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13/02/2012

Quand les grands candidats oublient les vrais problèmes...

Il reste 69 jours avant le premier tour, et les débats s'animent un peu, même si certains d'entre eux ressemblent plus à des diversions qu'à de vraies confrontations d'idées et de propositions sur les questions qui intéressent les Français et surtout l'avenir de la France, au-delà des simples désirs d'électeurs, parfois versatiles...

 

Je suis avec beaucoup d'attention les discours, déclarations et tribunes, et m'agace aussi énormément des « petites phrases », moi qui, pourtant, suis si sensible aux « bons mots » et à la polémique que j'ai tant aimée (cet amour est-il passé, lui aussi ?), en particulier au fil de la lecture de « L'idiot international » des années 1990 et des éditoriaux de Jean-Edern Hallier, et de mon attention amusée portée aux écrits de Léon Daudet, terrible bretteur fleur-de-lysé de la première moitié du XXe siècle. En fait, je crois que la polémique appartient plus au temps « non-électoral », celui où les débats comptent moins que les combats « du quotidien » destinés à influer sur les gouvernements en place ou à les renverser, hors du « temps démocratique ».

 

Il est des débats que je n'entends pas durant cette campagne présidentielle française, et je le regrette : aussi, ma petite campagne personnelle, libre de toute contrainte de temps et de parti, insistera naturellement sur ces « manques » des grands candidats à la magistrature suprême !

 

En ces jours de grand froid, on aurait pu ainsi attendre des prétendants à l'Elysée quelques mots bien choisis et des propositions autres que les habituelles banalités sur l'exclusion et les rituelles promesses de « ne plus la tolérer », antienne malheureusement sans conséquences concrètes depuis fort longtemps déjà. Il est vrai que l'enfarinage de M. Hollande alors qu'il allait signer le rapport sur le mal-logement de la Fondation Abbé Pierre a trop facilement détourné l'attention des médias de la cause qu'il venait, rapidement, évoquer avant de repartir vers d'autres horizons médiatiques !

 

La pauvreté, le mal-logement mais aussi la malnutrition, sont des thèmes « mineurs » dans la campagne actuelle, et je le regrette... Tout comme ceux de l'environnement, de la déprise rurale, de l'aménagement du territoire, de l'avenir de la pêche, mais aussi de... l'Europe, thème plutôt « dangereux » aujourd'hui que l'Union européenne valse au rythme de la crise et du couple Sarkozy-Merkel ! Il me semble tout de même étrange que les grands candidats ne citent jamais la Grèce et ce qui s'y passe, et semblent même détourner les yeux d'une tragédie qui touche un pays membre de la zone euro. Que pense M. Hollande des mesures rigoureuses imposées par l'Union et le FMI au peuple grec ? Mystère, jusque là bien entretenu, même si Vincent Peillon, l’un de ses proches, prône désormais ce que j’évoque depuis déjà quelques mois, c’est-à-dire l’annulation de la dette grecque, en somme la fameuse « Seisachtheia » de Solon, et que Ségolène Royal s’en prend aux dirigeants des institutions de l’Union européenne !

 

Il faudra bien, pourtant, que les candidats à la présidentielle eux-mêmes dont l'un (je parle au masculin car je n'ai guère de doute sur le sexe du futur magistrat suprême de la République...) assumera demain les plus hautes fonctions de notre pays, se prononcent sur ce qu'il faudra dire ou faire pour sortir la Grèce et les autres pays de la zone euro des difficultés dans lesquelles ils se trouvent... Car il n'y aura pas de miracle et la crise européenne ne se dissipera pas au soir du 6 mai, loin de là : certains mêmes murmurent qu'elle pourrait encore s'aggraver au lendemain du sacre électoral, histoire de bien montrer combien les Marchés se moquent allègrement des élections politiques et des Etats démocratiques (ou pas, d'ailleurs) !

 

 

05/02/2012

Ma campagne présidentielle 2012...

Nous sommes, ce dimanche 5 février, à 77 jours du premier tour de l'élection présidentielle, et la campagne s'accélère, entre candidatures désormais bien enclenchées et d'autres déjà retirées, tandis que certaines, annoncées et comptabilisées dans les sondages nombreux du moment, ne sont pas, en fin de compte (de signatures), totalement assurées...

 

Je suis cette campagne présidentielle avec le plus grand intérêt, même si le temps n'est pas ma richesse principale en ces heures de multiples devoirs suivis de longues corrections, préparations de cours nouveaux (le programme de 1ère), mais aussi de lectures nombreuses pour pouvoir répondre aux questions des élèves sur les sujets que nous abordons en cours et ceux dits d'actualité.

 

Puisqu'il reste 77 jours avant ce soir du premier tour durant lequel les candidats remercieront ceux qui les ont soutenus (et maudiront intérieurement ceux qui les ont négligés...), à mon tour de rentrer en campagne présidentielle !

 

Je rassure les lecteurs inquiets : je n'ai pas l'intention de me présenter aux suffrages et de déclarer que je brigue la magistrature suprême avec des chances évidentes d'atteindre (au moins !) le second tour... Non, bien sûr, et s'il y a un candidat royaliste à cette élection présidentielle, la « reine des élections » (une formule bien peu républicaine, non ?), il n'a pas non plus cette arrogance que certains candidats hautement républicains peuvent avoir dans une logique illusoire et illusionniste...

 

Il s'agit, en fait, de profiter de ce moment particulier qui dure quelques mois et durant lequel les débats quotidiens, au café comme dans la salle des profs, tournent d'abord autour de la politique et de tout ce que l'on met d'espoirs, de confiance ou de défiance, voire de ressentiments, en elle et en un homme ou son parti, son idéologie déclarée. Si la République, cinquième du nom, semble en « présidentielle permanente » du soir de l'élection à la veille de la suivante, il y a tout de même des « moments d'incandescence », et nous y sommes !

 

Il serait curieux que le royaliste que je suis et qui, chaque jour de sa vie, essaye de faire avancer l'idée royale par tous les moyens du moment et du bord, s'abstienne de participer à cette « querelle présidentielle » en se bouchant le nez et en se réfugiant dans un exil intérieur qui ne prendrait fin que le soir du second tour ! Je ne suis pas royaliste à mi-temps, et je ne suis pas un « exilé de l'intérieur », mais, à défaut d'être un acteur majeur de la vie politique française, je suis un citoyen qui use de sa liberté d'expression pour prôner cette autorité qui garantirait, mieux encore que la République aujourd'hui, les libertés publiques dont la première, la plus nécessaire et qui autorise toutes les autres, la liberté du pays, son indépendance d'être et d'agir !

 

Dans un monde où les rapports de force sont devenus défavorables aux citoyens comme aux cités (au sens grec du terme, la « polis »), il est nécessaire de « politiser nos inquiétudes » pour éviter à la fois la tyrannie des féodalités financières et de cette fameuse Société de consommation, et le nihilisme destructeur des peuples qui, parfois, se trompent de colère...

 

« Politique d'abord », clamait Maurras, et c'est sans doute une heureuse formule que l'on peut reconnaître à ce doctrinaire si décrié (avec quelques bonnes raisons, d'ailleurs, si l'on s'en tient à la lettre de certaines de ses polémiques...), mais c'est une formule souvent mal comprise : elle ne signifie pas que « tout est politique », ce qui serait absurde et dangereux, et surtout sacrément réducteur, mais que la politique comme souci et le politique comme moyen (et inversement, d'ailleurs) sont les conditions de la maîtrise des jeux économiques et du contrôle des calculs de la spéculation. Quand de Gaulle, dans une logique toute politique et éminemment capétienne, s'exclame que « la politique de la France ne se fait pas à la Corbeille [la Bourse] », il rappelle un principe fort de tout Etat digne de ce nom : ne pas dépendre de l'Argent et de ses commanditaires, et décider librement, au-delà des intérêts particuliers, pour le Bien commun, notion aujourd'hui étrangement absente de tous les discours des prétendants à l'Elysée...

 

Pour cela, la République n'a plus un de Gaulle pour lui donner cette colonne vertébrale qui fût la sienne jadis : ce que la République gaullienne avait gardé, maladroitement et incomplètement certes, de l'ancienne tradition capétienne, la République post-gaullienne l'a bradé sur l'autel des promesses électorales « pour devenir le premier » en cette éternelle et présidentielle course à l'échalote, et a désarmé l’Etat face aux « Marchés », terme générique qui dissimule (de moins en moins) ces « intérêts privés sans générosité » et ses sociétés, nationales ou multinationales, qui privilégient « l'individualisme de l'Avoir » sur « l'entraide et le partage ».

 

C'est cette situation génératrice, par essence même, d'injustices et de mépris, qui me font, chaque jour qui passe encore un peu plus que la veille, souhaiter une Monarchie qui ne serait rien d'autre que ce « libre Etat » qui arbitre et fédère, non pas un Etat-Moloch mais un Etat sûr de lui sans être, pour autant, présomptueux...

 

77 jours et ceux de l'entre-deux tours en prime pour expliquer tout l'intérêt de la Monarchie sans en cacher les ambiguïtés et les difficultés possibles... 77 jours pour décliner, aussi, un véritable « projet royaliste » qu'il conviendra d'approfondir, de discuter mais aussi de faire connaître aux Français actifs (et aux autres...) pour les convaincre du bien-fondé d'une politique monarchiste avant que d'être, le plus tôt possible, monarchique !

 

Ma campagne présidentielle commence...

 

 

30/06/2011

Contre la présidentielle permanente, la monarchie !

Doit-on se résigner à cette « présidentielle permanente » qui paralyse l’action de l’Etat depuis de trop longs mois et qui se déroule même au sein du gouvernement, comme si 2012 n’était que la seule vraie préoccupation des politiques de notre pays ? Le remaniement d’hier n’est qu’une mise en ordre de bataille pour l’échéance de l’an prochain, avec jeu de chaises musicales et tentatives de récupération des uns pour diviser les autres (en particulier les centristes), alors qu’il aurait pu être l’occasion de quelques changements pour affronter les véritables enjeux autour, entre autres, de la question financière et de celle de l’Union européenne.

 

Je vois aussi dans cette « présidentielle permanente » l’un des drames de notre vie politique, car les vrais débats, les plus importantes confrontations d’idées se ramènent toujours, en fin de compte, à cette question : « A qui la place, la première place dans notre République ? ». C’est d’ailleurs, a contrario, l’une de mes fortes raisons d’être royaliste : pour libérer notre vie publique de cette question entêtante, confions la première place, la magistrature suprême de l’Etat à qui ne la demande pas, ne la désire pas, mais la trouve, en possible et potentiel héritage, dans son berceau, par le simple fait de sa naissance et de la mort, un jour ou l’autre, de son prédécesseur. La formule « Le roi est mort, vive le roi » symbolise à la fois la plus naturelle et la plus rapide des transmissions politiques, sans jeu de partis ni de clientèles : c’est un avantage certain et une économie non moins certaine, en particulier de promesses et de démagogie…

 

Cela n’empêche pas, bien au contraire, une vraie vie politique, de vrais confrontations et de belles empoignades, mais cela n’affecte pas l’existence de l’Etat elle-même et cela « libère » la magistrature suprême de l’Etat à l’égard des forces concurrentes sur le plan électoral : en cas de crise politique ou de conflit extrême, cela autorise un arbitrage qui n’est pas un arbitraire, comme on a pu le voir, par exemple, en Espagne en février 1981 lorsque des putschistes ont tenté de renverser par les armes le cours normal de la confrontation politique et électorale.

 

Dans le cadre de la Monarchie active que je souhaite pour la France, cet arbitrage royal serait aussi le meilleur moyen pour aller le plus loin possible dans la discussion et dans l’audace politique sans risquer de mettre en péril l’unité de la France, aujourd’hui affaiblie par les guéguerres politiciennes et les tentations communautaristes…

 

« On finira bien par y penser », me disait il y a quelques jours un fin observateur de la vie politique française avec un large sourire : oui, il faut le souhaiter, et vite car cette « présidentielle permanente » me fatigue déjà par ses faux suspenses et ses manœuvres dilatoires, y compris au plus haut lieu de l’Etat… Alors, vite, la Monarchie !