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30/04/2009

Travail du dimanche, première réaction.

Le travail dominical n'est pas vraiment nécessaire ni même souhaitable, faut-il rappeler à M. Sarkozy qui reprend là une vieille antienne de la bourgeoisie républicaine (et anticléricale) du XIXe siècle, et qui, malgré la difficulté à obtenir une majorité parlementaire sur ce sujet, s’obstine à vouloir faire voter une nouvelle loi en juillet « libéralisant » (sans le « banaliser » dit-il avec un certain aplomb) le travail du dimanche, déjà permis depuis la loi de 1906 à environ 200 professions, principalement de bouche et de sécurité.

 

Sans forcément revenir à la loi du 18 novembre 1814 instaurée sous le roi Louis XVIII qui établissait la "sanctification du dimanche", loi violée par la bourgeoisie au nom de la "liberté du travail" (qui n'était pas celle des travailleurs...) puis abrogée par la Gauche républicaine par le vote du 12 juillet 1880 (contre l'avis des députés catholiques et monarchistes...), il me semble nécessaire de redire que le dimanche n'est pas le bon jour pour travailler : il en reste six pour se livrer au labeur... N’est-ce pas largement suffisant ?

17/03/2009

La République des égoïstes...

Le jour même où rebondit le débat sur le fameux « bouclier fiscal » et où les nouvelles sociales sont mauvaises, avec de nombreux emplois qui disparaissent (aujourd’hui, des dizaines de licenciements annoncés chez Nokia-France), Bernard Tapie touche un chèque de 101 millions d’euros, 3ème chèque depuis l’été… Bien sûr, les impôts, le remboursement des dettes, les honoraires des avocats, etc., vont ramener les gains de M. Tapie à des proportions moins importantes mais pas moins scandaleuses sur le fond comme sur la forme. J’ai déjà évoqué sur ce blogue ce qui me paraît un véritable scandale d’Etat (signalé aussi comme tel par un article estival du « Nouvel Observateur ») : je n’y reviens pas. Mais la collision des annonces de licenciements et de ces millions versés à ce monsieur Tapie, véritable aigrefin financier comme politique, me semble fort symbolique et révélatrice d’une République dans laquelle les émules de Georges Danton, celui-là même qui aimait trop l’argent au point d’en abandonner le Pouvoir pour mieux en jouir, dominent et paradent.

 

Toujours ce mardi, « La Croix » titre, en page 11 : « l’UMP récuse l’idée de taxer les « très hauts revenus » ». Ainsi, à peine évoquée par Pierre Méhaignerie (que j’ai jadis affronté lors d’une élection partielle à Rennes-Est-Vitré : souvenirs, souvenirs…), la proposition de la création d’une « contribution exceptionnelle portant sur les revenus supérieurs à 300.000 euros par an », pourtant intéressante à défaut d’être originale, a été balayée d’un revers de main par Frédéric Lefebvre, porte-parole du parti sarkoziste, comme son maître allait ce même mardi récuser toute idée de suspendre, même provisoirement, ce « bouclier fiscal » pourtant si mal compris et si malvenu en ces temps de crise. L’argument utilisé par le président et ses vassaux m’agace au plus haut point : il est de dire que les plus riches risquent de quitter la France avec leur précieux magot et donc de priver le fisc français de quelques revenus…

 

Mais de qui se moque-t-on ? Si ces fortunes françaises partent de France, se refusant à toute solidarité avec leurs concitoyens, cela prouve l’égoïsme de ces hauts revenus mais aussi la perte du sens national, pourtant première solidarité des Français entre eux. Il est vrai qu’à force de vanter les mérites du libre-échange à tout vent et à tout va, c’est la solidarité elle-même qui a disparu, chacun préférant profiter sans entraves… Ce qui m’énerve le plus, c’est d’entendre ceux qui donnent des leçons d’économie du haut de leur suffisance et demandent aux ouvriers de faire des efforts, pousser des cris d’orfraie dès que l’Etat se propose de « moraliser le capitalisme » ou qu’il réclame un peu plus de considération pour les travailleurs ou, même, lorsque ce même Etat demande aux entreprises de ne pas délocaliser, prétention alors qualifiée de « protectionniste » (nouveau chiffon rouge des libéraux…) !

 

Dans l’économie, il faudrait un peu plus de morale, sans doute : mais, aujourd’hui, faute de voir cette morale éclore naturellement au sein du monde des grands patrons et, surtout, des grands actionnaires, il est nécessaire que l’Etat prenne ses responsabilités, au risque de se mettre à dos quelques hauts revenus qui, de toute façon, ne feront jamais aucun effort de solidarité par eux-mêmes, ce que soulignait déjà dans les années 1880 le royaliste La Tour du Pin… Et priver de leurs droits civiques quelques récalcitrants à l’impôt, cela est tout à fait possible à un Etat digne de ce nom. Le problème, c’est que la République est aujourd’hui (comme hier, d’ailleurs) le règne des Fouquet, des Danton ou des Tapie

 

Décidément, au regard de l’actualité et relisant actuellement les discours d’Albert de Mun sur « la question sociale », je suis de plus en plus confirmé dans mon royalisme face à cette République des puissants et des féodaux, ce régime des égoïsmes financiers et cette religion du Seigneur Argent. Et ce n’est pas l’aveuglement et l’arrogance d’un président qui a perdu tout sens commun qui va me faire changer d’avis, au contraire !

11/03/2009

Des colères...

Il est des jours où la colère est plus forte que la raison et, ce mercredi, il y a tant de raisons d’être en colère : d’abord le cynisme des dirigeants de Total qui, au pire moment, annoncent, après des bénéfices mirifiques (14 milliards cette année), la suppression de plusieurs centaines d’emplois en France ; ensuite, le retour complet de la France annoncée par le président Sarkozy dans l’Otan, au risque de paraître céder aux sirènes d’un atlantisme suranné à l’heure de la multipolarité…

 

Et pourtant, la sourde colère qui gronde dans le pays ne trouve pas vraiment à s’exprimer : les manifestations contre les licenciements abusifs, quand elles ont lieu, restent bien sages et prudemment encadrées par des syndicats « responsables », c’est-à-dire le plus souvent timorés et trop soucieux de ne pas poser la question politique, celle qui pourrait fâcher… Quant aux opposants à l’intégration complète dans l’Otan, leur voix est quasiment inaudible, malgré les mises en garde des anciens ministres des affaires étrangères et premiers ministres du président Chirac, Villepin et Juppé : la grande presse, d’ailleurs, a été particulièrement absente du débat, à part quelques articles trop rares pour être vraiment significatifs. L’indépendance française méritait-elle ce simulacre de discussion ?

 

Et si les deux questions, sociale et nationale, étaient intimement liées l’une à l’autre ? Car, en définitive, les réponses sont d’abord politiques, et on ne pourra faire comme si elles ne l’étaient pas : l’Etat peut encore avoir son mot à dire, et c’est tout le combat des monarchistes, de ce « parti des politiques » issu de notre mémoire et tradition politiques, de rappeler qu’il n’y a pas de fatalité là où il y a un Etat digne de ce nom et une volonté affirmée de ne pas subir les oukases d’autrui ou des forces économiques. Cette leçon simple, la République l’a oubliée, mais pas nous, persuadés que nous sommes que « l’avenir dure longtemps », comme l’affirmait inlassablement le comte de Paris !