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22/07/2019

L'écologie municipale, pour commencer ?

Tandis que la sécheresse sévit en France métropolitaine, y compris dans un Ouest d’ordinaire mieux arrosé que le reste du pays, et que les cartes météorologiques sont rougies en fonction des températures caniculaires et des angoisses contemporaines, l’écologie reste négligée et cela malgré les discours officiels et la récupération par quelques parlementaires de la jeune Greta, nouvelle icône d’un système capitaliste qui n’a pas du tout envie, en fait, de faire des efforts, mais juste des investissements « verts » qui lui donnent bonne conscience et bons profits. Dans mes pérégrinations estivales, je constate que l’artificialisation des terres s’accélère après un bref ralentissement au milieu des années 2010, et les campagnes comme les littoraux se couvrent de bitume et de béton sans que les promoteurs et leurs soutiens, voire leurs clients, ne soient vraiment contredits : les 1.600 hectares sauvés (provisoirement ?) à Notre-Dame-des-Landes cachent une situation terrible et un recul (qui paraît inexorable) de la nature ou, du moins, des espaces dits naturels, herbacés ou boisés. Que cela soit le goudronnage de trottoirs à l’entrée des villages ou la coupe d’arbres, voire la déplantation de haies ; la construction de nouveaux lotissements qui se multiplient non loin des grandes villes ou l’installation de zones commerciales qui ruineront les derniers commerces locaux et indépendants de proximité ; le remplacement d’anciens campings populaires par des projets de résidences de luxe, hotellières ou seulement vacancières ; etc., la liste est longue et désespérante, et rien ne semble pouvoir arrêter le rouleau compresseur des destructions et des constructions inconsidérées et, sur le littoral ou en montagne, souvent destinées aux classes les plus aisées de notre société comme on peut le constater sur la Côte d’émeraude ou en Corse…

 

C’est une plainte que je pousse régulièrement, au risque de me répéter et d’apparaître comme un vieux radoteur impuissant, mais l’approche des élections municipales pourrait-elle permettre d’être mieux entendu, ou écouté ? Car chaque liste voudra, de façon plus ou moins opportuniste (et plutôt plus que moins, a priori), verdir son programme pour attirer les jeunes électeurs qui semblent désormais plus attentifs aux questions environnementales que leurs aînés (ce qui reste néanmoins à démontrer). L’écologie municipale est-elle une solution crédible et efficace ? Un lecteur de Jacques Ellul, qui croyait plus aux « petites révolutions locales » qu’à la grande promesse de la révolution générale, répondrait par l’affirmative. Après tout, pourquoi pas ? Des projets pour redonner vie à des zones humides, accueillir des ruches ou aménager des ensembles végétaux sur des immeubles ou entre les bâtiments, replanter des arbres ou organiser des jardins potagers bio en milieu urbain ou scolaire (par exemple), etc. : autant de projets et d’initiatives utiles et bienvenus ! Cela peut être aussi des contestations de projets immobiliers inadaptés aux enjeux actuels ou de destructions de milieux arborés ou de rangées de grands arbres, et la prochaine période électorale municipale pourrait redonner vie à nombre d’affirmations et d’oppositions environnementales, comme on le voit se préfigurer dans de nombreuses villes françaises, sous des couleurs qui pourront ne pas être seulement celles des « écologistes officiels », trop souvent plus politiciens que véritablement défenseurs d’une écologie enracinée et concrète.

 

Cet écologisme local, qui peut permettre de faire avancer l’écologie municipale en de nombreux endroits, mérite toute notre attention sans pour autant suffire, en lui-même, à notre réflexion et à une action plus globale et, disons-le sans avoir peur du mot, plus politique. Car c’est en étant politique (ce qui ne signifie pas forcément politicienne, loin de là) que l’écologie peut être la plus efficace et convaincante, et c’est en pensant un « écologisme intégral » que l’on pourra pratiquer et réussir l’écologie intégrale elle-même qui n’oublie rien de la nature, y compris humaine, et fonde la politique générale en se fondant en elle, disparaissant tout en irriguant et inspirant celle-ci, comme le thé infuse en se mêlant à l’eau chaude et en lui donnant son goût particulier…

 

 

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