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27/02/2008

Retour d'Andalousie.

Me voici revenu d’Andalousie après un séjour de quelques jours en cette Al-Andalous aux richesses culturelles multiples, de la Mezquita de Cordoue à l’Alhambra de Grenade, perché sur les hauteurs. Un voyage scolaire formidable avec des collègues motivés qui l’avaient préparé avec soin et passion, et des élèves curieux et, souvent, émerveillés par tant de beautés et d’Histoire concentrés en quelques lieux magiques : il y aura aussi un « après » par l’organisation d’une soirée autour de ce voyage, la présentation des photos et des récits qu’en auront faits les élèves eux-mêmes.

 

Ce qui m’a frappé dans les différents lieux visités dont je faisais la présentation historique et religieuse, c’est la succession de peuples, de cultures, voire de civilisations, différents qui, en définitive (mais l’Histoire ne s’arrête pas là…), ont fait de l’Andalousie ce qu’elle est, une sorte de superposition de formes et de styles et de « conservatoire » des traditions anciennes toujours actualisé, remis en cause ou conforté en certains de ses caractères selon les idées ou les enjeux du moment, par les « vainqueurs », Wisigoths, Maures ou Chrétiens de la Reconquista : ainsi, les mosquées ne sont pas détruites mais « christianisées », parfois fort maladroitement et peu esthétiquement (comme le reconnaît Charles Quint après la construction de la cathédrale au cœur de la Mezquita de Cordoue), mais il en reste la structure principale, comme si chaque religion ou civilisation qui succédait à la précédente s’en voulait, non l’héritière religieuse mais bien plutôt « l’aboutissement », l’achèvement de la grande quête spirituelle et civilisationnelle qui est aussi celle de la communauté nouvellement dépositaire du lieu… Cela ne s’est pas toujours fait de manière pacifique et la tolérance envers ceux qui pensent (ou prient) différemment n’a souvent été qu’un apaisement passager, « contractuel » mais toujours susceptible d’être remis en cause : l’histoire de la péninsule ibérique au Moyen-Âge n’est pas de tout repos…

 

Après les soubresauts d’un XXe siècle cruel pour l’Espagne et la « révolution tranquille » de la Monarchie espagnole incarnée depuis les années soixante par celui qui fut l’héritier du « caudillo » Franco puis « le roi », au sens le plus noble du terme, Juan Carlos 1er, il faut souhaiter que l’Histoire, sans s’arrêter pour autant (l’immobilisme n’est qu’une soumission au présent et la perte de maîtrise de son propre destin, de sa liberté), ne se rejoue pas sur le mode de la tragédie. Or l’Espagne, riche de son histoire, en est aussi parfois prisonnière quand la Mémoire devient un simple enjeu idéologique (et juridique…) et que les communautés se font communautarismes ou identitarismes, au risque de détricoter un ensemble national en oubliant que « toute vraie tradition est critique » selon l’heureuse formule de Maurras. Le fait que la famille royale soit, aujourd’hui, attaquée de la façon la plus vile par quelques séparatistes et grands hommes d’affaires dans une sorte d’alliance paradoxale (mais, somme toute, assez logique), peut inquiéter : vouloir détruire l’institution qui est le « trait d’union » par excellence entre les diversités espagnoles, c’est préparer l’éclatement d’un pays au plus grand bénéfice de quelques intérêts particuliers et au détriment de l’équilibre politique nécessaire à toute vie « démocratique », au sens que lui donne La Tour du Pin lorsqu’il évoque la « démocratie locale ». La vieille antienne monarchique « Sub rege, rei publicae » (Sous le roi, les libertés publiques) est d’ailleurs tout aussi valable pour notre voisin ibérique que pour notre propre nation…

 

 

21/02/2008

En attendant mon retour...

Mes activités de blogueur et d’internaute royaliste se sont fortement ralenties cette année scolaire par le simple fait d’une abondance de travail qui ne me laisse que peu de temps pour participer aux débats sur les forums que j’avais l’habitude de fréquenter auparavant, ou pour rédiger des notes sur mon blog… J’en suis évidemment désolé, et je dois avouer mon absence quasi-totale dans les débats politiques municipaux qui, pourtant, font rage actuellement et confirment mon sentiment que, décidément, la politique « républicaine » devient de plus en plus une caricature de politique, sans éthique ni réflexion digne de ce nom. Le syndrome Neuilly-sur-Seine semble être fort développé dans ce pays, et avant même ce psychodrame révélateur et si dérisoire…

 

De plus, je m’absente durant six jours de France, accompagnant une quarantaine d’élèves de Première en Andalousie, du 21 au 26 février : du coup, il me sera difficile d’alimenter ce blog durant ce voyage scolaire qui s’annonce passionnant (Cordoue, Séville, Cadix, Grenade).

 

Si vous vous ennuyez, alors n’hésitez pas à vous promener dans les archives de ce blog (quelques dizaines de notes, évidemment d’inégale valeur), ou dans celui de mes « souvenirs politiques », encore bien incomplet ; profitez-en aussi pour vous rendre sur l’excellent blog de Catoneo, http://royalartillerie.blogspot.com , et sur le site d’informations et de réactions royalistes www.lesmanantsduroi.com . Vous ne serez pas déçus car ces deux sites sont très complets et intéressants, et me sont de précieuses sources d’information et de réflexion.

 

A mon retour, j’évoquerai sur ce blog le débat actuel sur la démocratie auquel « Libération » a fait écho dans son édition du samedi 16 février, ainsi que des pistes de réflexion pour le royalisme d’aujourd’hui, en particulier face à la République, « bling-bling » ou « bo-bo », face à la crise des modèles politiques classiques et à la montée des « nouvelles colères », etc.

 

A bientôt et, bien sûr, vive le roi !

 

                                              

 

                                              

 

 Post-scriptum : voici l'adresse de mon blog de souvenirs politiques : http://souvenirschauvin.blog.ca .

20/02/2008

Kosovo, la boîte de Pandore ?

Quelques lignes tirées de l’édition datée de mercredi 20 février du « Monde » sur la question kosovare : « Un Grand Kosovo accueillant la vallée de Presevo [en Serbie], que ses habitants albanophones appellent le « Kosovo oriental », et la partie occidentale de la Macédoine, peuplée d’Albanais, pourrait sans doute être un substitut à la Grande Albanie. Les dirigeants kosovars le voudraient-ils qu’ils en seraient certainement dissuadés par les Occidentaux, qui leur ont accordé une indépendance « sous surveillance ». » Tout est dans la nuance : « qu’ils seraient certainement… »… Il me semble que les Européens s’inquiètent d’avoir, en définitive, ouvert une boîte de Pandore qu’ils ne sont pas certains de pouvoir refermer désormais. Toujours ces maudits principes qui brouillent la perception juste des réalités et des enjeux, comme le signalait en son temps, à propos des questions d’Autriche et d’Europe centrale (entre autres), Jacques Bainville qu’il faut sans doute relire, tout comme René Johannet (l’ « inventeur » du terme de « nationalitarisme », c’est-à-dire l’application immodérée du principe des nationalités, application destructrice des équilibres et des harmonies stato-politiques, anciennement ou actuellement dynastiques). Ces maudits principes idéologiques qui ont fait, une fois de plus, oublier les leçons de l’Histoire : un Bernard Kouchner peut-il vraiment comprendre ce qu’il a, bien imprudemment, cautionné lorsqu’il était administrateur du Kosovo ?

 

D’ailleurs, le chroniqueur du « Monde », sans jamais le citer, le condamne de quelques mots : « Après avoir échoué à faire du Kosovo un Etat multiethnique, les Occidentaux doivent maintenant empêcher la renaissance des phantasmes consistant à vouloir regrouper chaque peuple dans son propre Etat. Des phantasmes qui ont régulièrement mis le feu aux Balkans ». Il aurait pu ajouter « et à l’Europe continentale », au regard de l’histoire du XXe siècle allemand : le principe des nationalités a trouvé sa pire application par le pangermanisme « völkisch » exploité par un Hitler sûr d’y trouver là un carburant inépuisable…

 

En tout cas, l’inquiétude, palpable dans les propos du chroniqueur, ne ferme pas les portes du temple de Mars : il faut souhaiter, en un sursaut d’espérance et de tempérance, que le pire ne soit pas sûr. Il faut le souhaiter, à défaut d’en être sûr… Car la politique du pire, que certains souhaitent, par vengeance irraisonnée ou par frustration compréhensible, reste, encore et toujours (et comme le rappelait fermement Maurras), « la pire des politiques ».