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07/12/2010

Quand les Etats sont "distraits"...

J'ai évoqué il y a quelques jours l'affaire des salaires des fonctionnaires européens et le scandale que représente la saisine par la Commission européenne de la Cour de justice européenne, Cour qui a demandé aux Etats de céder aux revendications des dits fonctionnaires. Dans un court article publié par « L'Action Française », Grégoire Dubost complète l'information : « Désireux de réduire de 3,7 à 1,85 % la hausse des rémunérations des fonctionnaires européens, les gouvernements des Vingt-Sept se sont heurtés aux règles qu'ils avaient eux-mêmes édictées, que viennent de leur rappeler les juges de Luxembourg : « En examinant la fonction de l'annexe XI du statut des fonctionnaires (…) la Cour conclut que (…) le Conseil a pris la décision autonome de se lier, pour la durée de la validité de ladite annexe, dans l'exercice de son pouvoir. » Caricaturale illustration de la « servitude volontaire » consentie par les responsables nationaux afin de se prémunir des infractions de leurs pairs. »

 

Ainsi, on constate que les Etats ont perdu, de par la faute de leurs gouvernements respectifs, la maîtrise du contrôle a posteriori de fonctionnaires pourtant financés par les impôts des contribuables français, allemands, espagnols, grecs ou irlandais... En somme, l'imprévoyance des gouvernements et leur européisme béat des temps anciens ont des conséquences qu'ils n'avaient pas mesurées mais qui, aujourd'hui, se retournent contre eux et leurs citoyens-contribuables... Là encore, la construction européenne semble avoir été bricolée par certains responsables nationaux quand les principaux intéressés (les fonctionnaires européens, et les commissaires eux-mêmes), eux, sont restés attentifs à leurs prérogatives, voire à leurs privilèges ! Le résultat est là !

 

Mais, la leçon devrait être tirée de cette mésaventure, d'autant plus scandaleuse que la Commission aurait pu faire jouer la clause de « crise grave » pour empêcher une hausse devenue choquante des salaires de ses fonctionnaires au moment où des efforts sont demandés à tous et imposés aux peuples : aux Etats de reprendre la main et de changer des règles qui, en ces temps rudes pour les populations des pays d'Europe, ne sont plus pertinentes. S'ils renoncent à le faire, cela voudra dire qu'ils renoncent aussi à cette notion de justice sociale qui, pourtant, s'avère plus que jamais nécessaire au maintien des équilibres sociaux. Il sera intéressant et significatif d'observer l'attitude de l'Etat français dans cette affaire... Et utile d'en tirer les conclusions qui s'imposent en cas d'absence de réaction et d'initiative de la part du gouvernement de la République...


 

06/12/2010

Que veulent les royalistes ?

Pour répondre à quelques questions qui sont régulièrement posées aux militants royalistes, je réédite un petit texte rédigé il y a quelques années et qui me semble bien résumer la « doctrine » royaliste française :

 

 

Ce que veulent les royalistes, aujourd’hui :

 

Malgré leurs différences et leur diversité, on peut évoquer quelques idées dans lesquelles peuvent se reconnaître la plupart des royalistes :

 

-          L’attachement à la nation française et à son indépendance diplomatique, c’est-à-dire au refus de l’alignement systématique sur les Etats-Unis, alignement qui caractérise trop fréquemment les autres Etats d’Europe. Cela entraîne une certaine méfiance à l’égard de l’Union Européenne, du moins telle qu’elle se construit actuellement. Les royalistes sont, avec des nuances diverses, pour une Europe qui prenne en compte les nations, soit dans le cadre d’une Confédération (refus du « fédéralisme européen » ou de « l’Europe fédérale ») des Etats d’Europe, soit dans le cadre d’une Europe des cercles concentriques (un noyau dur constitué par quelques Etats-moteurs et une organisation de l’UE organisée en cercles concentriques selon le degré d’intégration des Etats dans les politiques communes de l’UE).

 

-          La volonté d’une instauration royale pour rendre à la France sa « tête » et sa « liberté d’Etat », sa souveraineté : c’est le cœur même de l’idéal royaliste, la monarchie royale « à la française » n’étant que le moyen institutionnel politique pour permettre au pays et à ses citoyens (et non-citoyens, ou citoyens en devenir) « d’être et de durer au monde ». L’instauration d’une Nouvelle Monarchie doit être, dans les années qui suivent l’acte d’instauration, légitimée par trois principes majeurs : 1 : unité nationale sur le plan intérieur comme en diplomatie, et fédératrice des « provinces unies de France »; 2 : souci environnemental ; 3 : justice sociale.

 

 

-          Une large décentralisation pour permettre une meilleure « respiration des communautés » (famille, commune, région, entreprise, etc.) et rendre leurs « pouvoirs » (libertés concrètes d’agir sur leur environnement social et politique proche) aux corps sociaux et aux personnes : c’est l’une des bases du combat royaliste qui peut se résumer selon la vieille formule : « L’autorité au sommet, les libertés à la base » ou « Sub rege, rei publicae » (Sous le roi, les libertés publiques). C’est aussi l’application politique du principe de subsidiarité. Le roi est juste le trait d’union entre les provinces, il est l’incarnation de l’unité nationale par delà les différences communautaires, provinciales ou religieuses : Louis XVI, d’ailleurs, s’adressait aux peuples de France (au pluriel)…

 

-          Une politique d’écologie durable qui n’est possible que par l’existence d’un « Etat durable », c’est-à-dire inscrit dans la durée et la permanence, la continuité, Etat qui ne peut être que la Monarchie à transmission héréditaire.

 

05/12/2010

Cruelle impuissance face aux Marchés ?

J’étais ce midi au dernier banquet public pour l’année 2010 du Groupe d’Action Royaliste dont je suis le vice-président depuis sa fondation officielle en 2009 : l’occasion de revoir quelques amis et d’évoquer les derniers événements politiques en France et en Europe, en particulier la crise actuelle de l’euro et les réactions parfois affligeantes de la Commission européenne comme de la République française, mais aussi les raisons et les espérances de notre combat monarchiste-social.

 

Je ne suis pas europhobe, pas plus qu’europhile, mais simplement pragmatique et réaliste, en somme « empiriste conséquent » : ma réflexion politique part d’un postulat simple, celui qu’il ne sert à rien de construire sur les sables mouvants de l’idéologie quelle qu’elle soit, et que la France, toute imparfaite qu’elle soit, reste ce « trésor commun » à tous ceux qui vivent en son sein historique, civique, politique mais aussi sentimental, et qu’il faut conserver et transmettre ce « fait français » si l’on veut « vivre au monde ». Rien ne serait pire que la perte de la France qui serait un arrachement terrible pour nos compatriotes et marquerait l’empêchement de décider de leur destin, de vivre librement leur qualité de Français : l’histoire nous enseigne que la France sans sa liberté, son indépendance, n’est plus la « France vivante » ! Nous n’avons pas le cœur à être des gardiens de musée ou des croque-morts de l’œuvre de nos pères ! Et la France n’est pas qu’une circonscription économique ! Elle est une nation historique, éminemment politique, et non une quelconque « société anonyme » qui se résumerait à quelques bilans statistiques, à un budget et à quelques sites touristiques.

 

Or, la République, qui s’est en partie construite sur un mode identitaire agressif et liberticide, sur ce jacobinisme qui a fait tant de mal aux provinces et aux provinciaux, mais aussi aux Etats voisins qui n’avaient pas l’heur d’apprécier les « bizarreries républicaines », cette République-là sacrifie désormais la France à ses illusions européistes et aux intérêts si peu politiques que sont ceux des grandes féodalités économiques et financières et de cette Commission dite européenne mais qui est, avant tout, « libérale et globalitaire ». L’actuelle crise irlandaise en est la triste illustration : alors que les Irlandais, jadis (jusqu’à 2007, au moins !) vantés pour leur exemplarité économique libérale, se retrouvent pressurés par les mesures d’austérité décidées plus encore à Bruxelles qu’à Dublin, les banques et les spéculateurs (et les unes ne sont pas si éloignées que cela des autres…) poursuivent leurs affaires, sûrs que l’Union européenne et que les Etats d’icelle ne leur joueront pas le mauvais tour de « faire défaut » et de ne pas les « rembourser » ou les soutenir ! La spéculation s’appuie même sur les malheurs des peuples à qui l’on fait payer l’irresponsabilité de certaines banques et l’immoralité des autres (à moins qu’il s’agisse des mêmes…) : c’est particulièrement vrai dans le cas irlandais, comme cela l’a aussi été pour l’Islande l’an dernier.

 

La République française, prisonnière d’une politique de l’euro qui prend de plus en plus l’allure du « bloc de béton aux pieds des peuples », semble impuissante face à la crise de l’euro : elle est surtout incapable de tenir un langage de fermeté face aux Marchés, oubliant au passage cette formule du fondateur de la Cinquième, « la politique de la France ne se fait pas à la Corbeille [la Bourse] », formule toute capétienne que l’actuel président, représentant d’une oligarchie qui ne se cache même plus, feint d’ignorer…