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03/04/2008

Armée et diplomatie françaises : la misère ?

L’annonce présidentielle de l’envoi de 1.000 soldats français supplémentaires en Afghanistan et le débat (sans vote) ce mardi à l’Assemblée nationale provoquent de vifs débats, certains craignant un « nouveau Vietnam » et d’autres dénonçant un simple « alignement » sur les Etats-Unis, tandis que les partisans de M. Sarkozy y voient le meilleur moyen « d’assécher » le terrorisme islamiste. Il me semble que les uns et les autres ont des raisons valables qui méritent étude et réflexion mais qu’il faut poser d’autres questions, en particulier celles sur l’état de l’armée française et sur les orientations diplomatiques de notre pays.

 

Ce mardi matin, sur la radio RMC, une femme de soldat dont le mari est actuellement sur le terrain évoquait la « grande misère » de l’armée française, racontant comment, avant de partir pour l’Afghanistan, celui-ci avait acheté casque et gilet pare-balles sur… ebay, le site d’enchères sur la Toile ! Devant la surprise de l’animateur radio, elle a expliqué que le matériel militaire de nos troupes était tellement ancien et obsolète que les autres armées engagées sur le terrain, s’ils appréciaient les qualités des soldats français, se gaussaient de la désuétude de leurs équipements… Cela confirme les propos de mon ami breton parti ces jours derniers au Kosovo pour une mission de plusieurs mois et qui m’expliquait que la plupart des hélicoptères militaires français risquaient de ne plus avoir, en 2009, l’agrément européen pour voler, et cela pour les mêmes raisons évoquées précédemment.

 

Décidément, la République n’a pas retenu la leçon de 1940 ! « Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts », disait Paul Reynaud à la veille de la débâcle : ce genre de rodomontades qui, aujourd’hui, se déclineraient plutôt sur le mode « … parce que nous sommes les plus justes » ou « les plus humanistes », nous ont jadis coûté cher et cela risque de se reproduire, au détriment de nos hommes et de notre honneur, voire de notre liberté. Lors d’une soirée « Camelots du Roi » organisée il y a quelques jours à Versailles, le doyen des Camelots, Guy Steinbach (90 ans), rappelait comment son régiment de chars avait essayé en vain d’arrêter les panzers de Guderian en mai 40, faute d’un matériel moderne et adapté aux conditions nouvelles de la guerre… (La revanche ne viendra que 4 ans plus tard, mais grâce au matériel états-unien…). Devons-nous attendre le pire pour réagir ? Je radote sans doute en reprenant régulièrement cette antienne « Armons, armons, armons » et je comprends mieux la phrase du général de Gaulle sur Maurras : « il a eu tellement raison qu’il en est devenu fou ». Prêcher dans le désert face à l’inertie et au cynisme de cette République qui, comme à chaque fois, n’aura aucun scrupule à utiliser les soldats français comme de la chair à canon pour mieux, ensuite, gâcher la paix, quelle folie ! Voir sous nos yeux les dangers se préciser et constater l’aveuglement de notre démocratie est désespérant…

 

De plus, l’autre question qui se pose est celle de notre diplomatie et de ce que nous voulons pour notre pays : indépendance ou suivisme ? Le tournant atlantiste dénoncé par l’ancien ministre mitterrandien Roland Dumas et les gaullistes historiques est une réalité qui nous ramène à la triste situation de notre pays sous la IVème République et nous fait perdre tout le bénéfice du « grand refus » de 2003, celui-là même qui nous avait rendu une certaine fierté et, surtout, une vraie place sur la scène diplomatique internationale.

 

D’autre part, il devient ridicule de se réfugier toujours, comme le fait l’actuel président, derrière les décisions de l’Union européenne : la dernière occasion vient d’en être donnée avec l’affaire du boycottage possible de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Pékin. M. Sarkozy a annoncé qu’il attendait de savoir ce qu’en pensaient les 26 partenaires européens de la France avant de prendre une décision : belle hypocrisie (une de plus !) quand on sait que la plupart des pays de l’UE ont déjà confirmé leur présence à cette cérémonie sans même attendre que l’UE se soit vraiment posée la question !

 

Décidément, l’actuelle République me donne de pressantes raisons supplémentaires pour ne pas vanter ses mérites et pour rester, incorrigible chouan, partisan d’une Monarchie qui inscrive la mémoire nationale et l’intérêt commun (dont le plus important est celui de garantir la liberté de notre pays, première des libertés publiques) dans les institutions et la pratique politique et diplomatique.

 

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