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29/12/2010

Le plaidoyer monarchiste de Thierry Ardisson.

Je ne suis pas vraiment un admirateur de Thierry Ardisson, et je n'ai pas dû regarder plus d'une huitaine de ses émissions depuis qu'il sévit sur le petit écran. Mais je dois lui reconnaître une grande fidélité à la Monarchie, ce qui est tout à son honneur dans un monde où les gens vendent souvent leur âme pour un peu de notoriété médiatique !

 

Ainsi, dans un entretien publié dans son édition du samedi 18 décembre 2010 par le quotidien « Le Monde », à l'occasion de la sortie de son « Dictionnaire des provocateurs », l'animateur télévisuel confirme son royalisme avec des arguments qui, s'ils lui sont personnels, n'en sont pas moins probants et tout à fait acceptables : « (...) des tas de pays démocratiques sont des monarchies, l'Espagne, l'Angleterre, en Scandinavie, au Benelux... Je crois que les Français ont pu prendre conscience des bienfaits de la monarchie en voyant Nicolas Sarkozy. C'est un peu inquiétant de voir cet homme dans la fonction suprême, président de la République, alors que, comme premier ministre d'un roi sage, il inquiéterait moins... Quand on voit aussi cet afflux de candidats à la prochaine élection présidentielle... C'est la « Star Ac' » ! Une espèce de foire d'empoigne un peu ridicule. Je crois qu'en décidant l'élection du président de la République au suffrage universel, de Gaulle n'avait pas prévu ça : le mélange explosif que cela créerait avec la toute-puissance des médias ! ».

 

Thierry Ardisson a raison de marquer la différence entre un monarque « à la française » et l'actuel locataire de l'Elysée, qui est l'antithèse d'un roi ! Tout comme il a raison de souligner que ce sont bien les institutions qui peuvent amender l'homme plus encore que l'inverse, ce qui, d'ailleurs, n'empêche pas l'homme d'assumer son destin et de marquer de son empreinte, parfois, les institutions elles-mêmes ! S'il faut bien une Monarchie et un Louis XIV pour avoir un Colbert ou, plus encore, pour lui assurer le temps, la durée nécessaire à sa politique, c'est bien la personne même du roi qui incarne la Monarchie et l'exerce, lui donne son image et sa popularité (ou son impopularité, même injustifiée comme, par exemple, celle de Louis XV à la fin de son règne...), etc. Mais, si le roi du moment est différent de son prédécesseur comme de son successeur, l'institution royale, elle, demeure comme le cadre et le garde-fou du Pouvoir d'Etat. Un roi a une responsabilité qu'un président temporaire et « majoritaire » ne peut avoir : le règne n'est pas qu'un « moment » de la monarchie, il est un passage, un pont, un relais... Un roi n'est pas seul dans le temps, il est le maillon d'une longue chaîne d'hommes, de rois qui, chacun à leur tour, ont été « le » roi ! Cela « l'oblige » !

 

Bien sûr, la Monarchie n'est pas un régime parfait mais elle prend les hommes tels qu'ils sont et ne promet pas le paradis sur terre, consciente des nécessaires limites qu'il faut fixer au Pouvoir d'Etat : alors qu'en République, le président à le « pouvoir de nuisance » illimité tant qu'il est locataire de l'Elysée, le roi a cette obligation de « penser au-delà de sa propre vie terrestre » : cela n'annule pas les risques, mais les limite fortement, ce qui n'est déjà pas si mal ! En Monarchie, par exemple, un Sarkozy premier ministre reste un « commis de l'Etat » quand, en République, il en est le « maître », au risque d'entraîner l'Etat dans son discrédit...

 

M. Ardisson a raison : « les Français ont pu prendre conscience des bienfaits de la monarchie en voyant Nicolas Sarkozy », Effectivement, mieux vaut le roi...

 

 

13:31 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : ardisson, monarchie, sarkozy.

27/12/2010

L'immigration (3e partie, suite et fin)

La vaste question de l’immigration n’est pas vraiment facile à traiter, et je me méfie des préjugés ou des jugements trop péremptoires ou hâtifs pour être viables et crédibles : d’ailleurs, la question n’est-elle pas souvent mal posée ou, plutôt, « mal prise » ? Ne faudrait-il pas, d’ailleurs, parler « des » immigrations tellement elles peuvent être différentes dans leurs formes et même dans leurs fonds ? Et si cette vaste question dépendait d’abord et surtout des sociétés d’accueil et de leur volonté même « d’être et durer » ? Cette troisième partie de mon article sur ce thème de « l’immigration » (la prochaine mouture l’évoquera au pluriel) n’est pas définitive et n’est que l’ébauche d’une réflexion plus large qu’il faudra bien compléter un jour…

 

 

 

Doit-on se contenter de ce triste constat d'une possible désagrégation sociale et nationale ? Bien sûr que non, car s'abandonner aux délices morbides de la décadence, ou aux aigreurs et vaines colères de la polémique ou d'une sinistre détestation à l'égard des étrangers, serait impolitique et fort dangereuse, scandaleuse pour l'esprit autant que pour le destin que nous souhaitons à la France, « notre mère ».

 

Il n'y a pas de solution unique, mais un faisceau de solutions, pragmatiques et humaines, prenant d'abord en compte l'intérêt français, puis les spécificités de chaque situation : il n'est pas possible aujourd'hui de tout miser sur une seule politique des migrations au regard de la complexité même des problèmes, voire des soucis, nés de celles-ci et de leurs « lendemains » quand ceux-ci ne sont pas ceux que nous aurions pu espérer... L'immigration, qu'il était possible d'imaginer être une chance en d'autres temps (ceux où elle se transformait rapidement en « assimilation » à la tradition nationale ou à la cité d'accueil), n'est pas que « la question des immigrés », mais touche à bien d'autres aspects démographiques, sociaux et sociétaux, de notre pays.

 

Bien sûr, il faut combattre, fermement, l'immigration clandestine et contrôler les flux migratoires légaux pour éviter un surcroît de pression, aujourd'hui dangereux pour tout l'organisme national et ses équilibres internes, surtout à un moment où les Etats sont affaiblis par le jeu (pas forcément sain) de la mondialisation. Il ne faut pas hésiter non plus à frapper durement ceux qui refusent les règles minimales d'accord (politiques ou culturelles) avec la nation d'accueil ou ceux qui cherchent à tirer profit de notre pays sans accepter les contraintes et les devoirs de l'appartenance à celui-ci. La France ne doit pas laisser s'installer en son sein des « enclaves » qui échapperaient à sa souveraineté : cela serait une négation dangereuse de son autorité légitime, une dérive séparatiste et, aussi, un abandon de son propre être historique et politique, abandon qui mènerait, à moyen terme, à une véritable ingouvernabilité et à une défrancisation de pans entiers du territoire.

 

L'intégration nationale, forte et puissante, doit être réactivée, non seulement par les canaux traditionnels (école, services publics, armée, etc.), mais aussi par un renforcement et une nouvelle dynamique socio-culturelle et politique française : une France sûre d'elle-même et ambitieuse est plus capable d'intégrer des populations nouvelles qu'une France timorée, oublieuse d'elle-même ou seulement consommatrice ! D'autre part, une politique familiale habile et généreuse, en soutenant la démographie des populations autochtones (déjà fort convenable au regard de celle de nos voisins européens...), relativiserait la pression des populations d'origine étrangère et accélérerait l'intégration de celles-ci, en particulier pour les plus jeunes générations, scolarisées dans les écoles françaises. Sans oublier de motiver assez nos propres concitoyens, en particulier les jeunes élites issues des Grandes écoles et des universités, pour limiter au maximum une émigration française qui ressemble de plus en plus à une fuite des cerveaux, fortement préjudiciable à l'économie comme à l'avenir démographique de notre pays... Cette question de « l'émigration » n'est pas moins importante, aujourd'hui, que celle de « l'immigration » !

 

Mais cette politique de traitement des migrations et des questions qu'elles soulèvent, politique qui s'apparente à une forme de « nationalisme d'inclusion » soucieuse du lendemain, n'est possible, à long terme et dans sa plus grande efficacité, que si l'Etat incarne véritablement l'unité française, au-delà des différences et par-delà les temps...

 

 

20/12/2010

La neige...

La neige est encore tombée en abondance cette nuit, et le café dans lequel je me suis réfugié est d'autant plus accueillant : cela discute de table en table, le comptoir est la plate forme des « bonnes infos » et des conseils avisés des uns et des autres, etc. Déjà, lors du premier épisode neigeux d’il y a deux semaines, les vieux réflexes d'entraide, d'ordinaire étouffés sous un individualisme apparemment triomphant, se sont réveillé et la bonne ambiance qui régnait au lycée Hoche malgré « le blocage » (celui-ci n’ayant rien à voir avec quelque manifestation de colère enseignante…) de plusieurs dizaines de professeurs et d'élèves obligés de dormir au lycée (grande première pour certains collègues, en définitive ravis de cette aubaine, presque un privilège !), avait un petit air de vacances avant l'heure. Sur la route même, non loin de chez moi, au niveau de la Porte Saint-Antoine à la sortie de Versailles, des voisins distribuaient des boissons chaudes et des gâteaux aux automobilistes bloqués.

 

Ces petits faits apparemment sans importance, ces détails anodins, sont en fait plutôt rassurants car ils prouvent que « tout n'est pas perdu » dans cette société qui, trop souvent, montre le visage de l'égoïsme et du ressentiment. Ils montrent aussi que toutes les techniques modernes ne remplaceront jamais, tout compte fait, ce qui fait aussi l'humanité de l'homme, ce que les « machines » ne peuvent éprouver malgré toutes leurs capacités... Cela rejoint d'ailleurs la problématique du film « I, Robot », tiré d'un texte d'Asimov, film que je viens de revoir ces jours derniers.

 

La semaine dernière, j'ai aussi rappelé à mes élèves qu'il n'était pas inutile de s'enquérir des personnes âgées qui pouvaient habiter près de chez eux et de leur proposer de faire leurs courses, pour leur éviter des sorties rendues parfois périlleuses par la neige et le risque de glissades ou de chutes. En ce mois de Noël, à l'approche de la fête de la Nativité, il me semble bon de rappeler, aussi, que ce n'est pas la fête commerciale qui rapproche et réchauffe, mais les sentiments, le don de soi, le service aux autres, les sourires, tous les petits gestes qui « sauvent l'homme » aussi ! Cette neige précoce aura-t-elle l'effet, bénéfique à mon sens, de montrer, par les solidarités qu'elle a réveillées, que les hommes valent plus et mieux que ce que les marchands peuvent nous vendre ? Si les cadeaux font plaisir, ce qui me semble plus important encore, c'est le cœur avec lequel on les donne...