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14/04/2017

L'Action Royaliste Rennaise et l'élection présidentielle.

Les royalistes ne sont pas des nostalgiques d'un ordre ancien et ils sont intégrés dans la vie active, civique comme économique. A Rennes comme dans le reste du pays, des groupes monarchistes s'expriment, s'animent et agissent : ainsi l'Action Royaliste Rennaise qui promeut un royalisme régionaliste, social et « écologiste intégral » dans la capitale de la Bretagne. En cette période de présidentielle, l'ARR propose de réfléchir à la question institutionnelle et de dépasser les clivages habituels entre Droite et Gauche pour évoquer les vraies problèmes qui préoccupent nos concitoyens. Voici ci-dessous le communiqué de l'ARR rédigé pour la presse locale :

 

 

 

« Cette élection présidentielle, par ses tristes affaires et son ambiance de fin de régime, montre les limites et les défauts institutionnels d'une République qui divise les Français alors que notre pays aurait aujourd'hui besoin d'unité et de concorde autour des grands enjeux et défis environnementaux, sociaux et éducatifs, entre autres, et au-delà des étiquettes politiques. La République est cette grande soustraction entre les gagnants et les perdants, quand il faudrait un régime qui puisse additionner les énergies et les qualités, et cela d'où qu'elles viennent, politiquement parlant.

 

 

« L'Action Royaliste Rennaise regrette également que les programmes des candidats se soient souvent limités à des catalogues de promesses sans véritable réflexion sur le long terme : les désillusions n'en seront que plus cruelles, et violentes !

 

 

« L'Action Royaliste Rennaise regrette aussi que la question d'un nouveau découpage territorial n'ait pas été posée et que la réunification de la Bretagne, utile sur le plan politique, économique comme culturel, soit oubliée par les candidats...

 

 

« Cette élection présidentielle, suivie de législatives tout aussi incertaines, n'est pas une bonne nouvelle pour la France. L'Action Royaliste Rennaise lui préférerait une Monarchie héréditaire dont le roi n'est pas l'élu d'une partie des Français contre les autres, mais le roi de tous, arbitre au-dessus des partis et garant des libertés de chacun, sans état d'urgence... »

 

 

 

21/11/2016

Le royalistes face à la primaire des républicains.

L'engouement pour les primaires de la Droite s'est marqué, ce dimanche, par une forte participation des électeurs qui disent se reconnaître dans les idées des sept concurrents du 20 novembre et qui vont désigner, en deux tours, le candidat qui, au printemps prochain, affrontera l'échéance présidentielle. Nombre de mes proches et de mes amis sont allés voter, et, parmi eux, de nombreux royalistes. Cela peut étonner ceux qui croient que le royalisme n'est qu'une sorte d'exil intérieur ou de défiance absolue à l'égard du suffrage universel ou des candidats républicains, et qui pensent que la Monarchie mettrait fin à toute velléité démocratique : l'occasion pour moi, en tout cas, de préciser quelques éléments sur ces sujets du royalisme et de la Monarchie même !

 

Premier point : le royalisme n'est pas une nostalgie hors du temps qui se contenterait de regarder les trains passer en regrettant l'époque des diligences (ou des carrosses, bien sûr), et les royalistes, chacun à leur manière, s'intéressent aux débats politiques et aux échéances électorales, même si, la plupart du temps, ils peuvent être frustrés de ne pas pouvoir voter pour un candidat fleurdelysé... Le dernier royaliste déclaré à avoir pu briguer les suffrages des Français à une élection présidentielle est Bertrand Renouvin, en 1974 : il en fut « récompensé » par 43.722 voix (soit 0,17 % des suffrages exprimés), une certaine visibilité médiatique et une reconnaissance politique indéniable, même si elle peut, désormais, paraître discrète. D'autres candidatures royalistes, à d'autres élections, ont suivi depuis cette année-là, avec des fortunes diverses et, avouons-le sans honte, plutôt des infortunes ces derniers temps : « mes » quelques centaines de voix aux dernières élections européennes n'avaient rien de très glorieux et ce score dérisoire n'était guère encourageant pour les militants et les sympathisants de la cause monarchique...

 

J'ai, ici même, défendu l'idée d'une campagne présidentielle royaliste : cela ne signifie pas qu'il faille à tout prix un candidat ouvertement monarchiste (même si une candidature sérieuse, bien préparée et bien relayée, serait évidemment bienvenue) mais qu'il me paraît nécessaire de faire connaître la proposition monarchique aux Français au moment même où ils s'intéressent le plus à la politique et aux débats programmatiques.

 

Deuxième point : être royaliste ne signifie pas l'indifférence totale aux candidatures républicaines ou le refus complet de toute participation aux jeux de la République et de ses partis, même s'il me semble légitime de s'en inquiéter parfois et de souhaiter un autre cadre institutionnel et d'autres formes de participation politique, moins politiciennes en somme. Ainsi, de nombreux monarchistes ont pris position dans le cadre des primaires de la Droite, et annoncent majoritairement, pour le second tour, une position anti-juppéiste, quelle que soit la forme de celle-ci, tandis que d'autres, non moins nombreux, renvoient les deux finalistes dos à dos. Ce qui ne signifie nullement que les royalistes qui ne participent pas aux festivités électorales de ces deux dimanches de novembre soient illégitimes, bien sûr !

 

Troisième point : que des royalistes s'engagent ouvertement auprès d'un candidat finaliste, en l'occurrence M. Fillon, n'est pas, à mes yeux, une « trahison » s'ils n'oublient pas que la République, par elle-même, ne peut être confondue avec la Monarchie « à la française », et qu'elle reste toujours décevante au regard du Bien commun et de la défense de la France, de ses territoires comme de ses qualités et potentialités.

 

Mais, là où ils sont, ces royalistes peuvent au moins avoir accès à quelques « éléments de Pouvoir » et y défendre quelques idées fortes ainsi que la notion exigeante du « devoir d'Etat » (et de sa raison). Pierre Boutang, ce fils spirituel de Maurras, n'a pas hésité, en son temps, à « écrire pour le Prince » en espérant que celui de l'Elysée l'entende... Les collections de La Nation Française (l'hebdomadaire monarchiste de Boutang et de Philippe Ariès) en sont une brillante illustration, sans doute vaine au regard de l'échec de la restauration monarchique en 1964-65, mais qui mérite d'être méditée, y compris dans ses travers et ses insuffisances.

 

Quatrième point : la République ne sera jamais la Monarchie, même si elle peut se parer de quelques attributs monarchiques, car il lui manque ce souffle, cet « accompagnement du temps » que permet la continuité dynastique, mais aussi cette place « au-dessus des autres et au service de tous », selon l'heureuse formule bernanosienne, qui lui permet un réel arbitrage et la meilleure position diplomatique. Le rappeler, encore et toujours, et en appeler, toujours et encore, à l'instauration monarchique, tel est le rôle et le devoir des royalistes contemporains, quelles que soient leurs amitiés électorales et républicaines du moment...

 

Quant à mon compte personnel, j'ai choisi, il y a bien longtemps, de rester « militant seulement royaliste », sans jeter la pierre à quiconque a fait un autre choix stratégique...

 

Mais je n'ai pas vocation à « mourir royaliste » : il m'intéresse plutôt de tout faire pour « vivre en Monarchie » ! Par tous les moyens, même légaux...

 

 

 

 

01/09/2016

17 % de Français favorables à la Monarchie en France.

Un sondage publié il y a quelques jours agite le petit monde royaliste : en effet, cette étude d’opinion (sondage BVA effectué les 22 et 23 août) annonce que 17 % de nos compatriotes seraient favorables à l’instauration d’une monarchie en France, ce qui, dans le contexte actuel de l’invisibilité des royalistes sur la scène parlementaire et d’une présence électorale très marginale, apparaît comme un bon chiffre, même si, au regard de l’avenir proche, il reste très en deçà de ce qui pourrait permettre à la Monarchie de représenter un recours politique et institutionnel. D’ailleurs, si certains évoquent, dans leurs discours de candidat à l’élection présidentielle, la nécessité d’un changement de régime, celui-ci s’inscrirait encore et toujours dans le cadre de la République, qu’ils souhaiteraient « sixième » et « plus républicaine » (sic !), et peu (voire aucun, à l’instant présent) ne proposent une « nouvelle monarchie », même parlementaire ou constitutionnelle, ce qui ne signifie pas que tous négligent cette possibilité…

 

Bien regarder les différents éléments de l’étude peut permettre de dépasser les seuls chiffres et les premières impressions et, pour le plus ou moins long terme, de préparer et mettre en œuvre une stratégie politique royaliste et « instauratrice ». Tout d’abord, il n’est pas inutile de signaler que le chiffre de 17 % dans l’étude de 2016 confirme exactement celui de 2007 : cette stabilité du souhait monarchiste est-elle la preuve d’une grande résistance ou, au contraire, d’une grande peine à convaincre au-delà de ce plafond de verre ? Sans doute un peu des deux : tout d’abord, alors que les programmes et l’esprit de l’Education nationale ont tendance à dévaluer l’apport monarchique à la construction et à l’histoire de France, voire à le dénigrer par des caricatures et, parfois, par des principes qui se veulent l’antithèse de ce qu’est censée être ou représenter la Monarchie, cette dernière garde encore une base de sympathie ou d’intérêt fort importante sans être, malheureusement, ni majoritaire ni déterminante. Ce n’est tout de même pas si mal que cela, et la première réaction de nombreux royalistes fut de se sentir « moins seuls » : rapportés à l’ensemble de la population française, 17 % représentent environ… 12 millions de personnes ! Mais, sans doute faut-il relativiser cette importance numérique car c’est, dans le cadre d’un sondage, la question qui détermine l’opinion de sondés qui n’y auraient pas forcément pensé par eux-mêmes : c’est souvent lorsque j’évoque la Monarchie et sa possibilité institutionnelle en France que celle-ci devient un objet de réflexion et, parfois, de sympathie parmi mes interlocuteurs, comme je l’ai encore constaté ces jours-ci à Saint-Briac ou dans la salle des professeurs de mon lycée. Ainsi, cela nous renvoie à la nécessité d’en parler et d’en faire parler pour faire avancer le « désir de monarchie » chez nos contemporains : il n’y aura pas de possibilité monarchique s’il n’y a pas de discussion et de proposition autour de l’idéal monarchique, et cela donne quelques devoirs aux royalistes conséquents…

 

Cette constatation renvoie à la fameuse formule du « diable boiteux », M. de Talleyrand : « A force de murmurer le nom du Roi, naîtront l’espoir du Roi, puis la nécessité du Roi, enfin la Royauté renaîtra ». Or, aujourd’hui, les royalistes sont peu audibles, non qu’ils ne soient pas présents sur la Toile ou dans la rue, mais ils ne trouvent pas encore de relais médiatiques assez puissants qui puissent valoriser leurs idées et leur militantisme, y compris durant les périodes de forte discussion politique comme l’élection présidentielle. Sans doute le manque d’hommes (ou de femmes) politiques reconnus comme royalistes et exprimant un point de vue politiquement royaliste (à part MM. Renouvin et Adeline, et Mme Pico-Deprez ses dernières années), rend-il difficile la perception d’une possibilité monarchique pour le grand public, tandis que ce sont des écrivains, des historiens, des célébrités journalistiques ou des acteurs, qui portent les couleurs d’un monarchisme symbolique, nostalgique ou historique, voire intellectuel, monarchisme tout à fait sympathique et honorable mais, malheureusement, sans débouché politique.

 

Dans le même temps, ce chiffre de 17 %, qui n’a pas varié depuis presque dix ans, semble indiquer une sorte de plafond de verre qu’il serait difficile de briser par l’idée institutionnelle monarchique : cela peut poser quelques questions et soucis pour les partisans de la Monarchie, mais n’est-ce pas aussi l’occasion de poser celle de la crédibilité du message monarchique en France, indépendamment même des prises de position des différentes mouvances, fort diverses et parfois antagonistes, voire antagoniques, du royalisme français, y compris sur la personne même du possible souverain ?

 

Dans la période de campagne électorale présidentielle qui s’ouvre, les royalistes ont pourtant l’opportunité, en ces temps de désarroi démocratique et électoral, de pouvoir se faire mieux entendre et comprendre, en particulier sur les questions d’indépendance de la magistrature suprême de l’Etat et de continuité de celle-ci malgré les échéances parlementaires, voire sur celles d’arbitrage politique, de probité et, encore plus, de mémoire nationale et de fidélité, éminemment créatrice, à un « être » historique et civilisationnel.

 

Quand la République désespère aujourd’hui les électeurs qui s’inquiètent d’un nouveau duel Hollande-Sarkozy-Le Pen, réédition tragique de 2012, c’est bien la Monarchie qui peut être motif d’espérance, au-delà des querelles de partis et de la lutte des egos… Et au-delà des 17 % de sympathie à son égard !