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14/11/2010

Remaniement...

Enfin, ça y est ! Après plusieurs mois de suspense et de manœuvres politiciennes et ministérielles, le remaniement a eu lieu, et c’est François Fillon qui se succède à lui-même, récompensé pour ses bons et loyaux services, malgré la défiance du président à son égard…

 

« Gouvernement de campagne », déclarent certains, en particulier les centristes bernés et déçus de n’avoir jamais été autre chose que des « idiots utiles » dans la stratégie sarkoziste, et qui s’en retournent à leur néant, cherchant déjà, avec des accents de celui qu’ils ont jadis trahi (François Bayrou…), une « revanche » sur un président qui les a congédié sans ménagement.

 

Autant M. Bayrou avait quelque légitimité à se réclamer d’un héritage centriste qui n’est pas totalement insignifiant en France, autant les Morin et autres Borloo peuvent faire sourire quand ils se réclament de ce même héritage, eux qui ont d’abord pensé à leur petit ego lorsque l’actuel président les a convoqué, un soir de mai, pour recueillir les trente deniers de leur trahison sous forme de maroquins ministériels : trahison de ce message centriste qui plonge ses racines dans la « démocratie-chrétienne », du Sillon de Marc Sangnier au MRP de l’après-guerre, mais aussi dans les théories « monarchiennes » d’un La Fayette et d’un Mounier (celui de 1789, bien sûr)…

 

Mais M. Sarkozy n’en a cure, lui qui a effectivement, et sans en faire vraiment mystère, accepté ce gouvernement pour préparer sa prochaine campagne présidentielle, cet horizon apparemment indépassable de toute fraction politicienne de cette République, aussi minuscule soit-elle. Car « ils » (et « elles », bien sûr !) y pensent tous, comme s’il n’y avait rien de plus urgent aujourd’hui, à l’heure où la mondialisation menace les équilibres géopolitiques et les législations sociales des pays anciennement industrialisés et désormais désindustrialisés ! Nous revoilà dans cette « présidentielle permanente », celle-là même qui gêne l’action et l’utilité de l’Etat. Une situation qui, a contrario, justifie un peu plus la nécessité d’un Etat qui ne soit pas issu de cette « querelle électorale des grands féodaux » : oui, vivement une Monarchie dans laquelle la magistrature suprême de l’Etat soit le fruit de la nature et de la suite normale des générations, et non des jeux politiciens et financiers !

 

Dans notre République sarkoziste, il faut plaire au « prince-président » pour espérer un poste ministériel ; dans une Monarchie digne de ce nom, ce n’est pas la flatterie qui détermine la nomination ministérielle mais les compétences et la volonté de servir l’Etat sans en attendre rien en retour : pour avoir un Richelieu ou un Colbert, mieux vaut avoir un Roi, libre de ses décisions et serviteur de l’intérêt commun, imperméable aux jeux d’appareil… Mieux vaut ? Non, encore plus nettement : rien ne vaut le Roi, tout simplement !

05/11/2010

Ambitions et atermoiements néfastes pour l'Etat.

La République s’amuse… Le petit jeu des pronostics bat son plein à propos du nom du prochain premier ministre, avec deux candidats sérieux : le sortant pas encore sorti, François Fillon, et le ministre centriste de l’écologie, Jean-Louis Borloo. Bien sûr, il y a aussi quelques autres noms que l’on murmure sans y croire vraiment, de François Baroin à… Anne Lauvergeon, actuelle patronne d’Areva ! Pourquoi pas Eric Woerth, tant qu’on y est, s’esclaffait Eric Naulleau vendredi soir sur RTL.

 

Ce petit jeu serait risible s’il n’avait pas de fâcheuses conséquences, d’une part sur l’image de la France à l’extérieur et d’autre part sur le fonctionnement même de l’appareil d’Etat à l’intérieur. En effet, le débat politique semble aujourd’hui ne porter que sur des ambitions ou des querelles de personnes, et l’affrontement de moins en moins feutré entre les deux postulants au poste de premier ministre a quelque chose d’indécent à l’heure où tant de défis sont à relever pour notre pays, et où toutes les énergies, en particulier au sein du gouvernement, devraient être mobilisées et motivées, non pour la désunion mais pour la réflexion, la décision et l’action ! De plus, cela paralyse le travail des ministères, en attente du remaniement annoncé comme imminent. Que de temps perdu !

 

Le président Sarkozy ne fait rien pour arranger les choses, laissant courir rumeurs et supputations, au risque de décrédibiliser un peu plus l’action du gouvernement et surtout de l’Etat. Sans doute y voit-il là un moyen de rappeler que c’est toujours lui qui décide, et que le premier ministre n’est qu’un féal pour lui, beaucoup plus qu’un serviteur de l’Etat…

 

Mais peut-on demander à un président « bling-bling » issu des urnes et fasciné par l’Argent de penser d’abord à l’Etat et à assumer dignement la fonction qu’il est censé incarner ?

 

La République s’amuse mais c’est le pays qui souffre, une fois de plus, du discrédit de l’Etat. Sans doute faudra-t-il bien penser, un jour, à remplacer ce régime aujourd’hui à bout de souffle et d’arguments, et à poser la question des institutions, et pas seulement à travers une nouvelle formule électorale ou une nouvelle mouture républicaine… Redonner du crédit à l’Etat, c’est déjà le fortifier et ne plus le laisser aux mains des coteries ou des féodalités, qu’elles soient politiciennes ou financières, et ne plus laisser les ambitions des uns ou des autres gêner le fonctionnement des institutions étatiques et gouvernementales.

 

Le temps des atermoiements n’a que trop duré : vivement l’annonce du remaniement et que l’Etat reprenne ses activités normales, autant que faire ce peut ! En attendant mieux, évidemment, question institutions…