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11/09/2014

Le cynisme de M. Moscovici.

 

Ainsi M. Moscovici vient-il d'être nommé commissaire européen aux Affaires économiques : à ce titre, il sera sans doute rapidement amené à condamner sa propre action ministérielle des années précédentes et à formuler des « recommandations » au gouvernement français pour que celui-ci réduise des déficits dont il est, lui-même ancien ministre de l'économie, en grande partie (mais pas seul) responsable ! Quelle étrange situation, qualifiée dans Le Figaro (11 septembre 2014), de « schizophrénie »... Mais d'autres voix, en particulier parmi mes collègues du lycée, font entendre des mots bien plus durs à l'égard de ce représentant-type de l'oligarchie européenne, et une colère, qui n'était pas feinte, agitait tout à l'heure notre salle de conversation qui, d'ailleurs, en a entendu bien d'autres depuis la rentrée.

 

Il est vrai que l'hypocrisie de nos élites autoproclamées et des parlementaires partisans de M. Hollande, mais aussi des autorités moralisatrices drapées dans un européisme de plus en plus rejeté par les populations (européisme qui n'est rien d'autre qu'une idéologie ou une maladie intellectuelle qui fait oublier l'Europe réelle au nom d'une Europe virtuelle et idéelle...), me navre au plus haut point et appelle quelques remarques qu'il sera bon de faire entendre (et sans doute pas seulement par la voie littéraire ou informatique), autant dans la rue que par l'action politique raisonnée et constructive.

 

Car, disons-le tout net : M. Moscovici est le plus mal placé, en fait, pour occuper ce poste de commissaire européen, même s'il connaît bien les arcanes de l'Union européenne. Le plus mal placé parce que, durant deux ans, son ministère fut celui de l'inefficacité par déni de réalité et par manque d'imagination (sauf en ce qui concerne la fiscalité...) ; le plus mal placé parce que, sous son « règne temporaire » sur Bercy, le chômage n'a cessé de progresser et les recettes de diminuer (au moins au regard des prévisions), confirmant le fameux adage « Trop d'impôt tue l'impôt » ; le plus mal placé parce qu'il a fait perdre deux ans à la France dans la lutte contre les déficits et dans la réforme de l'Etat ; le plus mal placé parce que c'est lui qui, il y a quelques mois encore, venait implorer la pitié de Bruxelles pour obtenir de nouveaux délais pour atteindre des « objectifs » dont on ne vit, en fait, jamais l'horizon...

 

Et c'est le même qui, demain, au nom d'un « intérêt général européen » qu'il a si mal servi hier en même temps que l'intérêt général français, donnerait des leçons à notre pays ? Le sanctionnerait, même, au nom de règles qu'hier encore il ne respectait pas ? Mais de qui se moque-t-on ?

 

Le cynisme de ces gens-là m'encolère ! Leur irresponsabilité me choque au plus haut point, eux qui parlent d'économie et oublient les réalités sociales, humaines. Il faudra bien, qu'un jour, ce détestable règne de l'hypocrisie et du mépris social soit sanctionné et que ces messieurs de la République et de Bruxelles soient rappelés à leurs devoirs d'Etat et de justice sans lesquels il n'y a pas d'ordre respectable ni respecté.

 

 

 

 

 

31/03/2012

Le cynisme des multinationales de l'automobile.

L’élection présidentielle changera-t-elle les mauvaises habitudes des multinationales ? Il semble bien que non, et la nouvelle alliance entre les constructeurs automobiles General Motors et PSA Peugeot Citroën en est une preuve supplémentaire. En effet, ce rapprochement entre firmes va évidemment entraîner des suppressions d’emploi, ce que les entreprises qualifient de « redéploiement industriel », et ce dont elles ne font d’ailleurs pas mystère, au nom de la « compétitivité » et pour éviter, disent-elles, des « surcapacités » qui seraient préjudiciables, toujours selon elles, aux avantages et profits qu’elles peuvent espérer d’une telle alliance...

 

Le quotidien « La Tribune » qui évoque ce rapprochement titre son article du 24 mars dernier de façon explicite : « L’alliance GM-PSA aboutirait à fermer des sites en Europe » et rappelle dans le même temps que « les deux groupes avaient jusqu’à présent affirmé que les décisions individuelles sur les sites seraient indépendantes de leur alliance » : quelle hypocrisie, quel mensonge ! Il y a longtemps que nous savons que lorsque deux entreprises mondiales, quelles qu’elles soient, s’allient ou fusionnent, cela ne se fait jamais au bénéfice de l’emploi des travailleurs, mais plutôt au profit des actionnaires...

 

Hypocrisie, et cynisme, à lire la suite de l’article : « selon un conseiller qui a pris part aux négociations entre GM et PSA, les fermetures de sites ne seraient annoncées en France qu’après le deuxième tour des élections présidentielles, le 6 mai. « Les deux sociétés ont une idée bien arrêtée de ce qu’elles aimeraient faire », a confié le conseiller à l’agence Reuters. Mais « il est évident qu’elles ne vont pas annoncer cela maintenant, avant les élections ». » Ainsi, les élections passées, les firmes mettront leur plan à exécution, démontrant ainsi au président élu (ou réélu…) qu’elles ne s’embarrassent guère des pressions politiques dès lors que les projecteurs électoraux se sont éteints et que « le principe de réalité » (formule qui cache un immense malentendu car elle ne respecte ni les principes ni les réalités sociales…), principe évoqué par les économistes libéraux et les experts européens pour mieux imposer la domination du libre-marché, « triomphe à nouveau », au grand dam des ouvriers de l’automobile et des populations attenantes (familles, entre autres)...

 

Cette attitude laisse entendre que les multinationales se moquent pas mal des Etats et des populations, et elle démontre aussi qu’elles se comportent en véritables féodalités financières et économiques, sans respect ni pour la souveraineté des Etats ni pour la simple justice sociale.

 

Un Etat digne de ce nom se devrait de réagir, par les moyens qui sont à sa disposition, pour empêcher que l’outil industriel encore présent en France soit la victime de telles opérations : or, l’aveu cynique des nouveaux alliés de l’automobile permet de comprendre, pour qui ne s’en doutait pas déjà, que la République française est impuissante face à cette stratégie délibérée et antisociale des multinationales, puisqu’elle s’est liée les mains en acceptant les règles d’une mondialisation sauvage qu’elle vante (par idéologie plus que par raison) sans que ses populations n’en ressentent vraiment les avantages sur le plan de l’emploi…