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25/10/2016

Une Monarchie familiale pour la France.

L'autre jour, en terrasse d'un café parisien près de l'église Saint-Sulpice, j'ai eu comme une hallucination : en gros titre d'un journal dominical, au-dessus de la photo d'un couple souriant, l'on pouvait lire « L'hypothèse royale » ! Ainsi, tous mes vœux semblaient s'approcher de leur réalisation, et je pouvais entrevoir la fin de mon militantisme...

 

Et puis, j'ai regardé plus attentivement ce titre aperçu à travers la vitre et mes espoirs ont été, une fois de plus, froidement douchés : il y avait bien la photo d'un couple apparemment heureux et complice, mais le titre n'était plus tout à fait celui que j'espérais : « l'hypothèse Royal », et le couple n'était guère princier... Quelle déception !

 

En fait, je suis persuadé que la présentation de la couverture en appelait au subconscient monarchique des Français, suivant la formule de Georges Bernanos qui affirmait que les Français étaient naturellement monarchistes sans le savoir ou sans l'appréhender formellement : la Cinquième République n'est-elle pas, en somme, une sorte de synthèse (incomplète ?) des traditions républicaines et monarchiques, au point que Maurice Duverger pouvait qualifier celle-ci de « monarchie républicaine » ?

 

A cet égard, constatons que l'erreur de M. Mélenchon et d'une partie de la gauche (mais aussi de la droite libérale) est de croire qu'il faut poursuivre le mouvement de républicanisation qui n'est rien d'autre que l'affaiblissement de la magistrature suprême de l'Etat et de l'Etat lui-même ainsi que du Politique, mouvement qui risque de désarmer un peu plus notre pays dans (et face à) la mondialisation : car, comment se faire entendre dans un monde de libre-échange agressif et qui réalise, dans une sorte de cabriole idéologique, le programme marxiste de disparition des Etats et des classes (tout le monde devenant « d'abord » consommateur), sans un Etat digne de ce nom, source des lois et des règlements protecteurs des plus faibles ? Car il s'agit bien de cela : face à la gouvernance mondiale qui ne pense qu'en termes économiques et « de profit », il faut un gouvernement des hommes qui soit inscrit dans le long terme et dans un terreau mémoriel et patrimonial autorisant et favorisant ces racines nécessaires au développement de toute personnalité libre et « civique ».

 

En cela, je pense de plus en plus, au regard des inquiétudes de notre société et des défis qui l'attendent, que l'Etat « familial » est plus rassurant que cette République qui, tous les cinq ans, change de tête et ne place qu'un individu à son faîte, un homme que d'aucuns pensent providentiel quand il n'est souvent que « l'addition des mécontents » et « le refus de l'un par le vote pour l'autre » : l'élection présidentielle divise et énerve plus qu'elle ne rassure ou qu'elle ne fait espérer, et il suffit de voir la bataille de chiffonniers à droite comme à gauche pour le constater aisément !

 

La Monarchie royale est à la fois dynastique dans son mode de transmission et familiale dans sa représentation : la reine ou les enfants royaux, voire les oncles et tantes, « incarnent » (au pluriel, et à tous les sens de ce pluriel) les familles de la nation, avec leurs difficultés, leurs espoirs et leurs drames, et les familles du pays, d'ailleurs, s'y réfèrent, demandant parfois plus encore à la famille royale qu'à la leur propre…

 

Le très républicain Régis Debray a fort bien expliqué, il y a déjà quelques années et alors même qu'il était l'un des proches conseillers de François Mitterrand, que, dans notre France contemporaine et républicaine, « il manque une famille royale » qui assumerait la représentation du pays à l'extérieur (comme la famille royale d'Angleterre avec les pays du Commonwealth) et déchargerait le gouvernement de la nécessité d'assurer « le spectacle du politique », ce qui, aujourd'hui plus encore qu'hier, éviterait la « pipolisation » de la classe politique et gouvernementale... Cela redonnerait d'ailleurs plus de crédibilité à des hommes et femmes politiques, aujourd'hui réduits à s'allonger sur le divan des animateurs télévisuels ou à poser pour faire « la une » de la presse dite populaire.

 

La Monarchie « à la française » n'est pas, certes, que l'image rassurante d'une famille, mais elle ne peut oublier, si elle veut être « complète », cette dimension familiale : les médias qui, faute de famille régnante en France, jouent sur l'image d'un couple, désormais plus politique que conjugal, l'ont bien compris. Alors, donnons-leur une vraie famille à photographier, à valoriser, à aimer !

 

Il en est une qui, à Dreux, incarne la « possible monarchie »...

 

 

25/10/2010

La République antifamiliale de madame Morano.

La question des retraites n’est sans doute qu’une conséquence, et non une cause ni un problème « isolé » : il faut la repenser en fonction de deux facteurs déterminants (mais pas forcément exclusifs), la démographie et l’emploi. S’abstenir de le faire, c’est risquer de ne rien comprendre aux enjeux actuels et à venir et, donc, s’empêcher de construire cet avenir que « tout esprit bien né souhaite à sa patrie », selon la fameuse formule de Maurras.

 

Or, l’actuel gouvernement a tendance à prendre systématiquement le contre-pied de toute politique familiale digne de ce nom et qui pourrait aider à soutenir notre démographie : ainsi, la semaine dernière, quand le Parlement européen, pour une fois bien inspiré, a prôné et voté l’allongement du congé de maternité minimal à 20 semaines, Nadine Morano, secrétaire d’Etat à la famille, a tout de suite dénoncé cette décision ! Les raisons invoquées n’étaient d’ailleurs pas très claires mais montrent bien que ce gouvernement, puisqu’elle exprimait l’avis de celui-ci sur cette question, est l’un des plus anti-familialistes de l’histoire de France, y compris sous la République… Doit-on s’en étonner quand on a vu une Christine Boutin, représentante d’une Droite qui se voulait « chrétienne sociale », sortie sans ménagements du gouvernement et ensuite marginalisée, voire détruite, par l’UMP, y compris lors de l’élection législative des Yvelines où son successeur (issu du parti chrétien de Mme Boutin) a été si peu soutenu par le parti sarkoziste (voire même combattu à peine discrètement, comme certains témoignages me le confirment de Rambouillet…) et a été battu par une candidate des Verts qui symbolise d’ailleurs bien un certain changement sociologique dans les campagnes de plus en plus rurbanisées des Yvelines.

 

La République de M. Sarkozy a choisi son camp et qu’elle soit qualifiée de « République des riches » est assez révélateur quand on se souvient qu’au XIXe siècle une certaine bourgeoisie se signalait par son refus de faire plus d’un enfant par crainte de disperser l’héritage et de freiner son ascension sociale, et appelait les ouvriers les « prolétaires », ce qui veut dire « ceux qui n’ont que des enfants comme richesse », en les moquant de « ne pas savoir se retenir »… Il suffit par exemple de relire l’ouvrage de Zola intitulé « Pot-Bouille » pour le remarquer ! Comme quoi, les « li-li », ces « libéraux-libertaires » qui gouvernent la République sont les dignes héritiers et continuateurs d’une certaine bourgeoisie égoïste (Toutes ne le sont pas, Dieu merci) peu soucieuse de l’avenir et de partager ce monde avec ceux à venir…