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22/09/2010

Deux propositions pour financer les retraites...

Les grèves et les manifestations du jeudi 23 septembre seront-elles autre chose qu’une sorte de baroud d’honneur syndical sans lendemain mais pas sans ressentiment ? Car, soyons clair, la Gauche socialiste n’a guère brillé par ses propositions dans le débat sur les retraites, quand la Droite, elle, se contentait de quelques recettes à court terme et guère plus imaginatives que celles initiées jadis par la Gauche… Et les syndicats ont paru bien désarmés devant le rouleau compresseur libéral gouvernemental et européen !

 

Et pourtant ! Il ne serait pas trop difficile d’ouvrir de vraies pistes de réflexion pour le financement des retraites et, au-delà, sur la nature même de celles-ci selon les métiers et les régions des personnes concernées : après tout, les niveaux de vie, comme ceux de revenus, dépendent aussi du lieu de travail et de retraite, et travailler et être retraité à Paris n’a pas le même coût qu’en Bretagne ou dans le Berry !

 

Deux pistes, parmi beaucoup d’autres : d’abord, limiter l’émigration des jeunes diplômés de nos grandes écoles qui, aujourd’hui, préfèrent travailler dans des entreprises multinationales étrangères pour des raisons principalement financières. Pour cela, une revalorisation (pas seulement salariale) de leurs débouchés en France s’impose (pour motiver leur installation dans les meilleures conditions possibles en France, « au pays ») mais aussi l’obligation pour les entreprises étrangères désireuses de « piocher » dans le vivier français de rembourser toutes les sommes investies par l’Etat dans la formation des jeunes intelligences convoitées, et de signer une sorte de « contrat de transfert d’intelligence » avec la France dont les tarifs varieraient selon les domaines considérés et les personnes recrutées selon ce contrat. Au regard de la situation actuelle, ce sont des dizaines de milliards d’euros qui pourraient être récoltés aisément par ce procédé et qui alimenteraient utilement nos propres activités de formation et de recherche & développement françaises !

 

Deuxième piste : la mise en vente d’une partie des œuvres d’art entassées dans les caves de nos musées dans lesquelles elles s’ennuient et vieillissent parfois fort mal, faute de financement suffisant pour les entretenir… Mieux vaut rendre ces œuvres à la lumière, même si c’est sous d’autres cieux et dans d’autres cadres, y compris privés ! De plus, vendre ces toiles, sculptures ou manuscrits n’est pas priver la France de son patrimoine mais le diffuser au-delà de notre pays et c’est aussi accroître la trace de notre culture dans le monde, tout simplement. D’ailleurs, cela peut aussi permettre de dégager des moyens nouveaux, au-delà des sommes ainsi récoltées pour aider au financement des retraites, pour entretenir le patrimoine immobilier français, en particulier toutes ces chapelles, ces châteaux, ces vieilles demeures ou ces quartiers urbains médiévaux qui font le charme de la France et attirent tant les touristes étrangers en quête d’histoire et « d’authenticité » (sic, car le terme me semble plus tenir de la facilité d’expression que de la réalité…). De plus, chaque époque, en France, a enrichi le patrimoine pictural, littéraire ou architectural français : alors, faire de la place dans les caves de nos musées n’empêcherait pas que les artistes français auraient tôt fait de remplir à nouveau les quelques vides créés dans les collections de nos centres culturels ou artistiques ! La France est une éternelle source d’inspiration et une terre de créativité !

 

Voici deux propositions simples pour trouver quelques revenus supplémentaires aux caisses de l’Etat et qui évitent de s’adresser toujours aux mêmes vaches-à-lait que sont les classes moyennes mais deux propositions qui tiennent compte et profitent des appétits des multinationales étrangères et des prix très élevés aujourd’hui du marché de l’art…

 

Dommage que les manifestants du 23 septembre ne s’emparent pas de ces quelques idées pour faire avancer utilement le débat… A la place, nous risquons d’avoir la litanie triste des slogans vengeurs mais impuissants ! Oui, dommage !

04/09/2010

Chouette, la rentrée...

Ca y est, la rentrée est faite, les salles de cours ouvertes, les emplois du temps négociés et renégociés : une nouvelle année scolaire commence ! Les élèves sont bien là, encore bronzés de leur séjour breton ou aquitain, et les rires remplissent les couloirs habitués pendant trois mois au silence assourdissant de l’absence de cours…

 

Mais cette rentrée n’est pas totalement satisfaisante et elle s’avère lourde de menaces, empreinte d’une sourde inquiétude qui transpire en salle des profs : ce n’est pas tellement le gel des salaires ni même la question pourtant grave des retraites qui plombent l’ambiance mais bien plutôt la réforme qui entre en vigueur (certains diraient « en rigueur »…) ces jours-ci, dans une confusion certaine et de multiples grincements ! Manuels annoncés pour la fin du mois alors que les programmes sont nouveaux, réduction des horaires de certaines matières comme l’histoire-géographie, incertitudes sur la forme des épreuves du bac d’histoire-géo à la fin de la Première S (et prévues pour juin 2012), absence de visibilité sur la mise en place des enseignements d’exploration et des heures d’accompagnement prévues pour les élèves, etc.

 

En fait, cette réforme n’en est pas vraiment une, puisque les changements qui interviennent en cette année s’inscrivent beaucoup plus dans une logique économique et comptable que dans une perspective purement pédagogique et instructrice ! Economies de bouts de chandelles sur les heures des enseignements tandis que la mise en place des tableaux numériques, par exemple, coûtera très cher sans pour autant qu’il soit certain que cela permette de « relever le niveau » des populations scolaires et que, à l’heure où les questions énergétiques et le « développement durable » apparaissent dans les programmes de géographie des classes de 2nde, ces mêmes joujoux technologiques sont de gros consommateurs de cette même énergie qu’il est enseigné aux élèves d’économiser… Contradiction qui, à elle seule, résume le désordre des esprits et de la réforme !

 

D’ailleurs, il n’est pas certain que, malgré les effets d’annonce gouvernementaux, les mesures mises officiellement en place le soient concrètement, faute, par exemple, de professeurs volontaires pour l’aide personnalisée aux élèves ou de projets viables, faute aussi, tout simplement, de moyens matériels… La « réforme » de M. Chatel risque bien d’accoucher d’une souris et les impératifs d’économie évoqués achèveront assez sûrement les quelques idées possiblement intéressantes avancées dans les textes mal relus et peu budgétés du Gouvernement…

 

Et pourtant, il y aurait tant à faire ! L’éducation est un vaste chantier livré aujourd’hui au « moins-disant culturel » et aux apprentis sorciers, et risque bien de se transformer en champ de ruines si l’on n’y prend garde et si l’on ne réagit pas vivement : « Vivre c’est réagir » affirmait Maurras, et il n’avait pas tort, la question de l’éducation et son état actuel le confirment, mais il faudrait rajouter désormais à cette formule une notion d’urgence, pour éviter le pire !