05/12/2018
Un samedi à Paris : le témoignage d'un spectateur engagé. Partie 3 : La bataille de l'Etoile...
Je publie ci-dessous la troisième partie de mon témoignage sur les événements de samedi : après la charge des motos et l'éclatement du fort groupe de manifestants dans toutes les rues voisines, il est temps de remonter vers l’Étoile...
Après une longue errance avec des petits groupes de gilets jaunes désorientés et agacés, harcelés par des forces de l'ordre visiblement aussi décontenancées que nous, avec des « en civil » casqués qui pointent leur sorte de tromblon noir vers les manifestants alors même que ceux-ci lèvent les mains vers le ciel en signe d'apaisement, je décide de remonter seul vers la place de l’Étoile d'où l'on entend la rumeur qui enfle régulièrement pour s'apaiser ensuite quelques minutes, comme pour mieux reprendre son souffle. L'avenue que j'ai déjà empruntée est encore plus dévastée que l'heure d'avant mais plus personne ne semble se soucier des voitures calcinées ou en cours de combustion : tout n'est plus qu'un immense grondement, comme une tempête sans pluie, et l'émeute semble maître du terrain, les forces de l'ordre ayant visiblement abandonné cette avenue, sauf au commencement des rues adjacentes. Là, les cars de police se tiennent les uns contre les autres, formant un barrage infranchissable et les policiers tiennent en joue des ennemis que je ne vois pas, sans doute derrière moi. Tout autour de moi, ça fume des cigarettes, ça discute, ça rigole, ça se moque, ça se repose aussi, et nombre de manifestants sont assis sur le pas des portes, un masque de papier autour du cou pour la plupart. Ici, beaucoup de jeunes, aux apparences très diverses, entre loden et blouson de cuir, tenue de ville ou de sport, parlant riche ou rural, voire banlieue. Des gens très différents qui, d'ordinaire, ne se croisent ni ne se parlent... Magie de l'émeute !
Voici la place de l’Étoile, enfin ! Il n'y a rien qui empêche de l'atteindre, et elle semble même devenue le point de convergence de tous les groupes que j'ai croisés depuis le début de l'après-midi : viennent-ils par curiosité ou par envie d'en découdre ? Sans doute un peu des deux à la fois, car je sens une forte excitation parmi les gens qui m'entourent. J'écarquille les yeux, tant le spectacle est étonnant et a, même, un aspect dantesque : sur la place et particulièrement sur la chaussée, d'ordinaire couverte de voitures, c'est une véritable marée de gilets jaunes. Le midi, j'avais entendu à la radio qu'il y avait ici « 3.000 » casseurs : mais, à regarder tout autour de moi, j'ai du mal à imaginer que ce chiffre puisse être crédible ! Je suis au cœur de la tourmente, et pourtant, je ne sens aucune peur parmi les gens présents, que de la colère mêlée à l'odeur âcre des lacrymogènes, et une colère qui, là encore, n'a qu'un nom : Macron. Comme si, en quelques jours, celui-ci avait concentré sur son patronyme et sa personne tout le ressentiment accumulé depuis quarante ans, ces « quarante ans » que j'entends évoquer depuis mon arrivée par la plupart de mes interlocuteurs, même ceux qui sont loin d'atteindre cet âge. « Cela fait quarante ans que ça dure, il faut que ça cesse », revient régulièrement dans les propos des émeutiers comme des retraités au style soixante-huitard, des ruraux comme des citadins bretons (des voisins de là-bas !), de la jeune femme au keffieh palestinien comme de l'assistante maternelle. En somme, depuis Giscard d'Estaing... ou la première élection du parlement européen au suffrage universel ! En fait, ce « quarante ans » vaut condamnation d'un système qui dépasse ceux qui l'ont porté successivement aux plus hautes fonctions de l’État, et cela signifie un rejet des partis de gouvernement, de droite comme de gauche : terrible constat d'échec d'une présidence entamée il y a à peine 18 mois, débutée au Louvre et qui semble s'achever ce soir à l'Arc de Triomphe, dans les fumées et les cris...
Durant de longues minutes, je n'ose m'approcher de l'Arc que j'aperçois entouré d'un halo gris et qui, étrangement, me semble plus grand que dans mes souvenirs pourtant récents. Les combats sont visiblement très violents si j'en crois le nombre d'explosions qui retentissent, parfois trois ou quatre par minute. Sur la place, des vagues se succèdent, dans les deux sens, dans un aller-retour permanent et enivrant : des centaines, peut-être plus, de personnes courent, s'arrêtent d'un coup, et lancent vers des ombres lointaines moult projectiles avant que de refluer sous l'effet des grenades et, parfois, d'un canon à eau qui n'a pas assez de pression pour être efficace... Le sol est luisant, détrempé, et couvert de restes des munitions policières, des sortes d'étuis en plastique dur et gris, avec une extrémité rouge, mais aussi de bouchons noirs provenant sans doute des mêmes matériels. Quelques uns des manifestants, les derniers arrivés, se penchent pour les observer mais sans les ramasser, peut-être pour éviter des ennuis en cas d'interpellation.
Je me retourne : les Champs Élysées sont là, tranquilles, illuminés des guirlandes rouges des décorations de Noël accrochés aux arbres de la plus belle avenue du monde. Je me rends compte alors que la nuit vient de tomber : je n'ai pas vu le temps passer ! L'impression est totalement surréaliste : les cars blancs de la police semblent rosés par les lumières de Noël, serrés les uns contre les autres comme une « tortue » de légions romaines. De ce côté-là, quasiment plus de bruit, à part quelques phrases chuchotées. Des badauds flânent le long des grilles policières ; un journaliste étranger, micro en main, s'adresse à une caméra en prenant un air de profonde désolation, et s'inquiète même lorsque je m'approche de lui... Je crois entendre le mot de « révolution » dans sa bouche, dans un sabir anglo-saxon apparemment destiné à un public arabe, si j'en crois l'inscription sur le manche de son enregistreur. En tout cas, il paraît totalement effaré par ce qu'il a vu, voit et verra s'il reste encore un peu !
Enfin, je me décide à traverser la place pour constater de visu les dégâts qu'annoncent complaisamment les sites d'informations que je consulte sur mon téléphone portatif. Je ne prends pas la peine de courir car les forces de l'ordre paraissent fort éloignées de l'Arc, bloquant la plupart des accès à l’Étoile sans pour autant chercher à la reconquérir. Le spectacle sous l'Arc de Triomphe est absolument étonnant et donne une impression de bivouac improvisé et confus : des jeunes et des moins jeunes sont assis nonchalamment le long des murs tandis que, tout autour de la tombe du Soldat inconnu, une sorte de garde d'honneur des gilets jaunes veille au respect de l'endroit et du symbole, et que les gerbes et les couronnes de fleurs ont été redisposées auprès de la flamme qui, visiblement, vient d'être rallumée, comme tous les soirs. De temps en temps retentit une vibrante Marseillaise, mais qui ne motive guère quelques uns des occupants de l'endroit, très décontractés et plus enclins à préférer d'autres hymnes ou rythmes... Sur les murs, de multiples graffitis, de plus ou moins bon goût, et qui signalent une grande diversité d'opinions et de centres d'intérêt : ces dégradations, instinctivement, me choquent et, à bien y regarder, semblent ne pas avoir grand-chose à voir avec la protestation présente elle-même. Un grand « Fin de régime », sans signature politique, m'intrigue néanmoins : dois-je, ici, y reconnaître un de ses intersignes chers à Léon Daudet ?
(à suivre)
00:30 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gilets jaunes, émeute, police, place de l'étoile, insurrection.
09/02/2014
Le 6 février 1934 vu et vécu par l'Action française. (4ème partie : la colère...)
Le 3 février, dans son article de première page, Léon Daudet dénonce le durcissement prévisible de la répression républicaine et l’arrivée (qu’il a apprise par un informateur bien placé, si l’on en croit ses propos) de mitrailleuses destinées, en cas de besoin, à défendre le Palais-Bourbon : « Maintenant, ils (les politiciens républicains) ont imaginé qu’un tel régime, perdu de rapines et de stupres, ne peut plus être défendu qu’à coups de mitrailleuses. [...] Nos campagnes ont rendu plus malaisé à la police politique – “armature du régime”, disait le janissaire Bouchède – l’assassinat individuel. C’est sans doute ce qui a suggéré à “ces messieurs” d’user de l’assassinat collectif. Les parlementaires ont trouvé, sans doute, que le mépris ne leur suffisait pas, qu’il leur fallait s’attirer la haine de toute la population parisienne. » C’est le même Léon Daudet qui, le lundi 5 février, met en garde contre « la victoire apparente de la canaille sur la France honnête, de la pourriture sur les parties saines », si Daladier reste en place. « C’est aussi l’accession au pouvoir du socialisme [...] La banqueroute ne tardera guère. Cependant que l’abandon, par la star Boncour, de la Défense nationale, incitera l’Allemagne hitlérienne à une opération de grande envergure, dont la guerre sera le but inéluctable. » Lignes prémonitoires, écrites à l’heure où seule, ou presque, dans le paysage politique français, l’Action française s’inquiète des appétits naissants de l’Allemagne d’Hitler. L’avenir, à travers la politique du Front populaire de 1936 et l’expansionnisme nazi, confirmera les craintes de Daudet.
Dans ce même article, où la colère se mêle à l’angoisse, Daudet récuse la « chimère » de la simple dissolution de la Chambre, songe caressé surtout par les « républicains nationaux » et les Croix-de-Feu. Il rappelle la nécessité de la monarchie : « Seul l’aspect d’une France fortement gouvernée, nettoyée des voleurs, libre d’entraves et gardant sa raison, peut nous rendre la confiance de l’Europe et ôter à l’Allemagne le désir de nous attaquer ».
Une grande manifestation est annoncée pour le mardi 6 février « contre le régime abject » comme le titre L’Action Française de ce jour. Les dirigeants de l’A.F. savent que, malheureusement, cette démonstration ne ramènera pas la monarchie, faute de « l’union des patriotes » autour de l’idée royale prônée par l’A.F. Mais il n’est pas question pour autant de renoncer à cette nouvelle occasion de montrer la malfaisance du régime. Le jour venu, la manifestation (plutôt désordonnée car chacun a son parcours propre qui n’est pas celui des autres) tourne à l’insurrection, comme les soirs précédents : les Camelots ont même un jeu qui consiste à marquer à la craie, par terre, leur plus grande avancée du moment avant le repli devant les charges policières… Ce jour-là, comme les autres, c’est la Chambre des députés qui reste la cible, et non l’Elysée où le Pouvoir réel ne réside pas, en cette IIIe République née de Thiers et de Ferry.
Lorsque la fusillade, provoquée par les forces de l’ordre, éclate en cette soirée du 6 février, l’Action française est en première ligne. Plusieurs de ses membres seront blessés, dont le fondateur des Camelots du roi, le sculpteur Maxime Real del Sarte, mais quatre seront tués. Alphonse Aufschneider, le Camelot du roi Jules Lecomte, Georges Roubaudi et Costa Cambo. D’autres militants d’A.F. décéderont de leurs blessures, parfois deux ans après : Charles Liévin et le Camelot du roi Raymond Lalande.
Ainsi, l’Action française du 7 février peut-elle titrer : « Après les voleurs, les assassins » et publier, le lendemain, le manifeste du Duc de Guise, prétendant au trône de France, qui s’incline sur les victimes du régime.
Pourtant, la gauche dénonce une tentative de « coup de force fasciste », et agite le drapeau de la « défense républicaine » : absente de la rue durant les semaines qui ont précédé le 6 février, elle trouve dans les événements de quoi remobiliser ses troupes autour d’un thème « consensuel » pour ses partisans, souvent divisés d’ordinaire.
Néanmoins, au-delà du terme polémique (et inapproprié) de « fascisme », certains républicains sont plus explicites dans leurs propos. Ainsi, dans le quotidien de Clermont-Ferrand La Montagne, le député socialiste Varenne s’en prend-il directement à l’Action française : « Le régime républicain traverse les heures les plus graves qu’il ait vécues en temps de paix depuis sa fondation. Le gouvernement légal (celui de Daladier) a été renversé hier par l’émeute. Le palais de la représentation nationale, assiégé par une masse énorme de manifestants furieux, a failli être envahi par l’insurrection. [...]
Ce sont les ennemis de la République, en particulier les royalistes, qui mènent l’opération. Le véritable chef des émeutiers en furie [...] c’est M. Charles Maurras, apôtre de la monarchie et théoricien de l’assassinat. »
Daladier remplacé par Doumergue, l’opinion publique semble s’apaiser : L’Action Française poursuit néanmoins ses campagnes contre la république parlementaire et ses scandales (il y en aura d’autres !). Le quotidien monarchiste a certes recruté de nouveaux lecteurs, mais certains de ses militants, plus activistes que politiques, n’ont pas toujours compris sa stratégie, trop prudente à leurs yeux, et s’en vont se perdre dans des groupes facilement manipulables par la police, comme la « Cagoule », organisation secrète terroriste combattue fermement par l’A.F. D’autres militants d’A.F., au contraire, vont réfléchir à donner une « suite » politique au 6 février : ce sera le cas de Thierry Maulnier, alors véritable « fils spirituel » de Maurras, qui écrit avec Maxence et Francis « Demain la France ».
Mais déjà, confortée par la faiblesse congénitale de la démocratie française et l’insouciance diplomatique de la IIIe République, l’Allemagne nazie prépare « sa » guerre, comme le craignaient (avant même l’arrivée au pouvoir d’Hitler), Daudet et Maurras. Désormais, le principal souci de l’Action française sera de mettre en garde l’opinion publique et les gouvernants face à ce péril grandissant.
Pendant ce temps, la République, qui avait connu une « grande frousse » en ces jours de janvier-février 1934, n’a de cesse de « casser le thermomètre », en signant la dissolution des organisations d’Action française et des Camelots du roi, juste deux ans après le Six Février et en emprisonnant Maurras quelques mois après... « La République gouverne mal, mais elle se défend bien », affirmait en son temps Anatole France : cette formule reste, malheureusement, valable pour tous les temps, d’Eugène Frot à Manuel Valls…
00:27 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : colère, émeute, 6 février 1934, république, socialistes, scandale.
07/02/2014
Le 6 février 1934 vu et vécu par l'Action française. (3ème partie : vers une révolution royaliste ?))
Pour en arriver à cette « révolution royaliste » tant espérée depuis la fondation de l’Action française, les Camelots du roi ne ménagent pas leur peine durant tout le mois de janvier : lorsqu’ils ne manifestent pas, ils diffusent dans tout Paris, mais aussi dans les villes de province, le quotidien monarchiste qui voit son tirage augmenter sensiblement, alimentant la contestation par des informations nouvelles et toujours plus, évidemment, accablantes pour le Pouvoir en place, selon la manière dont Pujo et Daudet les présentent. Maurice Pujo lui-même, qui est souvent à la tête des manifestants, montre la bonne maîtrise qu’il a sur les troupes de choc royalistes en n’hésitant pas à négocier, un soir de pluie, avec le préfet de police Jean Chiappe, et à demander aux Camelots, qui lui obéissent, de ne pas manifester ce jour-là. Cela ne peut qu’inquiéter les socialistes qui, dans le Populaire réclament la démission de Chiappe et dénoncent les manifestations royalistes.
Toujours est-il que l’A.F. revendique haut et fort l’entière responsabilité des événements de janvier-février 1934. Sa stratégie d’appel au « pays réel contre le pays légal » semble s’avérer payante, même si tous les éléments ne sont pas exactement réunis pour aboutir à une prise du pouvoir, ce que savent les dirigeants de l’A.F. (ils s’en expliqueront devant la commission d’enquête sur le Six Février, en particulier Maurice Pujo). Quelles sont les limites de l’action des Camelots du roi ? D’abord, il est à remarquer que, malgré quelques agitations à Lille, Nantes, Marseille ou Bordeaux, la province ne s’émeut guère et garde, même si ce sentiment est mâtiné de mépris, un certain attachement à la république, fortement enraciné par les instituteurs de l’école publique ; d’autre part, dans une France encore très catholique, l’A.F. est handicapée par la condamnation vaticane de 1926 : cela la prive du soutien effectif –et parfois affectif, ce qui n’est pas forcément moins important- de ceux qui pourraient aider au changement de régime et favoriser l’implantation de la monarchie.
Enfin, malgré sa position d’initiatrice de la contestation antiparlementaire, l’A.F. doit subir la concurrence de ligues nationalistes qui ne tiennent pas du tout à laisser le pouvoir au Comte de Paris : la Solidarité Française, les Jeunesses patriotes de Pierre Taittinger, conseiller municipal de Paris ; les francistes, groupuscule fasciste admirateur de Mussolini ; etc. Un mouvement d’anciens combattants, les Croix-de-Feu, dirigé par le colonel de La Rocque, personnage ambigu, peu favorable aux idées d’A.F. (même si ses frères sont au service du Comte de Paris…), cherche à récupérer le mécontentement des classes moyennes à son profit et avoue vouloir se contenter d’une simple –mais importante- réforme qui renforcerait le pouvoir exécutif, ce que confirme la publication récente des carnets du « colonel-comte » (l’une des expressions dont l’affuble la Gauche), sous le titre explicite « Pourquoi je suis républicain ». Jouant la carte de la légalité républicaine, il cherche à contourner l’A.F., ce qui lui vaut quelques avanies : lors d’une réunion dans le Quartier latin organisée le 31 janvier par les Croix-de-Feu, La Rocque est vivement interpellé par Jean Wilkin, secrétaire général des étudiants d’A.F., et par Georges Gaudy, l’un des dirigeants du mouvement. La Rocque, contrarié, se voit reprocher son attentisme à l’égard du régime politique tandis que sa propre réunion se termine sur le chant des Camelots du roi !
Les efforts des militants royalistes portent leurs fruits avec la grande manifestation du 27 janvier, fortement encadrée par les Camelots du roi, qui bousculent le service d’ordre policier en de multiples lieux de Paris, malgré l’arrestation préventive de deux cents militants près des différents locaux du journal et du mouvement. Le lendemain 28 janvier, L’Action Française peut chanter victoire et titre : « Paris soulevé a chassé le ministère Chautemps ». Chautemps hors-jeu, c’est Daladier qui le remplace, assisté d’un (presque) nouveau venu dans le jeu politique, Eugène Frot, qui devient ministre de l’Intérieur. Mais rien ne semble pouvoir arrêter la lame de fond de la contestation, et les manœuvres de couloir indiquent bien le désarroi des parlementaires, effrayés d’être ainsi assiégés dans Paris.
Ce succès de l’A.F. (la démission de Chautemps) aiguise un peu plus encore les appétits des autres ligues, jalouses de la « vieille maison » royaliste. Maurice Pujo en est fort conscient, lui qui cherche toujours un « Monk » susceptible de faire basculer la France de République en Monarchie, à l’image de ce général anglais qui avait rétabli cette dernière après la République puritaine de Cromwell, celle-là même qui avait décapité le roi Charles 1er d’Angleterre. Peut-être a-t-il cru le trouver en Jean Chiappe, le si populaire préfet de police de Paris, mais ce dernier est révoqué par Daladier le 3 février... Tout espoir d’un renversement de régime semble alors disparaître... Cela n’empêche pas l’Action française de maintenir la pression, comme s’il s’agissait d’une répétition grandeur nature de ce qui « pourrait arriver » le jour où un nouveau « Monk » se présenterait et assumerait son rôle historique…
(à suivre)
19:35 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : révolution royaliste, maurras, émeute, 6 février 1934.