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03/07/2010

Le baiji aurait-il pu être sauvé ?

Dans l’indifférence quasi générale, le dauphin d’eau douce du Yang Tsé Kiang nommé « baiji » a été déclarée « espèce éteinte » il y a quelques années : c’est une très mauvaise nouvelle pour ceux qui sont attachés à la vie et à ses différentes formes animales comme végétales, à cette biodiversité qui fait la richesse de notre planète. Mais elle n’est malheureusement pas isolée et d’autres espèces disparaissent, désormais à un rythme de plus en plus rapide…

 

Mais gémir ne sert à rien si l’on ne propose rien pour empêcher cette dégradation de notre planète. Personnellement, je pense qu’une volonté écologique forte à la tête de l’Etat peut faire bouger les choses dans un sens positif : création de réserves plus vastes pour la préservation et la reproduction d’espèces aujourd’hui en déclin (y compris la petite faune mais aussi la flore), réserves terrestres, fluviales et maritimes bien sûr ; prises en charges (ou aides circonstanciées et programmatiques) d’espèces menacées dans certains pays du Sud aujourd’hui incapables (financièrement, s’entend) de pouvoir faire face aux menaces sur l’environnement, par la construction de partenariats privilégiés ; etc.

 

Si la question du baiji, connue depuis longtemps, avait fait l’objet d’un plus grand soin sur le plan international, l’espèce aurait pu être sauvée, par exemple par un programme de reproduction dans une « zone réservée » appropriée dans un fleuve d’un autre pays susceptible de prendre en charge un tel programme. En offrant un partenariat avec la Chine sur ce sujet, beaucoup de choses auraient été possibles : pensons-y pour les autres espèces menacées.

 

Pas certain que la République actuelle, en France, qui vit de l’élection et, donc, des intérêts particuliers, voire individualistes, soit en mesure de répondre aux attentes environnementales, et le « Grenelle de l’environnement » n’a été, malheureusement, qu’une ébauche plus qu’une réalité écologiste… J’avais fini une intervention à un banquet d’AF par la formule « Pour que vive la vie, vive le roi », et les événements confirment mes impressions : il n’y aura pas de politique environnementale durable sans un Etat durable, c’est-à-dire inscrit dans la durée, par la continuité, c’est-à-dire la Monarchie à transmission héréditaire.

28/10/2008

Protéger les espèces animales.

Sur les 4.651 espèces de mammifères connues et suivies, 1.139 sont menacées d’extinction : une sur quatre ! Le cri d’alarme n’est pas si récent que cela et certains des lecteurs de ce blogue se rappellent que j’avais évoqué la disparition officiellement reconnue en 2007 du dauphin d’eau douce de Chine, le « baiji », une espèce sans doute très ancienne qui avait gardé des traits de ses lointains ancêtres terrestres mais qui n’a pas eu le temps de livrer tous ses secrets avant de disparaître à jamais, victime de la pollution, du trafic maritime et de la construction du grand barrage des Trois-Gorges sur son fleuve, le Yang-Tsé-Kiang. C’était pourtant une espèce protégée depuis 1970, mais cela n’a évidemment pas suffi devant les intérêts économiques d’une Chine en pleine expansion et en passe de devenir la principale puissance industrielle du monde, malgré la crise.

Dans « Valeurs actuelles » de cette semaine (23-29 octobre 2008) est publié un entretien très intéressant avec Florian Kirchner, de l’Union internationale pour la conservation de la nature, qui explique pourquoi « le constat est alarmant mais pas irréversible ». Il évoque les causes d’extinction qui sont la destruction de l’habitat naturel des espèces, par la poussée urbaine et la conquête de nouvelles terres agricoles pour des productions, par exemple, d’huile de palme, mais aussi par la pression du tourisme de masse ; la surexploitation des espèces et le braconnage ; les espèces exotiques invasives et destructrices des écosystèmes locaux ; les dérèglements climatiques, …

L’intérêt de cet entretien est, qu’au-delà du nécessaire cri d’alarme, Florian Kirchner montre que la situation n’est désespérée que si l’on renonce à agir : « Le but est de concilier l’activité de l’homme avec le respect des espèces et de la biodiversité. Parce que c’est aussi notre intérêt. Cette biodiversité, ce n’est pas que le décor de notre vie sur la planète, c’est aussi tous les services que nous rend la nature : ce que nous mangeons, les matériaux de nos vêtements, quantité de médicaments, la pollinisation des cultures…

Le premier remède, c’est de s’attacher à préserver chaque espèce menacée, donc d’en interdire la chasse, le prélèvement ou la cueillette, le temps qu’il faut pour que les populations se reconstituent. Pour des espèces au bord de l’extinction, il faut mener des plans de restauration, en facilitant leur reproduction en captivité, avant de les réintroduire dans leur milieu naturel. Mais cette politique est coûteuse. D’où une deuxième solution : compléter la protection des espèces par la protection des espaces. En constituant des parcs nationaux, par exemple, ou par une politique d’acquisition du foncier, comme le fait le Conservatoire du littoral. Les pouvoirs publics établissent, par ailleurs, des plans d’aménagement du territoire. L’enjeu aujourd’hui, c’est de faire entrer le respect de la biodiversité dans ces documents de planification.

Nous pouvons aussi veiller à ce que notre mode de consommation n’ait pas d’impact sur les espèces, en France comme au bout du monde. Et là, nous pouvons agir par une politique de labels. Le label FSC, par exemple, retrace l’origine du bois. Quand un meuble bénéficie de ce label, nous sommes sûrs que ce bois ne vient pas d’une espèce menacée et qu’il est issu d’une forêt gérée de façon durable, selon des critères reconnus internationalement. Nous savons aussi que les trois quarts des stocks de poissons s’épuisent, mais il existe des poissons non menacés, que nous pouvons consommer sans risque d’extinction de l’espèce. Les consommateurs doivent en être informés. »

La France peut aussi agir utilement, de par sa superficie et de son Outre-mer qui lui permettent d’avoir le deuxième espace maritime mondial, mais aussi de par la diversité de ses paysages et de ses milieux, ainsi que par la présence d’un Etat solide et encore capable de faire respecter ses espaces naturels : « On le sait peu, mais la France fait partie du petit club des pays mégadivers : elle est très riche en espèces animales et végétales, grâce à ses collectivités d’outre-mer, dont les écosystèmes sont très riches mais aussi très fragiles. C’est dire qu’elle a, en matière de protection des espèces, une grande responsabilité. » Grande responsabilité, qu’il est urgent pour l’Etat d’assumer, au regard des générations futures…

Transmettre, le « maître verbe »…