même texte par le seul Parlement, évidemment moins rétif que le corps électoral, se drapent aujourd'hui dans les plis d'une démocratie qu'ils méprisaient et trahissaient alors, comme le confirment les propos du M. Ayrault de l'époque... Ensuite, cette bronca contre la décision étatique s'inscrit dans la remise en cause de la légitimité de l’État à décider, au-delà des opinions du moment et en dehors des seuls jugements de la foule, fût-elle électorale : c'est la même qui se lève contre le droit de grâce du président, condamné par nombre de démocrates contemporains comme un reste de l'Ancien régime, un vieux droit régalien obsolète, mais que je défends aussi avec vigueur comme l'expression d'une « plus haute justice » qui n'est plus celle des « vengeurs » mais bien celle du « pardon », qui est chose royale comme elle est, aussi, de nature religieuse, divine, pour ceux qui croient en Dieu.

 

Dernière chose (mais il y aurait encore beaucoup à dire sur ce sujet) : s'il y a le « déni », ce n'est pas de la démocratie en soi, ne serait-ce que parce que, qu'on l'ait souhaité ou non, c'est bien M. Macron qui est sorti vainqueur des joutes électorales, démocratiques donc, du printemps 2017, soit après juin 2016 et le vote de Loire-Atlantique, et que la démocratie représentative, depuis la Révolution de 1789 et le moment où les états-généraux se sont transformés en Assemblée nationale constituante, ne reconnaît pas le mandat impératif, ce que, pour ce qui concerne les élections législatives, je regrette personnellement, mais que je ne souhaite pas, en revanche, pour l'élection présidentielle (en attendant la succession royale...). De plus, en démocratie, et on peut parfois le regretter, une élection « efface » souvent la précédente, ce qui, d'ailleurs, est la cause d'une instabilité de la magistrature suprême de l’État que la Monarchie résout par son mode de succession tranquille et assurée.

 

Ainsi, l’État, dans cette affaire, a repris l'avantage et, comme tout arbitrage, il s'agit d'un choix qui n'a pas vocation à plaire à tous mais à servir l'ensemble, au-delà des oppositions de la veille. Cela suffit-il à faire une politique ? Sans doute pas, et la République, en ce domaine comme en d'autres, montrera vite ses limites et ses incapacités, mais, pour l'heure, le vieux royaliste que je suis s'avoue satisfait de la décision gouvernementale : il n'est pas certain que j'éprouve la même satisfaction pour les autres et prochaines décisions du pouvoir en place...

 

Alors, le temps de quelques heures, savourons, et promenons-nous dans les bois, à Notre-Dame-des-Landes comme à Versailles !