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02/05/2008

1er mai férié.

Le 1er mai est l’un des rares et derniers jours fériés qui méritent encore ce nom, ne serait-ce que parce que les autres inscrits au calendrier de mai ne le sont vraiment que pour les fonctionnaires et un certain nombre d’entreprises industrielles tandis que les centres commerciaux, eux, sont « exceptionnellement » (sic !) ouverts… Or, à lire une certaine presse économique, à entendre certains débats sur les chaînes de radio et à voir la question du jour du site www.lefigaro.fr (« faut-il supprimer la Fête du travail ? »), il semble bien que l’offensive contre le caractère férié de ce 1er mai soit lancée !

 

Il est reproché à ce jour-là de faire perdre de la croissance à notre pays et à son économie, comme si c’était l’existence de quelques jours de repos « pour tous » au fil de l’année qui expliquait la crise économique actuelle, d’une part, et comme si la croissance était le seul élément d’appréciation de la qualité et du sens de la vie dans notre société, notre pays, d’autre part…

 

En fait, il semble bien qu’au-delà des arguments un peu mesquins de quelques économistes et néolibéraux extrémistes, il s’agit de s’en prendre au symbole même du 1er mai, symbole social, voire « socialiste » mais bien au-delà de sa simple définition idéologique marxiste ou proudhonienne, et de nier une certaine réalité du monde du Travail qui n’est pas « que » financière mais aussi faite de la sueur des ouvriers (entre autres) et de leurs peines, mais aussi de leurs luttes. Dire cela ne fait pas de moi, loin de là, un marxiste : je me rattache à la tradition du royalisme social incarnée par Albert de Mun, René de La Tour du Pin, Firmin Bacconnier, Jacques Valdour, noms bien oubliés aujourd’hui de personnalités politiques pourtant fort engagés sur la « question sociale » mais qui ne s’inscrivaient pas dans la tradition républicaine ou dans celle, plus marquée encore, du socialisme idéologique.

 

Personnellement, autant je suis hostile aux agitations démagogiques de certains syndicats, en particulier dans le monde enseignant auquel j’appartiens, autant je le suis à un capitalisme qui oublie les droits sociaux et les devoirs de ceux qui dirigent et possèdent envers ceux qu’ils emploient. Aussi, il me semble que cette polémique autour du caractère férié du 1er mai n’a guère de raison d’être : il faut permettre au monde du Travail de respirer, ne serait-ce que pour motiver les travailleurs eux-mêmes et ne pas les décourager en cette période de morosité et d’inquiétudes. Mais il est aussi clair que cette polémique vise surtout le caractère férié du dimanche, caractère gagné par les parlementaires chrétiens et les syndicats en 1906, et aujourd’hui remise en cause par les grandes surfaces et les parlementaires (pas tous, d’ailleurs…) de l’UMP.

 

Petite remarque : la radio évoquait ce matin le fait que le dimanche était toujours férié chez notre voisin allemand, et que cela n’empêchait pas l’Allemagne de connaître une situation économique plus favorable que la nôtre… Comme quoi !

 

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