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01/05/2017

Quelle métamorphose institutionnelle pour la France ? Partie 1 : Le processus en cours.

L'élection présidentielle, toujours en cours, l'a abondamment montré et démontré une fois encore : il y a un malaise dans la représentation et la vie politique de notre pays. Est-ce, en définitive, propre à la France ? Pas vraiment ! Nombre de nos démocraties occidentales connaissent les mêmes symptômes de contestation interne ou de désaffection : ligues ou lignes populistes ; poussées des dissidences et des marges, parfois issues des deux bords de l'échiquier politique ; abstentionnisme important ; volatilité des électorats ; crise, voire éclatement des grands partis traditionnels...

 

En somme, les basses eaux idéologiques que nous connaissons actuellement, l'affaiblissement de nombre d'institutions sociales ou la perte de crédit de l’État, trop souvent impuissant face aux grands enjeux économiques et sociaux (voire environnementaux), sont en train de perturber les fondements mêmes de notre système politique. De toute évidence, et sans attendre le soir des élections législatives du 18 juin prochain, celui-ci est en pleine recomposition, voire en décomposition. Il parvient surtout de moins en moins à engendrer de véritables enthousiasmes collectifs et le ralliement des principaux ténors du paysage politique français au candidat Emmanuel Macron ressemble plus à de la peur ou à de l'intérêt partisan qu'à une adhésion d'espérance. Par conséquent, ce système politicien tout autant que politique ne peut plus tout à fait prétendre seul au monopole du lien et du débat civiques.

 

A bien des égards, et au regard de la situation (presque) inédite de finalistes présidentiels issus de partis « hors système » dans le sens où leur représentation parlementaire est, pour l'heure, marginale et « en rupture » avec les structures partisanes classiques et dominantes, nous voyons les grands appareils de partis ne tenir debout que par routine et par la « contrainte de structure », désormais insuffisante (au regard des résultats électoraux), de la démocratie parlementaire de la Cinquième République.

 

Sans doute voyons-nous se développer (1), sans toujours bien l'appréhender, le remplacement des anciennes références idéologiques par des appartenances moins rigides (quoique...) mais plus « concrètes », davantage reliées à la vie sociale, communale et professionnelle, et à des formes d'identité qui renvoient aussi à des fondations ou à des mythes fondateurs parfois anciens, que cela soit dans le cadre provincial (aujourd'hui bien différent du cadre administratif régional), national ou dans celui de l'imaginaire « révolutionnaire », voire religieux, mais aussi dans celui du social et d'une nostalgie d'une période qualifiée, sans trop de discernement, de « Trente Glorieuses », sorte de nouvel âge d'or mythique de la société française s'intégrant alors dans une société de consommation qui n'avait pas encore tranché le lien avec les racines françaises... Nostalgie du monde de Jacques Tati et de celui, simultané, de Guy Lux...

 

Mais ces appartenances et allégeances diverses, provinciales en particulier, celles-ci revivifiées depuis les années 1960 après deux siècles de centralisation administrative en France, mais également sociales et, même, face aux vents de la mondialisation, nationales, ces deux dernières se conjuguant en un populisme à plusieurs têtes (Mélenchon et Le Pen sûrement... peut-être même Macron, en faveur des classes moyennes ?), exigent une nouvelle modalité de représentation pluraliste institutionnelle, qui tienne aussi compte des risques de dérives communautaristes et s'attache à les éviter, ou à les « intégrer » à la Communauté nationale de vie et de destin.

 

 

 

(à suivre : la Monarchie, meilleure forme politique de la métamorphose institutionnelle ?)

 

 

 

 

Notes : (1) : en fait, le processus a débuté il y a déjà un bon moment, et je l'évoquais déjà dans les années 1990-2000... Nous arrivons peut-être désormais à l'aube de son épanouissement visible, à moins qu'il ne soit déjà en cours de maturité...

 

14/04/2017

L'Action Royaliste Rennaise et l'élection présidentielle.

Les royalistes ne sont pas des nostalgiques d'un ordre ancien et ils sont intégrés dans la vie active, civique comme économique. A Rennes comme dans le reste du pays, des groupes monarchistes s'expriment, s'animent et agissent : ainsi l'Action Royaliste Rennaise qui promeut un royalisme régionaliste, social et « écologiste intégral » dans la capitale de la Bretagne. En cette période de présidentielle, l'ARR propose de réfléchir à la question institutionnelle et de dépasser les clivages habituels entre Droite et Gauche pour évoquer les vraies problèmes qui préoccupent nos concitoyens. Voici ci-dessous le communiqué de l'ARR rédigé pour la presse locale :

 

 

 

« Cette élection présidentielle, par ses tristes affaires et son ambiance de fin de régime, montre les limites et les défauts institutionnels d'une République qui divise les Français alors que notre pays aurait aujourd'hui besoin d'unité et de concorde autour des grands enjeux et défis environnementaux, sociaux et éducatifs, entre autres, et au-delà des étiquettes politiques. La République est cette grande soustraction entre les gagnants et les perdants, quand il faudrait un régime qui puisse additionner les énergies et les qualités, et cela d'où qu'elles viennent, politiquement parlant.

 

 

« L'Action Royaliste Rennaise regrette également que les programmes des candidats se soient souvent limités à des catalogues de promesses sans véritable réflexion sur le long terme : les désillusions n'en seront que plus cruelles, et violentes !

 

 

« L'Action Royaliste Rennaise regrette aussi que la question d'un nouveau découpage territorial n'ait pas été posée et que la réunification de la Bretagne, utile sur le plan politique, économique comme culturel, soit oubliée par les candidats...

 

 

« Cette élection présidentielle, suivie de législatives tout aussi incertaines, n'est pas une bonne nouvelle pour la France. L'Action Royaliste Rennaise lui préférerait une Monarchie héréditaire dont le roi n'est pas l'élu d'une partie des Français contre les autres, mais le roi de tous, arbitre au-dessus des partis et garant des libertés de chacun, sans état d'urgence... »

 

 

 

07/04/2017

Une Sixième République ? Mieux vaut une Monarchie, tout compte fait.

La Sixième République n'aura pas lieu, malgré les efforts de MM. Hamon et Mélenchon, et cela même si ce dernier l'emportait au second tour de l'élection présidentielle, ce que le premier va tout faire pour empêcher, préférant un Macron avec qui il lui est possible de s'accorder ou un Fillon auquel il lui est loisible de s'opposer... 

 

Pourtant, il est indéniable que la Cinquième apparaît à bout de souffle et que les derniers quinquennats ont favorisé cet essoufflement politique, dégradant la qualité de la magistrature suprême de l’État en la livrant, à chaque fois un peu plus, à l'ambition de quelques prétentieux qui l'ont transformée en une sorte de chasse gardée, aussi bien privée que partisane. Mais ce n'est pas une raison pour aggraver le mal en la républicanisant plus qu'elle n'est !

 

D'ailleurs, plus qu'une hypothétique Sixième République, ce que souhaitent les électeurs et abstentionnistes de ce pays, c'est le changement de classe politique et, sans doute, de pratiques dans l'exercice du pouvoir : peu leur importe le numéro ! Et il va être compliqué aux partisans de MM. Mélenchon et Hamon de faire passer près des électeurs l'idée de se dessaisir de l'élection du Chef de l’État même s'ils ne sont pas forcément ravis du choix qui leur est proposé, et cela malgré l'offre politique variée des onze candidats du moment... Paradoxe d'une opinion publique déboussolée par le spectacle pitoyable d'une République coincée entre les promesses non tenues et celle, d'aujourd'hui, non tenables ; par les affaires, de Cahuzac à Fillon, plus crapoteuses les unes que les autres, et par une Justice plus que jamais intrusive dans le débat politique tout en se voulant elle-même intouchable ; par la restriction des libertés d'expression et de discussion, au nom d'un étouffant « politiquement correct » ; par les injustices sociales et leur apparente impunité... Le discrédit de l'actuel locataire de l’Élysée est aussi celui de la parole politique, et la marque de l'impuissance actuelle du politique face aux oukases de l'économique et à l'arrogance d'une Finance qui n'en finit pas, par le moyen de la mondialisation, d'être « anonyme et vagabonde ».

 

Or, la Sixième République ne ferait qu'ajouter un peu plus au trouble de l'opinion et à son désarroi devant ce sentiment de dépossession qui la travaille en profondeur : lui ôter la possibilité de choisir, à travers la figure d'un homme (ou d'une femme), les grands axes de la politique qui lui semble la plus intéressante (pour elle-même, sans doute, ce qui pose le problème de son efficacité concrète, il faut bien le reconnaître) n'apparaît ni très adroit ni très pertinent, et cela n'améliorera pas le regard qu'elle porte sur la vie politique. La révocation des élus que M. Mélenchon propose risque bien vite de tourner court, faute de combattants, et d'engendrer une pagaille qui ne pourrait favoriser que l'irruption de forces moins compréhensives à l'égard des électeurs... En disant cela, que l'on me comprenne bien, je ne défends pas l'élection du Chef de l’État au suffrage universel : ce serait sans doute le comble pour un royaliste qui, justement, veut sortir la fonction de magistrat suprême de l’État de sa dépendance à l'égard des féodalités électoralistes (les partis ou les appareils) et qui veut en finir avec un choix qui risque bien d'empêcher tous les autres, dans les différentes strates de la vie politique nationale (des régions aux communes et aux quartiers). Je persiste à penser qu'il faut « libérer » la magistrature suprême de l’État de l'élection et de ceux qui la « font », ces derniers n'étant pas, en définitive, les électeurs appelés à valider un choix restreint entre deux ou trois solutions « valables » (le fameux « vote utile »,sic!), mais bien plutôt ceux qui hantent les couloirs du Pouvoir avant que d'en prendre la lumière, pour certains, et les profits pour d'autres...

 

En fait, je propose de « descendre d'un étage » l'élection politique majeure du pays : en effet, et dans une logique éminemment royaliste, il ne me semblerait pas inintéressant de faire voter nos concitoyens, à intervalles réguliers, pour le poste de Premier ministre (ou de président du Conseil du Roi, le monarque régnant restant l'autorité décisionnaire suprême et arbitrale) destiné à « représenter » une certaine ligne politique près de celui-ci et en accord avec la majorité parlementaire du moment. La « première place » de l’État étant occupée sans rien devoir aux puissances politiques et financières, le Premier ministre, tout en devant son pouvoir à l'expression des électeurs et à l'accord du roi, ne risquerait pas de menacer la continuité et la pérennité de l’État et des grandes lignes de son fonctionnement et de sa stratégie (y compris diplomatique) à long terme. Dans le même temps, cette élection satisferait le désir des électeurs d'être pris au sérieux dans leurs choix sans menacer l'équilibre institutionnel et sans remettre en cause tous les cinq ans la tête de l’État et la « grande politique » de celui-ci. 

 

Conjuguer le long terme au sommet de l’État tout en favorisant le renouvellement des élites ministérielles et gouvernementales dans des temps raisonnables redonnerait crédit et force à la France et à son État, sans nuire, bien au contraire, aux libertés d'expression et de choix de nos concitoyens, dont les pouvoirs à tous les échelons de la pyramide institutionnelle (hors son faîte, constitutionnellement sanctuarisé) seraient élargis et renforcés : « Sub Rege, Rei publicae », (« Sous le Roi, les républiques françaises ») proclamait un vieux proverbe français... En somme, c'est tout le programme royal pour notre pays !