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03/04/2012

Le 7 mai 2012...

Il reste une vingtaine de jours avant le premier tour, et les esprits s'échauffent en vue de cette dernière ligne droite qui se rapproche de plus en plus rapidement : chaque candidat jette ses dernières forces, ses derniers (ou presque) arguments dans la bataille, brille de ses derniers feux peut-être aussi... Qu'en restera-t-il demain ? Que deviendront les discours enflammés, les professions de foi enchantées, les postures altières, lorsque sera passé le temps des urnes ?

 

Après le premier tour viendra le temps d'affronter le second : deux candidats seulement, dans un combat singulier, et tous les coups (et tous les coûts, en promesses en tout cas...) seront promis et permis !

 

Mais le 7 mai, lorsque les cris de joie des partisans du vainqueur se seront tus, il est fort probable que l'Union européenne et l'Allemagne, mais aussi les multinationales se rappellent au bon souvenir du malheureux élu dont l'état de grâce risque de ne pas durer plus que la vie d'une rose sous une averse de grêle... J'ai déjà évoqué dans une précédente note le cynisme de General Motors et de PSA qui, alliés, annonceront le lendemain du second tour la liste des usines automobiles qui seront sacrifiées en Europe et en France ; mais il suffit d'écouter ce qui se dit à Bruxelles ou à Berlin pour comprendre que nos partenaires européens se moquent bien de ce que pourrait vouloir dire l'Opinion à travers ses suffrages des deux tours et le résultat final. L'élection présidentielle n'est-elle plus qu'une sorte de parade spectaculaire durant laquelle on fait beaucoup de bruit et de fureur pour bien peu de résultats concrets, puisque les décisions importantes se prendraient ailleurs ? L'annonce par le président candidat à sa réélection qu'il se rendrait le soir même à la rencontre de la chancelière Angela Merkel n'est-il pas, en définitive, un aveu de faiblesse, certains diraient même d'inféodation à l'Allemagne maîtresse de l'Europe ?

 

En fait, c’est le résultat des abandons de souveraineté qu’ont consenti, au fur et à mesure de la construction européenne fédéraliste (même si le fédéralisme européen reste, et sans doute fort heureusement, inachevé…), les gouvernements qui se sont succédé : désormais, la France apparaît liée (et le terme symbolise plus un emprisonnement qu’une fidélité…) aux décisions des institutions européennes et aux traités, et de moins en moins libre de son destin.

 

Qu’il faille une certaine solidarité européenne, j’en conviens, même si je ne limiterai pas cette « charité » politique et sociale aux seuls pays de l’Union européenne mais que je l’étendrai aux pays de la francophonie et à tous ceux dont la France s’honore d’être l’amie : mais il n’y a de bonne et vraie solidarité que celle qui est librement consentie et assumée. De plus, l’Union européenne, dans l’affaire grecque, n’a guère montré de compassion ni d’empathie pour celui de ses pays membres qui souffrait après avoir, certes, fauté (mais que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre !), attitude de l’Union qui laisse perplexe devant ses « beaux principes » pourtant déclamés haut et fort au temps où les choses allaient bien et qu’il fallait encore attendre des électeurs qu’ils se déterminent avant de prendre des décisions politiques !

 

Là, il ne s’agit pas de solidarité en tant que telle mais de l’imposition d’une politique décidée hors de France et par des administrateurs européens qui raisonnent en termes statistiques et non en réalités humaines et sociales, cherchant à tout prix à dépasser les pouvoirs politiques nationaux par une « gouvernance » dont on sait bien qu’elle n’est rien d’autre que la dépossession du politique et des Etats par des forces, des « féodalités » économiques et financières.

 

Ainsi, cette élection risque bien, en somme, d’être invalidée dans ses espoirs et ses promesses (d’ailleurs illusoires…) par des instances ne devant rien aux citoyens mais beaucoup aux élites qui, d’une certaine manière, forment une oligarchie qui se confond parfois avec une sorte de ploutocratie.

 

On touche là aux limites d’une République qui a renoncé à assumer tous ses devoirs politiques d’Etat au nom d’une construction européenne qui la déchargeait d’une partie de ses obligations et prérogatives, mais en même temps la désarmait politiquement, au risque de ne plus pouvoir agir efficacement sur les terrains économique et social.

 

Rendre à l’Etat sa force passe par une nouvelle architecture institutionnelle : non pas une VIe République, pâle copie de la défunte IVe, mais une Monarchie active et éminemment politique… et sociale !

 

 

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