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17/08/2010

La Chine, 2e puissance économique du monde.

Depuis quelques jours, la nouvelle est officielle et s’étale aux « unes » de la presse, et pas seulement économique : « La Chine devient la 2e puissance économique du monde », titre ce mardi 17 août « Le Figaro » avant de développer cet événement en éditorial. Le dynamisme propre de la Chine et la crise économique ont, à eux deux, permis à l’Empire du Milieu d’accélérer sa montée en puissance et de se substituer aux pays occidentaux dits développés (fortement endettés et peu réactifs) sur les marches hautes de la hiérarchie mondiale même si les Etats-Unis restent encore au sommet de celle-ci.

 

Il n’est pas inintéressant de noter que la Chine se sert des règles de l’économie de marché pour conquérir de nouvelles positions tandis que sa structure politique reste celle héritée de Mao et de ses immédiats successeurs, c’est-à-dire un Etat autoritaire peu accessible à la critique et dirigé par un parti unique, le Parti Communiste, qui se veut garant de l’unité chinoise et de la « démocratie populaire » dont le sens ne correspond pas exactement à celui de « démocratie représentative » façon occidentale… De plus, la Chine pratique une forme de nationalisme économique (protection de ses prérogatives face aux investisseurs étrangers qui empêche ces derniers d’imposer leur loi à l’Etat ; patriotisme des consommateurs qui choisissent, quand c’est possible, un produit chinois plutôt qu’étranger ; politique active de recherche et développement impulsée par l’Etat central ; etc.) qui lui permet d’affronter la mondialisation sans crainte, ne serait-ce que parce qu’elle lui profite par le simple jeu d’un capitalisme qui a tendance à privilégier « le moindre coût pour le meilleur profit » sur les intérêts sociaux des travailleurs !

 

Les pays qui se disent libéraux se trouvent ainsi piégés par leur propre logique économique et n’ont plus guère de moyens efficaces de peser sur les dirigeants chinois : s’il y a pression sur ceux-ci, cela se fera de l’intérieur, par les travailleurs ou les classes moyennes de Chine, pas autrement !

 

Pour l’heure, la nouvelle affirmation et confirmation de la puissance chinoise ne doit pas nous aveugler et, au contraire, elle doit nous imposer de repenser non seulement notre politique économique nationale mais aussi notre politique tout court : la France n’est pas une rivale de la Chine mais elle peut, économiquement et diplomatiquement, représenter une alternative aux modèles capitalistiques chinois comme anglosaxons, une alternative aux empires états-unien et asiatiques, une « autre voie » et une médiatrice possible entre les grandes puissances et les petites nations. Encore faut-il qu’elle en ait, à sa tête, la volonté et les moyens institutionnels ! Puisqu’il n’y a pas de nouveau de Gaulle à l’horizon, la Monarchie royale politique serait le moyen de « figurer concrètement la France » et de lui redonner, par l’indépendance de sa magistrature suprême, la possibilité de parler et d’être entendue, donc reconnue