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17/05/2017

Nicolas Hulot, ministre écologiste dans une République qui ne l'est pas...

La nomination de Nicolas Hulot au ministère de la transition écologique était une rumeur insistante depuis mardi soir avant de devenir une réalité ce mercredi : c'est, comme le disait un commentateur, une « belle prise » pour le président, mais il n'est pas certain que cela plaise beaucoup aux notables socialistes de Nantes et de Rennes, attachés de façon viscérale à la construction d'un nouvel aéroport international à Notre-Dame-des-Landes. Car l'acceptation de M. Hulot laisse entendre que le projet n'est plus, en tant que tel, d'actualité, et, désormais, c'est vers un réaménagement de l'actuel aéroport de Nantes-Atlantique que l'on se dirige, ce qui paraît plus raisonnable et moins coûteux, tant sur le plan financier qu'environnemental. Personnellement, je me réjouis, si l'information se confirme (1), de l'abandon d'une structure aéroportuaire qui risquait de dévaster le dernier exemple de bocage traditionnel de l'Ouest du pays : au-delà des espèces de flore et de faune ainsi sauvées, c'est aussi la sauvegarde d'un paysage qui, jadis habituel en Bretagne, est devenu exceptionnel, voire unique sur une telle superficie de près de 3.000 hectares.

 

Néanmoins, M. Hulot pourra-t-il faire face aux nombreux groupes de pression financiers et économiques (de Veolia à Vinci) qui, aujourd'hui, semblent mener le jeu en République ? En aura-t-il les moyens et sera-t-il soutenu par les instances de l’État et par un gouvernement qui ne brille pas vraiment par sa coloration écologique ? A moins que le président Macron décide d'engager une véritable politique de transition, de l’État-béton à « l’État-beauté » comme le disait joliment un ami royaliste écrivain et poète ? En fait, les mois à venir répondront probablement à cette question, et il n'est pas assuré qu'elle soit complètement positive.

 

Pour l'écologiste intégral que je suis, c'est aussi l'occasion de vérifier, une fois pour toutes, si la République peut être compatible avec la préservation de l'environnement, des paysages à la biodiversité, et si elle peut inscrire une politique environnementale crédible et utile dans la durée, ce dont j'avoue fortement douter...

 

En tout cas, quelle que soit l'issue de l'action gouvernementale en matière d'écologie, il reste souhaitable que l'action de M. Hulot, au moins dans un premier temps, soit soutenue face aux grands intérêts qui, eux, oublient trop souvent le Bien commun pour ne raisonner (mal, d'ailleurs) qu'en termes de bénéfices et « d'égoïsmes de l'instant ». Ce soutien de la part du royaliste que je suis n'est rien d'autre que l'application d'un empirisme organisateur bien compris et le sentiment, qui se conjugue avec la raison autant qu'avec la stratégie monarchiques, que, en ce domaine comme en d'autres, « la politique du pire est la pire des politiques », et qu'il vaut mieux l'éviter : l'idéologie ne fait pas bon ménage avec les réalités...

 

Puisque Maurras est souvent cité par un certain nombre de royalistes, il me serait loisible d'évoquer le « nécessaire compromis nationaliste » qui, aujourd'hui, passe par la question environnementale et peut y trouver, même, quelques applications pratiques pour tous ceux qui veulent travailler à « cet avenir que tout esprit bien né souhaite à sa patrie »...

 

 

 

 

 

 

 

Notes : (1) : il faut être évidemment très prudent, ne serait-ce que parce que M. Macron était favorable au projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, et que, à ce jour, aucune décision n'est prise. Néanmoins, M. Macron avait évoqué la possibilité d'une nouvelle étude sur le sujet : peut-être le moyen de sortir de ce bourbier politique par une nouvelle donne ? Quant à M. Hulot, il faut souhaiter qu'il reste fidèle à son opposition au projet...

 

 

 

18/04/2017

L'environnement négligé par la présidentielle 2017.

La question environnementale n'a pas été beaucoup évoquée durant cette campagne, encore moins peut-être qu'il y a cinq ans et beaucoup moins, bien sûr, qu'en 2007, apogée de la préoccupation écologique en France grâce à l'activisme de Nicolas Hulot et à son Pacte pour l'environnement qu'il avait fait signer aux principaux candidats. Certes, quelques prétendants à l'Elysée revendiquent une part d'écologie dans leurs programmes mais les grands médias n'ont guère insisté sur ce thème, et la question fut proprement éludée lors des débats majeurs de la présidentielle, hormis, peut-être, sur le sujet du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes et sur ceux de l'énergie nucléaire et des énergies renouvelables.

 

Ainsi, l'artificialisation des terres et des littoraux peut continuer dans la plus grande indifférence, les candidats prônant une « croissance » qui, par nature, ne peut que poursuivre son grignotage rapide des terres arables et des espaces sauvages au nom de l'emploi ou de la « nécessaire attractivité des territoires » censée être un moteur de l'économie du pays dans la mondialisation, alors qu'elle n'en est plus que l'alibi facile à l'efficacité pas exactement démontrée... C'est bien le piège de cette mondialisation qui enlaidit le local au nom d'un global dont on peut légitimement s'inquiéter des tenants et des aboutissants, et qui sert des intérêts privés, « capitalistiques », formes contemporaines du nouvel âge féodal qui profitent de l'affaiblissement des États, de leurs moyens d'action et de leur autorité politique. Même chose pour la question des semences et des OGM, rappelée dans un livre récent cosigné par Pierre Rabhi et Juliette Duquesne (1), et qui devrait être un véritable thème de campagne si nos candidats voyaient plus loin que le simple quinquennat à venir : il s'agit là du nécessaire maintien de la biodiversité végétale et agricole face à la standardisation et à la privatisation du vivant par de grandes sociétés multinationales qui produisent des semences à l'obsolescence programmée, dégénérant dès la deuxième génération et obligeant les agriculteurs à les racheter chaque année. Mais non, nos « grands candidats » ne s'en soucient guère, et la grande presse, celle qui désormais décide (y compris électroniquement et sur la toile, par le biais d'une nouvelle censure peu sympathique) de ce qui est vrai et de ce qui ne l'est pas, au risque d'étouffer certaines informations dérangeantes et quelques contestations naissantes, n'a pas l'intention de soulever le problème. « Dis-moi qui te paye, et je saurai ce que tu penses », pourrait-on ironiser...

 

Ces quelques exemples prouvent à l'envi que le souci environnemental ne trouve pas vraiment sa place dans le choc de la présidentielle qui agite notre pays, et il nous faut le regretter. Mais la République peut-elle vraiment être « écologiste » ? En fait, le temps court du quinquennat n'est pas adapté aux enjeux ni aux stratégies à mettre en place qui, dans le domaine de l'environnement, nécessitent le temps long d'une ou de plusieurs générations : en somme, c'est la continuité (qui n'est pas l'immobilisme) d'une dynastie qui n'a pas à se soucier des lendemains électoraux, qui apparaît la mieux à même d'enraciner le souci environnemental dans la durée et dans l’État lui-même.

 

Si nous sommes royalistes, c'est aussi parce que nous sommes logiques en politique et que nous considérons que l'écologie ne peut être intégrale que par son inscription dans une politique qui n'est pas celle du simple « moment » mais de « l'éternité » humaine : pour que les générations qui nous suivent puissent respirer librement et vivre sur une planète encore vivable, tout simplement.

 

La France, si elle veut agir chez elle et donner l'exemple d'une écologie efficace au monde, a tout intérêt à renouer avec la tradition monarchique : qu'une fleur, le lys, soit son symbole historique, n'est-ce pas, en définitive, révélateur et, surtout, prometteur ?

 

 

 

 

 

 

 

Notes : (1) Pierre Rabhi, Juliette Duquesne, « Les semences, un patrimoine vital en voie de disparition », Presses du Châtelet, 2017.

 

13:08 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : écologie, environnement.

31/05/2016

L'écologie oubliée en 2016.

La cause écologiste est la grande oubliée de cette année 2016 après une COP 21 pleine de promesses et vide d'actes concrets, et elle ne jouera sans doute pas un grand rôle dans la détermination électorale de la prochaine présidentielle, surtout si Nicolas Hulot n'y participe pas et que Mme Duflot n'obtient pas (sauf manœuvre de la droite républicaine) les signatures d'élus nécessaires à toute candidature. Tout comme elle est la grande perdante de l'actuelle confrontation autour de la loi El Khomry... Bien sûr, il y a le référendum prochain du 26 juin sur le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, mais il ne concernera que les électeurs de Loire-Atlantique et n'aura sans doute guère d'impact sur la suite des événements, chaque camp annonçant sa décision de ne pas respecter le résultat du vote s'il ne leur est pas favorable : échec programmé de la démocratie, et pas seulement locale !

 

Et pourtant ! Jamais la cause écologiste n'a été aussi nécessaire et les échéances aussi proches sur le plan environnemental, mais qui, dans le monde politique ou dans la société, s'en soucie ? Même les participants à « Nuit debout » ne semblent guère motivés par le sujet, certains n'ayant pas hésité à chasser de leur lieu de rassemblement le seul philosophe médiatique à se préoccuper de la cause animale et à écrire (et parler) contre le système de concentration bovine initié par la ferme des mille vaches, c'est-à-dire Alain Finkielkraut.

 

De plus, la semaine dernière, la « pénurie » de carburant a montré à l'envi combien il est illusoire de demander aux consommateurs de refréner leur voracité énergétique, ceux-ci se précipitant vers les stations d'essence pour remplir des réservoirs parfois déjà presque pleins, comme s'ils avaient peur de manquer de leur dose quotidienne de pétrole : d'ailleurs, c'est cette ruée qui semblait parfois confiner à une panique irraisonnée qui a véritablement transformé la prédiction de pénurie en... pénurie ! Le quotidien breton Ouest-France évoquait une multiplication par cinq de la consommation à la pompe dans certains endroits, preuve de cet emballement dément.

 

Sans une responsabilisation de la population, la protection et pérennisation d'un environnement naturel favorable à l'homme et à la biodiversité restera un vœu pieux, pourra dire celui qui est seulement démocrate. Mais le royaliste ira plus loin et rappellera que sans un État digne de ce nom et conscient des devoirs des sociétés et des limites de notre planète, rien ne sera possible, concrètement. Un État lui-même responsable, non seulement devant les hommes du présent mais aussi devant les générations à venir...

 

Mais cet État, qui ne doit pas être obsédé par l'immédiateté ni par quelque popularité électorale (dont on sait que, souvent, elle ne dure que le temps que vivent les roses et que fanent les promesses), ne peut être « seulement démocratique » : il lui faut cette forme monarchique qui inscrit le politique dans la durée et la continuité, et cette spécificité royale qui fait du souverain un « père » soucieux de la santé et de l'avenir de sa famille, et qui s'effacera, le jour venu, devant son héritier en lui transmettant l'héritage préservé et, éventuellement, agrandi et embelli. C'est cet État qui, lui-même hautement responsable devant l'histoire et les familles, pourra responsabiliser autrui, citoyens comme entreprises, autant par l'exemple que par la promotion d'un modèle de société « enraciné »...