28/11/2011
La 27e campagne des Restos du coeur...
Ce 28 novembre s'ouvre la 27e campagne hivernale des Restos du coeur qui durera jusqu'au 23 mars prochain : plus de 60.000 volontaires vont servir environ 110 millions de repas à près de 900.000 personnes... Cela nous rappelle qu'en France, en ce XXIe siècle bien entamé, une partie de nos compatriotes n'ont pas les moyens de se nourrir convenablement, et qu'il est heureux qu'existent des associations caritatives pour aider les plus pauvres, pour manifester concrètement cette solidarité entre les hommes qui est nécessaire à toute société pour survivre.
Au-delà de ce constat, quelques remarques : comment se fait-il que tant de Français souffrent de la faim alors que, sur cette terre, l'agriculture produit de quoi nourrir plus de 12 milliards de personnes ? La question peut d'ailleurs être élargie au monde entier : aujourd'hui, un enfant meurt toutes les 5 secondes de sous-alimentation, en particulièrement en Afrique, tandis que près d'un milliard d'humains souffrent, de manière plus ou moins grave, de la faim. Comment cela se peut-il au regard des surplus alimentaires, détruits avant d'être consommés, et qui représentent, dans nos pays, environ 40 % de la nourriture disponible ?
Cela montre, en tout cas, que ce n'est pas la production agricole elle-même qu'il faut intensifier mais plutôt la notion (et la réalité) de partage qu'il faut restaurer et appliquer, concrètement !
Autre remarque : n'est-il pas étonnant qu'à l'heure où l'Allemagne veut imposer à l'Europe sa « gouvernance fédérale », qui signifie « rigueur » et, au-delà, « austérité », cette puissance veuille supprimer l'aide apportée par l'Union européenne aux programmes alimentaires locaux en arguant que la solidarité doit être du seul domaine des États, ceux-là mêmes que l'on prétend « effacer » par de nouvelles règles de contrôle budgétaire ? Sauvée in extremis il y a deux semaines et pour une période de deux ans seulement, cette aide européenne n'est pourtant pas de trop au regard des besoins de plus en plus importants nécessités par les conséquences sociales de la crise actuelle...
Décidément, il est bien des choses à changer en ce bas monde... Et, sans doute, changer de modèle de société en privilégiant à nouveau l'entraide et le partage, et en refusant l'égoïsme qui détourne les yeux des misères humaines !
23:05 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : restos du coeur, faim, alimentation, solidarité, crise.
27/11/2011
La crise, une occasion pour les larrons européistes ?
Panique à bord du navire « Euro » ? C'est l'impression que l'on peut avoir à la lecture de la presse des jours derniers et à l'écoute des radios d'information... Les titres catastrophistes sont-ils des prédictions autoréalisatrices ou de simples affolements destinés à faire accepter ce qui n'est pas acceptable, c'est-à-dire des abandons de souveraineté au profit d'une Europe « fédérale » qui ne serait rien d'autre qu'une Europe allemande comme le laisse entendre le titre de l'hebdomadaire « Challenges » de cette semaine ? Sans doute un peu des deux ! Quoiqu'il en soit, cela n'est guère rassurant car l'on peut constater combien les États sont dépossédés (ou acceptent de l'être...) de leurs propres prérogatives pour ne satisfaire que les intérêts de ceux qui souhaitent en définitive, au nom d'un libéralisme idéologique plus que pragmatique, le « désarmement du politique » face aux Marchés, seuls maîtres (ou apprentis sorciers, au regard de l'histoire ?) d'un jeu dont les peuples risquent bien d'être les victimes... Un jeu animé par les agences de notation, qui ont pris le pas sur les gouvernements et les peuples, dans une sorte de logique « a-démocratique » devant laquelle les démocrates, doctrinaires ou simples partisans, sont impuissants : sans doute n'ont-ils pas compris que la démocratie issue des Lumières et, en fait, du monde anglo-saxon (et non de la cité athénienne...), par son histoire propre comme par ses racines, ses fondements, a trop partie liée avec le capitalisme pour pouvoir, en temps de crise, s'en émanciper ou se penser en dehors de ses principes de libre-échange ou d'opinion publique, cette dernière trop souvent confondue à tort avec la notion de « peuple » qu'elle travestit ou défigure (au sens philosophique du terme).
La semaine qui s'ouvre sera, nous dit-on, déterminante : le discours de M. Sarkozy, annoncé pour jeudi, sera-t-il celui du « renoncement », comme peut le laisser craindre la domination de la chancelière Merkel au sein du couple, si mal assorti aujourd'hui, franco-allemand ?
Cette « Europe » (sic, oserai-je rajouter !) que l'on veut nous imposer aux forceps « au nom du sauvetage de l'euro » (cette monnaie-là jadis censée nous protéger : quelle triste ironie !), serait la fin d'une certaine idée de la politique, la fin des souverainetés nationales, de la nécessaire liberté d'être et d'agir des nations historiques d'Europe : d'une « union » librement consentie et assumée (aussi imparfaite soit-elle), on passerait à une sorte de « fusion » qui serait régie par les principes de rigueur de l'Allemagne et qui réduirait les peuples à n'être plus que des spectateurs dépossédés de leur propre destin !
Non, cela n'est pas acceptable ! Le nom de France veut dire, dans son étymologie d'origine… germanique !, Liberté : tout est dit, et cela nous impose, à nous autres héritiers d'une histoire tumultueuse, parfois heureuse, parfois douloureuse, d'être digne de ce beau nom de France... D'ailleurs, ce n'est pas en niant la France que l'on pourra faire l'Europe, mais en affirmant la France que l'on pourra fonder l'Europe : le général de Gaulle rappelait, à la suite d'ailleurs de Maurras qui demandait à ce que l'on ne parle pas de l'Europe comme si elle était faite avant d'exister, que c'est en s'appuyant sur les réalités nationales issues de l'histoire (qu'il ne s'agit pas de glorifier mais d'assumer) que l'on pouvait construire une Europe qui ne soit pas une chimère mais, au contraire, une « Europe réelle », tout l'inverse de cette « Europe légale » qui suinte à travers les discours des « sauveteurs de l'euro »...
23:29 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : euro, crise, zone euro, merkel, liberté.
21/11/2011
Dialogue avec des communistes autour de la question sociale (1)
Les marchés sont des lieux privilégiés pour l'expression politique et je les ai souvent arpentés, à Rennes comme dans la région parisienne, tracts et journaux en mains, pour convaincre de l'excellence des idées et propositions royalistes. Aussi, suis-je toujours attentif à discuter avec ceux qui y passent du temps, souvent pour des causes qui ne sont pas les miennes, mais toujours dans l'optique d'ouvrir un dialogue qui n'est jamais inutile !
Ainsi, ce dimanche matin, ce sont des militants communistes que j'ai croisé, dans un quartier pourtant réputé pour son conservatisme social (le XVIe...) : ils vendaient L'Humanité-dimanche et distribuaient des tracts mélenchonnistes en prévision de la présidentielle prochaine. La discussion, fort courtoise, a vite tourné autour de la question sociale : les injustices, l'austérité, les nouveaux maîtres du jeu de la « gouvernance » financière européenne, etc. A celui qui passait et tendait l'oreille, le débat aurait sûrement paru... surprenant ! Quoi, un royaliste parlant « social », et s'en prenant aux « oligarchies » européennes ?! Comme cela paraît étrange à qui n'a pas eu le loisir de s'intéresser aux idées monarchistes ! En fait, rien de plus normal, et il n'est pas inutile de rappeler que, en France, les premiers à se préoccuper du sort des ouvriers furent les catholiques sociaux, le plus souvent monarchistes légitimistes, comme René La Tour du Pin, Alban de Villeneuve-Bargemont ou Albert de Mun, dont j'ai acheté il y a quelques mois les volumes des discours et interventions parlementaires, véritable mine de documents sur les débats politiques et sociaux de la période 1870-1914.
Dans cette discussion impromptue, j'ai fait part de ma profonde inquiétude face aux oukases si peu sociaux des instances européennes et des agences de notation : cette « dépossession » des pouvoirs et prérogatives des Etats par des institutions si peu « démocratiques » et, surtout, profondément démophobes, ne réjouit ni les communistes ni les royalistes, ni la plupart des citoyens de notre pays, au-delà même des différences de positionnement électoral ou doctrinal. Mais les royalistes ont un avantage sur les uns et les autres : l'essence de la monarchie française est politique, éminemment politique, et ne doit rien, dans sa légitimité propre, aux jeux financiers et aux parentèles politiciennes, ce qui a l'immense avantage de « libérer la magistrature suprême de l'Etat », de lui permettre d'affirmer la justice sociale face aux puissances d'argent et, ainsi, de rendre à l'Etat une certaine force de frappe qui, aujourd'hui, semble diablement manquer aux gouvernements européens et à la Commission européenne, obligée cette semaine encore, de « manger son chapeau » face aux agences de notation, alors même qu'elle est parfois si violente à l'égard des Etats et des peuples quand il s'agit de dénoncer les déficits ou les entraves à la libre concurrence !
« Il faudrait un Louis XIV pour arrêter tous les Fouquet qui imposent leur « gouvernance » à l'Etat ! » : et les communistes d'opiner du chef, peut-être un peu gênés d'être d'accord avec un royaliste...
(à suivre)
08:46 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : communistes, royaliste, gouvernance, dette, question sociale, justice sociale.