04/11/2009
Mourir pour ses idées, dans l'indifférence générale...
La rage au cœur… J’étais hier soir devant l’ambassade de la République islamique d’Iran pour protester contre la condamnation à mort de quatre jeunes monarchistes iraniens, jeunes qui, dans quelques heures maintenant, se balanceront au bout d’une corde (si leurs demandes d’appel sont repoussées), devant une foule curieuse et quelques « gardiens de la Révolution » fanfarons, puisque, en Iran, les exécutions sont publiques.
Nous étions une bonne centaine de monarchistes français et iraniens, ces derniers arborant le lion de la Perse au revers de leur veste, et nous étions en même temps bien seuls : pas de journalistes, pas de parlementaires (sauf, je crois, un député de l’UMP), pas d’associations de défense des droits de l’homme… Dois-je en conclure que la vie n’a pas la même valeur selon les idées que l’on défend ? Dois-je en conclure que toutes les grandes déclarations gouvernementales ou politiciennes sur la nécessité de protéger les droits humains fondamentaux et de défendre les libertés d’opinion et d’expression ne s’appliquent pas aux royalistes ?
Ce matin, pas une ligne dans la presse sur le sort des prisonniers iraniens : sans doute faut-il y voir la « prudence » des autorités françaises qui cherchent d’abord à désamorcer le « nucléaire iranien » et qui se souviennent que l’une de nos compatriotes, Clotilde Reiss, est toujours assignée à résidence dans l’ambassade de France, ce qui, évidemment, limite la marge de manœuvre des diplomates de notre pays…
La prudence ou la lâcheté ? La question peut être légitimement posée quand on connaît les aléas de la diplomatie iranienne de la France depuis quelques décennies et que l’on se rappelle que la République islamique d’Iran est née, en définitive, à côté de Paris, à Neauphle-le-Château où résidait l’ayatollah Khomeiny avec la bienveillance du président Giscard d’Estaing !
Quoiqu’il en soit, on aurait pu s’attendre, au moins de la part de la presse française si tatillonne sur ses « droits et franchises », à quelques réactions d’indignation, à quelques « tribunes » de philosophes et d’écrivains contre ces condamnations à mort qui sont la partie la plus visible de la répression contre les manifestants de juin dernier à Téhéran… Et non ! Rien !
Ce soir, il est des hommes sans importance, des Iraniens, des monarchistes, qui verront, à travers les fenêtres grillagées de leur cellule, s’abaisser une dernière fois le soleil, celui qui, derrière le lion, symbolise aussi la Perse historique.
Dans le silence des démocraties…
14:52 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : condamnés à mort, iran, lâcheté, clotilde reiss, république islamique, monarchistes, lion, perse.
03/11/2009
Condamnés à mort...
Etre royaliste peut mener à l’échafaud… Ces quelques mots pourraient aujourd’hui prêter à sourire (jaune, néanmoins…), dans une République qui a remisé sa mémoire la plus sombre au fond de quelques manuels de Seconde, à la page de « La Terreur » sans pour autant faire son « mea culpa » ; dans une République qui a heureusement renoncé à la violence ouverte contre ceux qui pensent encore que l’histoire de France ne commence pas en 1792 (j’en suis !); mais dans une République qui apparaît bien plus comme « l’Etat des passe-droits » que comme le véritable Etat de Droit que la Monarchie avait pourtant initié bien avant la Révolution, comme le reconnaît la philosophe des idées Blandine Kriegel dans ses ouvrages.
Car si, aujourd’hui, le débat institutionnel ne se mène plus à coups de fusil et de guillotinades, il est des pays où s’avouer monarchiste, fidèle à un prince, une reine ou une couronne exilée, peut valoir la peine capitale, celle qui détruit les corps et les vies : ainsi, l’Iran !
Il y a une trentaine d’années, alors que je n’avais pas encore découvert mon royalisme, je suivais avec inquiétude les événements d’Iran et en particulier de Téhéran, et j’assumais une forte sympathie à l’égard de ce Shah d’Iran que tout le monde vouait aux gémonies : j’aurai du mal à expliquer pourquoi, si ce n’est que j’éprouvais une certaine admiration pour cet homme désormais presque seul, abandonné par son peuple (la pire des choses pour un souverain) et trahi par ses alliés occidentaux de la veille, mais à qui restait fidèle une armée considérée alors comme la principale puissance militaire dans la région. Les images du départ en exil du Shah, son visage crispé et chagriné qui regardait ailleurs lorsqu’un officier fidèle lui baisait la main dans un geste désespéré, celles des derniers soldats de sa garde, les fameux « Immortels », brûlant dans leurs camions incendiés sans s’être rendus… : cela me faisait penser à quelques scènes des « Trois mousquetaires », quoiqu’il arrive toujours fidèles au roi, mais aussi à celles de ces Suisses et de ces jeunes gens de toutes conditions mais qualifiés « d’aristocrates » par les républicains vainqueurs des Tuileries, le 10 août 1792, et qui avaient préféré la mort au déshonneur… J’ai un faible, non pour les causes désespérées (celle de la France ne l’est pas !), mais pour les hommes et les actes d’honneur ! L’honneur, la fidélité : des mots que l’on trouve encore sur les drapeaux de la Légion étrangère et qui, je crois, ornaient jadis aussi ceux des Zouaves pontificaux…
L’Iran est tombé dans une République islamique qui, depuis 30 ans et malgré des modulations qui la font parfois pencher vers un modèle plus « modéré », n’a jamais cessé sa chasse aux opposants, entre autres les monarchistes, premiers sur la liste des proscrits. La République iranienne peut reprendre à son compte la phrase d’un émule de la Terreur de 1793 (est-ce Saint-Just, Couthon, Robespierre ? Je ne m’en souviens plus) qui expliquait gravement que « ce qui constitue une République c’est la destruction de tout ce qui lui est opposé »…
Ce mardi soir, je serai devant l’ambassade d’Iran, à Paris, pour protester contre la condamnation à mort (par pendaison) de quatre monarchistes iraniens dont un journaliste, Mohammad-Reza Ali-Zamani : condamnés par le Tribunal révolutionnaire iranien suite aux manifestations de juin dernier…
Etre royaliste peut conduire à l’échafaud, disais-je : quatre jeunes gens vont le gravir, en cet automne 2009, pour ce crime qu’est, aux yeux des mollahs de Téhéran, la fidélité à un prince, le prince Reza Cyrus Pahlavi, ou Reza Pahlavi II. En Iran, la fidélité monarchiste se vit dans la douleur, le risque, la résistance ; le royalisme iranien n’est pas un dîner de gala, juste une résistance quotidienne… Il serait dommage de l’oublier dans notre pays où la mémoire de la résistance à l’oppression se veut si vive et si active !
Pour plus d’informations : http://freezamani.monarchiste.com/ .
17:46 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : iran, shah, condamnés à mort, pendaison, république, fidélité, honneur, zamani.
12/01/2009
Surpopulation ou surconsommation ?
J’ai évoqué il y a quelques jours l’agacement que je ressentais devant la poussée de fièvre malthusienne qui s’est exprimée bruyamment à l’occasion de l’annonce des chiffres du dernier recensement en France : or, il se trouve que « Le Monde 2 », dans son édition du samedi 10 janvier 2009, publie un long article qui démonte quelques uns des arguments des néo-malthusiens, avec un à-propos tout à fait bienvenu…
Tout d’abord, il faut remarquer que les pays du Sud, en quelques années, ont vu leur taux de fécondité diminuer de façon impressionnante comme, par exemple l’Iran qui, d’un taux de 6,5 enfants par femme en 1985, en est désormais à 2, même s’il faut relativiser ce chiffre en soulignant que celui-ci est aussi le résultat d’un recul de l’âge de la maternité et signaler aussi que le principe de l’inertie démographique fait que les populations des pays du Sud vont continuer à fortement croître dans les deux ou trois prochaines décennies.
D’autre part, l’augmentation des niveaux de vie dans de nombreux pays aura, semble-t-il, tendance à freiner encore, dans le demi-siècle qui vient, l’accroissement naturel car les populations en voie d’enrichissement, par un réflexe souvent inconscient d’épargne (pour éviter la dispersion de leurs nouveaux patrimoines), limitent alors le nombre de leurs naissances. Sans oublier les politiques de contrainte comme celle de « l’enfant unique » en Chine qui, au-delà du coup de frein démographique, a entraîné un déséquilibre des naissances au grand détriment des populations féminines (100 femmes pour 117 hommes, déséquilibre qui se manifeste aussi en Inde dans des proportions pratiquement similaires).
Bien sûr, les prévisions pour 2050 tournent autour de 9 milliards d’habitants soit plus de 2 milliards supplémentaires par rapport à 2009 sur une planète qui, aujourd’hui, peine encore à réduire la sous-alimentation. Mais, et c’est ce que souligne avec pertinence l’article du « Monde 2 », sur le conseil d’experts démographes de l’OCDE, « la population ne pose pas un problème en soi. Les pressions exercées sur les ressources naturelles et l’environnement ne proviennent pas du nombre d’habitants mais de leurs habitudes de consommation. »
Ainsi, ce qui pose problème, c’est bien le principe d’une société de consommation, que l’on pourrait qualifier de « consumation », qui, de par son essence (« consommer pour produire »…), ne parvient pas à réfréner ses appétits, au risque de gaspiller les ressources animales, végétales et minérales, en quelques décennies prochaines. Comme le conclue l’article : « A nouveau, les politiques sont en cause. Pas le nombre d’habitants ».
Il faudra bien poser, un jour ou l’autre, la question de la « décroissance » (et non celle de la « dépopulation ») qui n’est rien d’autre, au-delà de l’économie ou du développement, que la grande question de la civilisation, et de ce que nous souhaitons transmettre à nos enfants : des problèmes ou des bienfaits ?
00:53 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : démographie, population, fécondité, société de consommation, iran, malthusianisme.