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26/01/2009

Tempête dans le Sud-ouest.

La grande tempête qui vient de frapper le Sud-ouest nous rappelle que la nature reste souvent la plus forte malgré tous les pouvoirs et inventions des hommes : ce qui n’empêche pas nos sociétés, quand elles se font prévoyantes et humbles, de pouvoir surmonter ces épreuves sans trop de souffrances.

Ainsi, des leçons ont été tirées des précédentes tempêtes dévastatrices de 1987 et 1999, ce qui a permis d’en atténuer quelques unes des conséquences sans les empêcher toutes.

En 1987, la Bretagne, frappée par une très violente tempête au mois de septembre, s’était plainte de la relative indifférence des médias nationaux, c’est-à-dire principalement parisiens, et y avait vu le mépris de l’Etat jacobin à l’égard d’une province négligée et moquée pour son climat. Aujourd’hui, rien de tel : les télés, radios et journaux ont consacré de nombreuses émissions et articles à la situation du Sud-ouest, en appelant de suite à la solidarité nationale de tous les Français à l’égard des régions frappées, quand les principales instances de l’Etat se mobilisaient pour faciliter la remise en ordre des infrastructures et des activités dans ces mêmes régions. Il faudra voir, bien sûr, au-delà des effets d’annonce quels seront les résultats de tels appels et la rapidité de réaction des compagnies d’assurance et des services de l’Etat, un peu plus tard, dans la gestion de la reconstruction et replantation dans cette région sylvicole qui a perdu plus de 60 % de ses ressources en bois en une seule journée.

Il semble aussi que, malgré les efforts accomplis par les acteurs publics, il subsiste quelques insuffisances, parfois lourdes de conséquences : ainsi, le réseau électrique a été rudement touché, privant au plus fort de la tempête environ 2 millions de foyers (soit 6 millions de personnes) de courant, car une grande partie des lignes qui devaient être enterrées depuis la précédente tempête de 1999 ne l’ont pas été, pour des raisons qui ne sont pas forcément bonnes.

A l’heure où la crise financière continue, elle, de produire ses effets dans une tempête dont on espère la fin rapide sans en voir les prémisses, et où les caisses de l’Etat sont désespérément vides, cette catastrophe naturelle risque de dévoiler un peu plus, après les premiers mois de remise en ordre des lieux et des activités sociales, le triste état des finances publiques : l’urgence d’une « autre politique »  mais aussi d’une forme de consommation moins dépensière en énergie et en ressources se fera plus pressante. L’occasion est à saisir, politiquement comme économiquement, et il faut souhaiter que la mesure et la solidarité retrouveront leur juste place dans une société qui, aujourd’hui, souffre d’avoir rompu avec ses fondamentaux-là…