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10/02/2008

Travailler plus, dans l'enseignement.

« Travailler plus pour gagner plus » semble être un beau slogan, alléchant dans son principe mais ce n’est, en définitive, qu’un effet d’annonce et un leurre, en particulier en ce qui concerne l’enseignement. D’ailleurs, « les caisses sont vides », ne cesse-t-on de nous dire pour expliquer la suppression de nombreux postes d’enseignants, y compris dans le lycée où j’exerce ce qui reste, pour moi, le plus beau métier du monde.

 

Même des projets importants préparés par des collègues volontaires sont parfois abandonnés, faute d’autorisation mais surtout de crédits, y compris celui d’une « classe européenne » à l’heure où l’on nous serine sur tous les tons l’importance des langues et « l’ouverture » sur les autres pays du continent… Le Ministère n’est pas à une contradiction près. Quant aux classes qui comptaient, pour certaines d’entre elles, un nombre moins lourd d’élèves à des heures spécifiques (et n’est-ce pas ce qui permet un meilleur apprentissage des langues, en permettant aux élèves de parler plus fréquemment durant l’heure de cours ?), les voilà toutes remplies au maximum, à cause de la suppression de nombreuses heures allouées au lycée dans la fameuse « dotation globale horaire » de cette année.

 

Personnellement, je ne suis pas hostile au fait de « travailler plus » et, par exemple, de faire du « soutien scolaire » à quelques élèves en difficulté ou des « cours libres » sur l’histoire des institutions, de préparer des entraînements aux concours, etc. Encore faudrait-il que cela soit dans des conditions favorables et que l’on permette, d’abord, de le faire, tout simplement : il y a de multiples projets qui pourraient voir le jour dans les lycées de France s’il y avait moins de contraintes administratives et plus de soutien (ne serait-ce que moral…) de la part des rectorats et des inspections académiques… Or, visiblement, nous ne sommes pas dans cet état d’esprit-là, à mon grand regret.

 

Puisque c’est l’argent qui semble poser problème, pourquoi ne pas permettre aux établissements scolaires, en plus des crédits normalement alloués par l’Etat, de lever des fonds en faisant appel aux initiatives privées mais aussi communales, par exemple ? Le plurifinancement des lycées et des collèges, mais aussi des universités, me paraît le meilleur moyen (financier) de maintenir une qualité satisfaisante des enseignements dispensés. Je ne verrai rien de choquant à ce qu’une entreprise de BTP participe au paiement d’heures de soutien scolaire ou qu’un office de tourisme subventionne une activité de « découverte du patrimoine » (et des cours d’histoire-géographie, ce qui est assez logique), en plus, bien sûr, des cours obligatoires toujours payés par l’Etat ou les Pouvoirs publics.

 

Ce qui est certain, c’est qu’il faut, par contre, refuser une simple logique comptable ou « de rentabilité » qui oublierait les rôles traditionnels de transmission des savoirs et connaissances et d’épanouissement des intelligences en sacrifiant la qualité à la quantité…

 

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