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02/05/2009

Jean, notre prince.

Samedi 2 mai est célébré le mariage religieux du prince Jean d’Orléans, Dauphin de France de jure, avec Philomena de Tornos, en cette même ville de Senlis qui a vu les débuts de la dynastie capétienne en 987, par l’élection du roi Hugues Capet… Faut-il y voir un de ces intersignes chers à Léon Daudet ?

 

Je ne serai malheureusement pas à Senlis ce jour-là, mais je fêterai à ma manière cet événement princier qui annonce, peut-être, d’autres bonheurs, dont celui de la naissance d’un héritier (ou héritière, car je ne suis pas hostile à l’idée d’une reine au sens politique…) qui poursuivra la lignée et incarnera, un jour à son tour, la continuité dynastique.

 

En 1987, j’avais assisté à Amboise à la cérémonie organisée par le défunt comte de Paris pour titrer Jean d’Orléans de « duc de Vendôme » : nous avions pu, avec mes amis bretons, approcher les princes venus se mêler simplement à la foule après la cérémonie pendant laquelle le prince avait prononcé quelques mots qu’il n’est pas inutile de rappeler : « Servir, ce beau mot de la langue française, a toujours été mis en honneur dans notre Maison qui a partagé, dans les épreuves comme dans les heures de paix et de faste, l’existence de ce peuple de France auquel, depuis mille ans, nous n’avons cessé d’appartenir ».

 

En fait, si les jeunes princes étaient sous les feux des projecteurs, c’était bien le patriarche, le comte de Paris, qui organisait et tenait les choses en main, tandis que le prince Jean et son frère Eudes suivaient timidement leur grand-père. Si le comte de Paris, malgré toutes ses espérances et tous ses efforts, n’a pas réussi à conquérir la tête de l’Etat, il avait pourtant toute l’autorité et tout le charisme d’un Chef de l’Etat, et cela était bien visible alors.

 

Quelques années après, Pierre Pujo et moi nous sommes entretenus avec le prince Jean pour le compte de « L’Action Française ». Ce qui m’avait favorablement impressionné lors de cette rencontre avec le prince, dans son petit appartement situé à deux pas du palais de l’Elysée, c’était son écoute et sa curiosité : lorsque je lui avais dit que j’étais professeur d’histoire dans une ville de la banlieue parisienne, il m’avait alors posé de multiples questions sur l’enseignement, ses difficultés, ses qualités… Sa curiosité n’était pas feinte et marquait son envie de savoir, de comprendre notre société et ses acteurs, divers dans leurs professions comme dans leurs convictions. Je m’étais alors lancé dans une longue explication, dont il ressortait, en somme, que l’école vivait une crise de confiance et d’autorité, qu’elle avait du mal à trouver sa place dans la société de consommation et de loisirs, et qu’elle souffrait de la concurrence des nouveaux médias, etc. Ainsi, alors que j’étais venu pour l’interroger, le prince Jean avait renversé les rôles et sa modestie et son attention m’avaient confirmé dans mon impression qu’il était « le » prince que nous attendions, nous les royalistes, pourtant perpétuellement insatisfaits et trop souvent critiques à l’égard d’une Maison de France que nous voudrions voir plus remuante…

 

Les années ont passé, ma fidélité n’a pas varié : elle est tout autant politique que sentimentale, et c’est très bien ainsi ! Ainsi, à défaut d’être physiquement présent sur le parvis de la cathédrale de Senlis ce 2 mai, j’y serai au moins par le cœur et l’esprit.

 

Senlis, « cent lys » : Noël pour la Maison de France !          

 

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