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26/11/2010

La Commission européenne se moque de nous !

Une nouvelle, révélatrice de l'état d'esprit des maîtres de Bruxelles qui veulent nous gouverner, est passé quasiment inaperçue, réfugiée en page 7 du quotidien « Le Monde » daté du vendredi 26 novembre 2010 alors qu'elle mériterait la « une » de tous les journaux d'Europe : « Union européenne : la Cour de justice appuie la hausse de 3,7% du salaire des fonctionnaires »...

 

A se contenter du titre de l'article, la nouvelle semble plutôt réjouissante : mais, l'article qui suit dégrise vite l'enthousiaste lecteur du titre : « La Cour de justice européenne a donné, tort, mercredi 24 novembre, aux gouvernements de l'Union européenne (UE) qui voulaient limiter la hausse du salaire des fonctionnaires européens en 2010, en raison de la crise économique. Elle a annulé une disposition du Conseil fixant à 1,85% la hausse du salaire des quelques 46 000 fonctionnaires des institutions européennes. » Ainsi, une Cour de justice supranationale, sans aucune légitimité politique ni visibilité médiatique, peut-elle décider de contredire une décision éminemment politique des Etats et du Conseil européen, institutions pourtant « démocratiques », dont les représentants gouvernementaux sont issus des élections et doivent rendre des comptes à leurs opinions respectives : en somme, le politique est ainsi soumis au « bon plaisir » du « Droit européen », au mépris même de toute autonomie de l'un par rapport à l'autre et de la « séparation des pouvoirs » dont on ne cesse de nous rabattre les oreilles sans beaucoup de discernement... Une décision de « la justice européenne », de quelques juges européens dont peu de gens connaissent le mode de désignation et les titres à intervenir en ce domaine salarial, a plus de poids que les Etats représentant un demi-milliard de citoyens et soucieux, en ces temps de crise, de ne pas donner l'impression de gaspiller les deniers publics... Fait révélateur de ce que les traités européens, dont le dernier en date se voulant « constitutionnel européen », laissent les Etats et les peuples à la merci du « gouvernement des juges »!

 

Mais la suite de l'article est encore plus édifiante et choquante : « La Commission européenne, à l'origine de la saisine, proposait 3,7%, en se fondant sur un mode de calcul fixé par les traités européens. » Ainsi, c'est la Commission européenne, celle-là même qui intime l'ordre aux Etats de diminuer leurs déficits en réduisant, entre autres, le traitement de leurs fonctionnaires nationaux (5% de baisse salariale pour les fonctionnaires espagnols et portugais, 14% pour les fonctionnaires irlandais, 25% pour ceux de Roumanie... tandis que les traitements des fonctionnaires français et italiens sont gelés pour plusieurs années...), qui a saisi la justice européenne pour soutenir ses propres fonctionnaires contre l'avis des Etats européens en pleine tourmente économique et sociale !

 

Mais il y a encore pire, d'une certaine manière, et cette dernière information montre l'hypocrisie de l'oligarchie européiste, son cynisme et sa morgue : « Une clause spécifique donne la possibilité de tenir compte d'une « crise économique grave » pour modifier le mode de calcul. Clause que la Commission n'a pas actionné. » Oui, vous avez bien lu ! Pour la Commission européenne, la crise économique n'est apparemment pas assez grave pour actionner cette clause qui permettrait de limiter, à l'image des Etats, l'augmentation salariale pour les fonctionnaires des institutions européennes déjà grassement payés... Décidément, il y a des coups de pied au derrière qui se perdent, mais peut-être plus pour très longtemps ! MM. Barroso, Barnier et autres eurocrates, gare à vos postérieurs !

05/01/2010

L'indécence des fonctionnaires européens.

Les institutions de l’Union européenne comptent environ 50.000 fonctionnaires pour les servir : ceux-ci font aujourd’hui pression et menacent de faire grève pour obtenir 3,7 % d’augmentation de salaire alors que les Etats (qui les payent…) invoquent la crise pour limiter cette augmentation à environ 1,8 % ce qui, en soi, n’est pas illogique ni scandaleux.

 

Mais rien n’y fait et les 50.000 eurocrates ne veulent rien entendre : plutôt paradoxal et même agaçant alors que ce sont ceux-là mêmes qui sont chargés de faire appliquer les règles de réduction des déficits des comptes publics des Etats membres ! Ce sont ceux-là mêmes qui font appliquer des règles parfois absurdes dont les salariés de la fonction publique (française, entre autres) sont les victimes… Ceux-là mêmes qui condamnent les « privilèges » des fonctionnaires nationaux…

 

Leur attitude est d’autant plus choquante que tous les appels à la raison et même à la simple décence ont été traités par le mépris, comme si ces eurocrates formaient désormais une « caste » oublieuse de ses devoirs et plus prompte à réclamer qu’à servir… Si ces fonctionnaires-là, qui devraient être exemplaires, se comportent ainsi, n’est-il pas permis aux Etats de réagir et de faire reconnaître que, en définitive, ces eurocrates ne seraient rien sans ces Etats qui les payent, qui les entretiennent ?

 

Ce qui est certain, c’est que si les Etats cédaient aux eurocrates sur la question salariale, il leur serait difficile, ne serait-ce que pour des raisons d’équité, de ne pas entendre les revendications des fonctionnaires nationaux, qu’elles soient ou non justifiées… De quoi aggraver encore les déficits publics, les mêmes que les fonctionnaires européens aujourd’hui revendicatifs sont chargés de traquer !

 

Le serpent se mord la queue…

07/02/2009

La mauvaise cause de Laurence Parisot.

Le 6 février 1934 a eu lieu, après un mois de manifestations déjà fort violentes, la conjonction des « mécontents » scandalisés par l’affaire Stavisky, « l’affaire de trop » qui mêlaient financiers malhonnêtes et politiciens véreux : en somme, une affaire aujourd’hui presque banale, au regard des multiples scandales qui n’ont plus assez des pages du « Canard enchaîné » pour être révélés…

Aujourd’hui, alors qu’il y aurait mille raisons de descendre dans la rue pour dénoncer les centaines de millions d’euros d’ « indemnités » (sic !) pour Bernard Tapie, les salaires mirobolants des affairistes financiers de tout acabit, les délocalisations spéculatives, les licenciements abusifs, les milliards gaspillés et les injustices sociales, les déclarations extrémistes de Laurence Parisot, les scandales financiers à répétition, etc. : rien, ou si peu ! Une sorte de fatalisme semble régner en notre vieux pays qui se complaît dans la mauvaise conscience permanente et le souvenir de ses colères passées, justes ou exagérées.

Pourtant, au comptoir des cafés, et Dieu sait si je les aime et les fréquente, les amertumes s’expriment avec des mots d’une crudité et, parfois, d’une cruauté que je n’apprécie pas toujours. Les verres délient les langues, et les colères. Parfois des insultes à l’égard des puissants, parfois aussi des larmes sur des drames sociaux personnels : me voilà, moi qui suis protégé par mon statut de fonctionnaire, témoin attentif des iniquités sociales d’une société qui a placé le Seigneur Argent au faîte de ses préoccupations et de ses occupations tout court…

Bien sûr, toutes les plaintes, toutes les douleurs n’ont pas le même sens, ni la même légitimité, et je me méfie des mécontents professionnels, des « yaka » ou des vendeurs de révoltes nihilistes, des consuméristes frustrés ou des casseurs compulsifs…

Mais, tout de même ! S’il nous faut accepter de faire des efforts pour participer au relèvement d’une économie aujourd’hui fragilisée par la série de crises qui s’emboîtent les unes les autres, s’il faut penser aux générations qui nous succéderont et dont il nous faut alléger les dettes, aujourd’hui astronomiques alors qu’elles n’ont parfois pas encore vu le jour, cela ne doit pas se faire au détriment de la nécessaire justice sociale, de cette condition de l’harmonie sociale sans laquelle aucune société ne peut normalement et éthiquement fonctionner.

Aussi, les propos de Madame Laurence Parisot dénonçant, avant même que l’Etat n’en ait formulée l’idée (quand M. Obama en fait un élément fort de son discours aux Etats-Unis, pourtant patrie-mère contemporaine du capitalisme financier et industriel), l’idée de plafonner les salaires des grands patrons de quelque manière que ce soit, me choquent et montrent l’aveuglement et la mauvaise volonté d’un certain patronat égoïste et, en définitive, inconscient : qu’on ne me dise pas que (si l’on reprend les 500.000 dollars annuels évoqués comme plafond par M. Obama) 360.000 euros par an ne soient pas une somme largement suffisante pour des grands patrons, quels que soient leurs mérites ! Au-delà, n’est-ce pas, surtout en période de crise mais aussi en période de prospérité, une somme qui peut paraître indécente comparée aux 20.000 euros d’un maçon qui, s’il n’a pas les responsabilités d’un chef d’entreprise, doit travailler (et ce n’est pas un travail de bureau !) à l’extérieur par tous les temps, y compris quand les températures avoisinent les – 10 ° comme il y a quelques semaines dans les Yvelines ? Ou par rapport aux 16.000 euros d’une agricultrice bretonne qui ne compte pas ses heures pour aider son mari, lui-même touchant à peu près la même somme en fin de mois parce que les grandes surfaces ou les industries agroalimentaires fixent eux-mêmes les prix (comme cela a été le cas il y a quelques semaines au détriment des petits producteurs laitiers) et menacent de se fournir « ailleurs » si les agriculteurs ont le malheur de demander ce qui n’est rien d’autre que leur juste dû ?

Dire cela est-il du « populisme » comme je l’entends parfois ? Pas vraiment, juste un rappel de la mesure et le refus de « l’hubris »… Je ne trouve pas choquant que certains salaires soient élevés et je refuse toute démagogie égalitaire, mais il est des limites, me semble-t-il, à ne pas dépasser : « le trop est l’ennemi du bien », ai-je souvent entendu dire mon père. Je n’ai pas toujours compris cette formule : mais, en entendant aujourd’hui les propos si peu éthiques de la patronne du MEDEF, je la comprends désormais, cette formule, et cette fois sans risque d’erreur…