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28/10/2008

Protéger les espèces animales.

Sur les 4.651 espèces de mammifères connues et suivies, 1.139 sont menacées d’extinction : une sur quatre ! Le cri d’alarme n’est pas si récent que cela et certains des lecteurs de ce blogue se rappellent que j’avais évoqué la disparition officiellement reconnue en 2007 du dauphin d’eau douce de Chine, le « baiji », une espèce sans doute très ancienne qui avait gardé des traits de ses lointains ancêtres terrestres mais qui n’a pas eu le temps de livrer tous ses secrets avant de disparaître à jamais, victime de la pollution, du trafic maritime et de la construction du grand barrage des Trois-Gorges sur son fleuve, le Yang-Tsé-Kiang. C’était pourtant une espèce protégée depuis 1970, mais cela n’a évidemment pas suffi devant les intérêts économiques d’une Chine en pleine expansion et en passe de devenir la principale puissance industrielle du monde, malgré la crise.

Dans « Valeurs actuelles » de cette semaine (23-29 octobre 2008) est publié un entretien très intéressant avec Florian Kirchner, de l’Union internationale pour la conservation de la nature, qui explique pourquoi « le constat est alarmant mais pas irréversible ». Il évoque les causes d’extinction qui sont la destruction de l’habitat naturel des espèces, par la poussée urbaine et la conquête de nouvelles terres agricoles pour des productions, par exemple, d’huile de palme, mais aussi par la pression du tourisme de masse ; la surexploitation des espèces et le braconnage ; les espèces exotiques invasives et destructrices des écosystèmes locaux ; les dérèglements climatiques, …

L’intérêt de cet entretien est, qu’au-delà du nécessaire cri d’alarme, Florian Kirchner montre que la situation n’est désespérée que si l’on renonce à agir : « Le but est de concilier l’activité de l’homme avec le respect des espèces et de la biodiversité. Parce que c’est aussi notre intérêt. Cette biodiversité, ce n’est pas que le décor de notre vie sur la planète, c’est aussi tous les services que nous rend la nature : ce que nous mangeons, les matériaux de nos vêtements, quantité de médicaments, la pollinisation des cultures…

Le premier remède, c’est de s’attacher à préserver chaque espèce menacée, donc d’en interdire la chasse, le prélèvement ou la cueillette, le temps qu’il faut pour que les populations se reconstituent. Pour des espèces au bord de l’extinction, il faut mener des plans de restauration, en facilitant leur reproduction en captivité, avant de les réintroduire dans leur milieu naturel. Mais cette politique est coûteuse. D’où une deuxième solution : compléter la protection des espèces par la protection des espaces. En constituant des parcs nationaux, par exemple, ou par une politique d’acquisition du foncier, comme le fait le Conservatoire du littoral. Les pouvoirs publics établissent, par ailleurs, des plans d’aménagement du territoire. L’enjeu aujourd’hui, c’est de faire entrer le respect de la biodiversité dans ces documents de planification.

Nous pouvons aussi veiller à ce que notre mode de consommation n’ait pas d’impact sur les espèces, en France comme au bout du monde. Et là, nous pouvons agir par une politique de labels. Le label FSC, par exemple, retrace l’origine du bois. Quand un meuble bénéficie de ce label, nous sommes sûrs que ce bois ne vient pas d’une espèce menacée et qu’il est issu d’une forêt gérée de façon durable, selon des critères reconnus internationalement. Nous savons aussi que les trois quarts des stocks de poissons s’épuisent, mais il existe des poissons non menacés, que nous pouvons consommer sans risque d’extinction de l’espèce. Les consommateurs doivent en être informés. »

La France peut aussi agir utilement, de par sa superficie et de son Outre-mer qui lui permettent d’avoir le deuxième espace maritime mondial, mais aussi de par la diversité de ses paysages et de ses milieux, ainsi que par la présence d’un Etat solide et encore capable de faire respecter ses espaces naturels : « On le sait peu, mais la France fait partie du petit club des pays mégadivers : elle est très riche en espèces animales et végétales, grâce à ses collectivités d’outre-mer, dont les écosystèmes sont très riches mais aussi très fragiles. C’est dire qu’elle a, en matière de protection des espèces, une grande responsabilité. » Grande responsabilité, qu’il est urgent pour l’Etat d’assumer, au regard des générations futures…

Transmettre, le « maître verbe »…

22/10/2008

Résistance française à l'occupation allemande.

Cette année, le 22 octobre était, comme l’an dernier, dédié au souvenir de Guy Môquet et, intitulé ambigu, à « l’engagement des jeunes Européens dans la Résistance », à l’occasion de la « Semaine de l’Europe à l’école » qui se déroule actuellement, dans une indifférence quasi-générale. Les professeurs avaient reçu des consignes du Ministère de l’éducation nationale, par le biais d’une « note de service » signée du directeur Jean-Louis Nembrini, directeur général de l’enseignement scolaire, qui (anecdote) m’a jadis inspecté lorsque j’enseignais aux Mureaux.

Ces consignes avaient ceci d’étrange qu’elles faisaient référence à la Résistance comme si elle était un phénomène « européen » et non comme une réaction le plus souvent nationale, et d’abord nationale avant que d’être « démocratique » ou idéologique. Ainsi, elles citaient en quelques phrases trois fois l’expression « jeunes Européens », au risque de faire prendre des vessies pour des lanternes et de falsifier, purement et simplement, l’Histoire au nom d’une idéologie « européenne », ou plutôt européiste, qui fait peu de cas de ce qui a réellement été… L’emploi de l’expression « jeunes Européens » auraient pu passer inaperçue si l’absence de toute référence au caractère français de la Résistance en France à l’Occupation (ce dernier terme d’ailleurs n’apparaissant même pas, ce qui est pour le moins étrange, mais tellement révélateur du déni d’Histoire de cette directive, pourtant rédigée, ce qui aggrave son cas, par un ancien inspecteur d’Histoire) n’était elle-même ostensible

Ce déni d’Histoire m’a évidemment agacé et j’ai donc profité de cette journée pour rappeler à mes élèves de Seconde quelques petites choses simples comme le fait que Guy Môquet n’était pas un résistant mais un otage, ce qui n’a évidemment pas le même sens (et qui n’enlève rien à la cruauté de son sort), et qu’aucun résistant fusillé ou tué au combat n’est mort en criant « vive l’Europe » comme le confirmait, d’ailleurs, le dossier fourni par le Ministère contenant des lettres de résistants antinazis d’autres pays qui, pour la plupart, se terminaient par « vive la patrie »…

Si je n’ai pas lu la lettre de Guy Môquet, j’ai par contre lu des extraits de celle écrite à sa femme à la veille de son exécution par le résistant français Honoré d’Estienne d’Orves, auquel l’écrivain Etienne de Montety a consacré un beau livre dont je conseille la lecture pour comprendre ce qu’est un héros français, au sens noble du terme.

Voici ces extraits : « Mon sacrifice est fait depuis longtemps. Seuls ces trois mois d’attente avaient ravivé mon espoir et m’avaient fait espérer de revivre auprès de vous tous. Je veux croire que tu supporteras avec vaillance cette épreuve. Nous avons eu, penses-y, le bonheur de nous revoir alors que beaucoup sur les champs de bataille sont morts pour la France sans avoir pu revoir ceux qu’ils aimaient le plus.

« Je veux, tu entends mon chéri, que tu continues à mener notre vie courageuse auprès des enfants qui ont besoin de toi. Tu le dois, et la pensée que tu vivras avec eux et pour eux est mon grand réconfort. Je sens que tu me le promets. Tu leur expliqueras ce que j’ai fait, à ces petits, pour qu’ils sachent que leur Papa n’a eu qu’un but : la grandeur de la France, et qu’il y a consacré sa vie. »

Mais j’ai aussi lu un autre texte du même Honoré d’Estienne d’Orves, qui éclaire encore un peu plus le sens de son combat et ses valeurs : « Notre fierté d’être Français est basée sur la conscience de nos droits, sur les souvenirs de notre histoire et non pas sur la conscience d’une supériorité innée. Ce ciment qui nous unit, ce n’est pas la race, c’est la nation constituée au cours des siècles, avec au départ des races différentes. C’est un ciment de la raison qui est de devenir celui du cœur et qui n’en est pas moins fort. » Ces phrases et l’histoire de ce résistant sont plus significatives que toutes les directives de ce Ministère de l’éducation (ou plutôt de la « rééducation »…) qui embrigade et emprisonne les esprits plus qu’elle ne les forme et ne les libère…

Ce n’est pas sur le mensonge que l’on bâtira le monde de demain et une société meilleure mais sur la vérité et l’amour des siens à travers les générations et les temps, cet amour premier qui permet de s’ouvrir fraternellement aux autres : assumer l’Histoire signifie aussi être capable de dépasser les épreuves et les confrontations d’antan pour tendre la main aux adversaires d’hier, pour fonder une paix consciente et durable. En tronquant l’Histoire au nom de préjugés idéologiques, les européistes préparent les malentendus de demain…

10/10/2008

L'énergie des vagues.

Dans le cadre des recherches sur de nouvelles sources d’énergie, il en est une qui est sans doute appelée à un bel avenir, pour des raisons assez évidentes, en particulier en Bretagne : l’énergie houlomotrice, c’est-à-dire l’énergie des vagues. Le journal « La Croix », dans une récente édition (vendredi 26 septembre 2008), annonce que « la première plate-forme d’essais en mer verra le jour en 2010 au large des Pays de la Loire. Objectif : mettre au point un système produisant de l’énergie électrique à partir des vagues ». Il est vrai que cette énergie, par essence même, est inépuisable et que, tout compte fait, elle n’est pas si compliquée à récupérer, comme le montrent les expériences déjà menées au Royaume-Uni, pays pionnier en ce domaine. De plus, cette énergie houlomotrice « semble la plus prometteuse. D’après l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’énergie récupérable pourrait s’élever à 5 000 térawatts par an, soit pratiquement le tiers de la consommation mondiale actuelle d’électricité. A l’échelle de la France, en utilisant 1 km² de mer, la ferme houlomotrice pourrait alimenter en électricité 7 000 à 8 000 foyers (hors chauffage) sur une année ». Au regard du domaine maritime de la France (le deuxième du monde), cette énergie, si elle était massivement utilisée, pourrait permettre à notre pays de sauvegarder, voire d’accroître, son indépendance énergétique (en prenant le relais de l’énergie nucléaire) et, en même temps, de donner l’exemple d’une politique écologiste volontariste de réduction des gaz à effet de serre : deux enjeux qui pourraient faire de notre pays une véritable puissance énergétique et écologiste et qui lui donneraient à nouveau les moyens de peser concrètement sur les affaires de l’Europe et du monde, en particulier au moment où le souci environnemental se fera de plus en plus prégnant sur la planète et où les énergies fossiles verront leur poids s’alléger pour le simple motif de leur épuisement progressif. La France, avec l’énergie houlomotrice, peut, si elle le veut et fait en sorte de ne pas « louper le coche », devenir « l’Arabie saoudite des vagues »… Mais c’est maintenant qu’il faut investir en ce domaine : il y a urgence et opportunité, à saisir !