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30/09/2009

La bouderie des électeurs de Droite dans les Yvelines.

La démocratie électorale repose sur le principe de la majorité des suffrages exprimés et, dans le cas d’un affrontement entre deux candidats, de 50 % plus une voix : voilà pour le principe mais quand l’écart entre deux « finalistes » du deuxième tour n’est « que » de 5 voix, comme cela vient d’arriver dans mon ancienne circonscription de vote des Yvelines, cela entraîne évidemment des contestations du résultat de la part du perdant et de ses soutiens, et il est bien possible que les électeurs soient rappelés aux urnes en janvier prochain…

 

Au-delà de cette anecdote, il est intéressant de constater d’une part l’érosion de l’électorat de l’UMP dans la circonscription où Christine Boutin faisait régulièrement des scores d’environ 60 % (58 % à sa dernière législative de 2007), d’autre part, la poussée des Verts capable de sérieusement menacer un « bastion de la Droite » au point de pouvoir espérer s’en emparer à la prochaine échéance électorale !

 

En fait, il est plusieurs remarques à faire : d’abord, le contexte local lui-même joue beaucoup plus encore quand l’élection se fait hors du calendrier national électoral. Dans ce cas, deux éléments me semblent avoir compté plus que d’autres : la question environnementale et la mise à l’écart de la représentante d’une certaine Droite « catholique sociale », autant du gouvernement que de la direction du département.

 

La question environnementale : le circuit de Formule 1 voulu par l’ancien « patron » du département, M. Bédier (UMP), a détourné (momentanément) une partie de l’électorat habituel de la Droite, agacé par l’acharnement des dirigeants locaux de l’UMP à vouloir imposer un circuit dont peu de gens veulent l’installation dans les Yvelines. Doit-on rappeler que cette même volonté de la part de l’ancien maire de Versailles (M. Etienne Pinte) et de son successeur annoncé (M. Devys) a coûté la Mairie de Versailles à l’UMP en 2008, lorsque les électeurs ont voté nettement contre le promoteur de ce circuit prévu à l’origine à Versailles-Satory ? A l’époque, c’est un candidat de Droite modérée, indépendant des partis nationaux, qui avait profité de ce rejet. Cette fois, c’est une candidate des Verts…

 

Il est aussi un autre élément de la question environnementale qui peut avoir un impact sur le vote local, c’est la construction prévue de nouveaux axes routiers à travers les campagnes yvelinoises, aux dépens des paysages, des activités agricoles et du repos des habitants. Cette politique routière, qui tient peu compte des citoyens des lieux et risque d’aggraver les conséquences de la rurbanisation, est régulièrement dénoncée par de nombreux élus (y compris de Droite) mais il semble que la contestation de celle-ci ait trouvé un débouché politique et électoral avec le « vote Vert » : l’UMP devrait s’en soucier avant de perdre le département, ce qui n’est plus impossible désormais…

 

D’ailleurs, le prochain test électoral dans les Yvelines et qui, lui aussi, se tient sur fond de « circuit de Formule 1 » et de « nouvelles routes », a lieu dimanche prochain, à Poissy : malgré la forte personnalité de David Douillet, candidat de l’UMP, comment réagiront les électeurs à l’égard d’une Droite désormais associée (à cause de l’obstination incompréhensible de M. Bédier et de ses soutiens) à ces problèmes automobiles ? Réponse dimanche prochain, voire aussi celui d’après.

 

Il y a une deuxième remarque à faire, qui touche, celle-ci, à Christine Boutin, ancien député de la circonscription et actuelle dirigeante du Parti Chrétien-démocrate : son éviction brutale d’un gouvernement où elle n’a pas réussi à jouer sa partition particulière (comme jadis Corinne Lepage, prise dans les rets d’une administration républicaine kafkaïenne et routinière, plus technocratique encore que politique) a été peu appréciée, tout comme a été peu appréciée l’attitude plus qu’hostile des autres partis de l’UMP (et de M. Bédier, aujourd’hui hors-jeu pour des raisons peu honorables…) dans les Yvelines quand elle a émis le souhait de prendre la tête du conseil général.

 

Du coup, même si son successeur n’est autre que son ancien suppléant, membre de son nouveau parti chrétien, il a souffert de la démobilisation de l’électorat traditionnel de Madame Boutin, désireux de prendre ses distances ou de montrer sa mauvaise humeur à l’égard d’un gouvernement qui autorise l’ouverture des magasins le dimanche et qui privilégie la « modernité » au détriment des traditions et des paysages. C’est un avertissement, d’une certaine manière, sans frais, et qui a failli coûter un siège à l’UMP et à un député qui, pourtant, s’est battu lui aussi contre la banalisation du travail dominical (mais c’est le gouvernement qui, paradoxalement sur ce sujet, a été visé à travers lui…)  : il faudra voir si, lors des prochaines élections, cette mauvaise humeur de la « Droite traditionnelle » s’apaise ou si, au contraire, elle tourne à la bouderie systématique, entre abstention et vote protestataire.

27/09/2009

La vengeance de Nicolas Fouquet.

L’affaire Clearstream m’est complètement incompréhensible et je ne vois dans le procès qui se déroule depuis quelques jours que de tristes règlements de compte et la vengeance d’un homme qui n’a ni le sens de l’Etat ni celui de l’honneur, et cela malgré le poste qu’il occupe et qui devrait l’obliger. Mais, après tout, et comme le disait Maurras avec une pointe d’amertume : « tant vaut l’Etat, tant vaut sa raison ». On devrait parler ici de déraison, d’ailleurs, tant l’acharnement de M. Sarkozy sur celui qui fut son Premier ministre de tutelle et son rival véritable ressemble plus à une psychose qu’à la recherche d’une hypothétique vérité…

 

Triste spectacle que nous donne la République, et qui a, une fois de plus, le prétoire comme théâtre : la pièce est-elle complètement écrite ? Là encore, je n’en sais rien, et j’ai le souvenir de procès qui n’ont pas tourné, au regard de l’Histoire, à l’avantage de ceux qui les avaient initiés… Mais il est vrai que l’appareil politique et judiciaire de la Monocratie sarkozienne est tout entier mobilisé dans la vendetta contre celui qui, pourtant, fut, un jour de l’hiver 2003, la voix et l’honneur de la France, celui qui reprit les accents gaulliens pour marquer la liberté et la fierté de la France, envers et contre l’Empire étoilé, et pour rappeler au monde que la Force brute et déraisonnable ne pouvait être le remède véritable à une tyrannie orientale qui, au moins, parvenait à contenir des forces bien pires encore que celles incarnées par Saddam Hussein…

 

Il est vrai qu’à l’époque M. Bernard Kouchner, actuel ministre des Affaires étrangères, était favorable à la guerre de M. Bush, et que M. Sarkozy, s’il n’a pas contredit alors la politique chiraco-villepiniste, rongeait son frein en attendant de pouvoir défaire ce que ses prédécesseurs avaient engagé.

 

Ce procès n’est pas le procès de quelques fausses listes et de leur utilisation abusive, dans la plus pure tradition barbouzarde chère à notre République, de Robespierre à nos jours : il est juste l’élimination d’un clan par un autre, ou du moins sa tentative !

 

Comment pourrait-il en être autrement dans une République qui est en « présidentielle permanente » et qui ne vit que de la victoire d’un parti sur un autre, d’une faction sur une autre, d’un intrigant sur un autre ? Ce que le septennat avait limité, le quinquennat l’a libéré, et cela n’a fait qu’amplifier un mal qui est consubstantiel à la République, la lutte des Féodaux pour la première place, au risque de dévaloriser l’Etat et sa magistrature suprême et de diminuer le crédit de la France à l’étranger.

 

Oui, décidément, la France mérite mieux que cette République des clans et de leur lutte pour le Pouvoir ! Il serait temps de penser à libérer l’Etat de ces Nicolas « Fouquet’s » comme le roi Louis XIV l’a libéré de l’avide Nicolas Fouquet en 1661. Rendre à la magistrature suprême de l’Etat sa dignité et son rang au-dessus des querelles de factions passe par un mode de désignation et de transmission qui ne doive rien à l’élection et à ses calculs, voire à ses fraudes… N’est-ce pas l’un des grands avantages et mérites de la Monarchie successorale ?

22/09/2009

Cochon mondialisé, non merci !

La mondialisation est un fait, elle n’est pas forcément un bienfait. Si les médias et les économistes font souvent de celle-ci une sorte de fatalité obligatoire ou d’Eden des affaires, elle révèle parfois, au hasard des anecdotes, des aspects étranges et plutôt inquiétants.

 

Ainsi, l’anecdote contée par Alain Rémond dans son billet paru mardi 22 septembre 2009 dans « La Croix », et qui mérite d’être rapportée, car elle est emblématique de la mondialisation actuelle et de ses défauts :

 

« Un lecteur vient de me faire parvenir l’étiquette d’un paquet de haché de porc, acheté dans une grande surface. Il s’agit d’un « haché régime de porc maigre » de 0,324 kg vendu 2,12 euros. Jusque là, rien à dire. Mais ce qui est écrit en dessous, en tout petit, est proprement stupéfiant. Ce haché provient d’un porc « né au Canada, élevé en Australie, abattu et découpé en Belgique ». D’après mon correspondant, il y a à peu près 17 000 km entre le Canada et l’Australie et quasiment autant entre l’Australie et la Belgique. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce porc, de port en port, aura vu du pays. Que conclure de ce périple, sinon qu’au Canada, on sait faire naître les porcs, mais on ne sait pas les élever, qu’en Australie on sait les élever mais pas les abattre et qu’en Belgique, on sait les abattre et les découper mais ni les faire naître ni les élever. Quant au bilan carbone, mieux vaut ne pas y penser. Personne, d’ailleurs, n’y pense. »

 

On a là la démonstration d’une mondialisation qui ne cherche que le profit maximal par la recherche des moindres coûts de production, sans égard pour les conséquences écologiques ni pour les bêtes elles-mêmes, susceptibles de faire 36 000 km dans leur courte vie avant de se retrouver au rayon boucherie d’une grande surface française : quel gâchis énergétique et environnemental !

 

Alors, que faire, à notre modeste échelle ? Tout simplement, et c’est à la portée de tous, commencer par préférer la boucherie locale (il en reste encore quelques unes en ville comme à la campagne, même si elles sont de plus en plus menacées par la concurrence agressive des grandes surfaces), et se « contenter » (au sens fort et heureux du terme, bien sûr) de viande française, produite dans des conditions les plus conformes possibles à l’équilibre naturel, autant des bêtes elles-mêmes que de l’environnement.

 

Bien que consommant désormais peu de viande rouge (mais un peu plus de viande blanche), j’ai pris la (bonne) habitude de me fournir dans une boucherie « traditionnelle » à Lancieux, comme à Rennes ou à Montfort-L’Amaury. Je n’ai jamais eu à m’en plaindre, loin de là, et je me dis que les quelques euros dépensés profiteront plus utilement à des compatriotes (éleveurs et bouchers) soucieux de la qualité plutôt que de la quantité, que s’ils avaient été dépensés dans une grande surface dont les prix bas dissimulent souvent des conditions de production peu ragoûtantes et peu fiables, malgré toutes les assurances fournies par les étiquettes promotionnelles…

 

Un choix simple… qu’il n’est pas difficile de faire, pourvu que l’on considère que « nos emplettes sont nos emplois », comme l’affirmait jadis une campagne pour le « consommer français », et que tout achat doit être, sinon « citoyen » (ce qualificatif employé à toutes les sauces m’agace, et c’est peu dire !), du moins responsable : socialement, nationalement, écologiquement